𝟖 | 𝐒𝐩𝐢𝐝𝐞𝐫.

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Spider Heart.

25 Novembre 2090.

L'ennui.

Voilà le mot qui me trotte en tête depuis maintenant plus de deux heures. Je fixe désespérément l'horloge de la salle de classe en espérant que les aiguilles tournent plus rapidement.

De hauts vitraux colorés décorent les murs, projetant des éclats de lumière tamisée sur les pavés inégaux des cours intérieures. Les lourdes portes en bois grincent doucement lorsqu'elles s'ouvrent, accueillant les étudiants dans une atmosphère chargée d'histoire et de mystère.

Des statues d'érudits et de philosophes illuminent le paysage, leurs visages pensifs et leurs postures introspectives invitant à la réflexion. La bibliothèque, avec ses hautes fenêtres gothiques et son clocher effilé symbolise le cœur intellectuel de l'université.

Ça fait maintenant une semaine depuis qu'Annabelle a été enlevé. Ça nous a tous fait un choc de la voir dans un si bon état malgré qu'elle a été retenue prisonnière pendant sept jours.

Après ce drame, j'ai décidé d'emménager avec elle dans son appartement pour être sûr qu'il ne lui arrive rien. Je lui ai laissé sa chambre, et je me suis installé sur le canapé pour ne pas l'embêter. Elle a toujours autant l'air heureuse et insolente, et j'aime ça.

Ma meilleure amie n'hésite pas une seconde à montrer qu'elle n'a peur de rien. Elle garde toujours la tête haute et elle est prête à affronter n'importe qui.

Face à toutes ces pensées, je me sens obligé d'ajuster mon pantalon à cause d'un assez grand soucis.

Merde, cette femme est effrayante en y pensant. Je suis totalement à ses pieds, et elle ne s'en rend même pas compte.

Je pose mon regard sur elle qui est assise au premier rang Inaya pendant que Noah et moi sommes au dernier.

— Eh, Spider, murmure ce dernier en se balançant sur sa chaise.

Je tourne ma tête pour qu'il comprenne qu'il a mon attention. Il continue :

— Alors ? La meuf de la nuit ? Tu l'as encore croisé ?

Je soupire profondément quand il mentionne cette fille.

— Ouais... On ne s'est jamais adressé la parole, mais pourtant j'ai l'impression que je la déteste à un point où je veux la tuer.

Je jette un œil autour de nous pour être sûr que personne ne nous entend et je poursuis :

— À chaque fois que je sors dehors la nuit, je la vois en train de tuer quelqu'un. Elle est vêtue d'une cagoule noire, comme moi. En plus, avec la nuit, impossible de savoir qui elle est. Je te jure, ça me rend dingue.

Il ne peut pas s'empêcher de rigoler en cachant sa bouche dans son sweat à capuche noir. Je roule des yeux en frappant son mollet avec mon pied, laisse une marque de chaussure sur son jean bleu.

— Relax, Spider. Je comprends pas pourquoi vous vous détestez d'ailleurs.

Je ressens la haine comme un torrent furieux qui déchire mon âme quand je repense à elle. Chaque fibre de mon être est imprégnée de son venin, chaque pensée est assombrie à cause d'une seule femme. Elle consume tout sur son passage, laissant derrière elle un paysage désolé de ressentiment et de désespoir.

ANNABELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant