𝟔 | 𝐒𝐩𝐢𝐝𝐞𝐫.

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Spider Heart.


Je lutte pour rester calme, mais chaque battement de mon cœur semble résonner dans tout mon être, martelant mes tempes avec une intensité douloureuse.

La sensation de suffocation s'empare de moi, comme si mes poumons refusent d'absorber l'air si désespérément nécessaire.

Mes mains deviennent moites, une fine couche de sueur perlant sur ma peau tendue. Mes doigts tremblent, incapables de rester immobiles alors que je cherche désespérément quelque chose à saisir pour m'accrocher à la réalité qui s'éloigne.

Mon esprit est un tumulte chaotique de pensées tourbillonnantes, une cacophonie de peurs irrationnelles et de scénarios catastrophiques qui semblent prendre vie dans les recoins les plus sombres de mon imagination. Chaque battement de mon cœur est un rappel brutal de ma vulnérabilité.

Je tente de respirer profondément, de calmer le tumulte qui gronde en moi, mais chaque inspiration semble se heurter à un mur invisible, incapable de pénétrer mes poumons asphyxiés. Mes muscles se contractent, tendus comme des cordes prêtes à rompre, tandis que des vagues de frissons parcourent mon corps, une réponse physique à l'angoisse qui me submergeait.

Ma chambre semble se rétrécir autour de moi, les murs se refermant lentement comme les mâchoires d'un piège, me laissant tétanisé dans un espace confiné avec mes propres démons intérieurs. Chaque pleur s'amplifie, chaque ombre prend une vie propre, nourrissant mes peurs les plus profondes avec une intensité presque insupportable.

J'essaye quand même de garder le contrôle afin de ne pas céder à la vague implacable de panique qui me menace de m'engloutir tout entier. Mais dans l'obscurité étouffante de ma propre détresse, je me sens comme un naufragé en pleine mer, incapable de trouver une bouée de sauvetage dans l'océan tumultueux de mes propres pensées.

Alors c'est ça, survivre ? Qu'ai-je fait de mal pour vivre un tel cauchemar ?

Assis par terre sur le sol de ma chambre, j'admire au loin les étoiles. Est-ce qu'Annabelle brille, elle aussi ?

Je ne peux pas m'empêcher de me sentir mourir de l'intérieur. Je suis totalement détruit. Tous ces efforts, pour rien ?

Je souffle un grand coup en penchant mon regard sur la lune. Elle brille doucement dans le ciel nocturne, illuminant tout sur son passage. Ses différentes phases, de la nouvelle lune à la pleine lune, offrent un spectacle changeant chaque nuit. Les contours de ses cratères et de ses montagnes ajoutent une touche de mystère à sa beauté intemporelle.

La lune est importante à mes yeux. Elle me rappelle toutes ses années enfermées, où seulement elle me tenait compagnie dans cette hôpital. Malheureusement, Annabelle en était la cause.

Son absence me rendait tellement dingue qu'Inaya m'a envoyé voir une psychologue. Cette dernière m'a envoyé dans un hôpital psychiatrique, en jugeant mon manque envers ma meilleure amie destructrice.

Annabelle n'était pas une personne que je portais dans mon cœur. Elle était la femme qui le faisait vivre.

Elle était mon obsession, ma muse. Mais maintenant qu'elle n'est plus là, que vais-je devenir ?

Perdue dans mes pensées, je n'avais même pas remarqué ma petite sœur entrer dans ma chambre. Elle referme la porte derrière elle avant de s'avancer vers moi. Elle s'installe près de moi pour admirer la vue qui se dresse devant nous. Le jardin est couvert de neige pendant que les étoiles éclairent le ciel sombre.

— C'est... magnifique, murmure-t-elle en contemplant le paysage.

Suite à ces paroles, un doux souvenir me revient soudainement. Nous étions encore jeunes et innocents...

ANNABELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant