Une lettre mystérieuse -- Eline

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Bien dégourdie, dernière de quatre garçons, Éline ne manque pas d'énergie. Assez connue au lycée pour sa fougue impétueuse, elle n'hésite pas à tout tenter. Ceinture marron de judo, elle exerce régulièrement ses prises sur les dragueurs de son quartier. Placée elle aussi par l'ASE dans une petite mansarde du XVe arrondissement de Paris, Éline a réussi à graver sa place dans l'immeuble. Personne ne vient la voir, personne n'a ses clés, elle est tranquille. Elle ne dépend de personne. Du haut de son 1m65, p'tite brune aux yeux gris-bleus, elle enchaîne autant les bêtises que les services rendus. Ce soir de Janvier, elle court dans les métros de Paris à toute vitesse vers son appartement. Arrivée dans le dernier RER, elle saute les 6 marches pour descendre dans le wagon inférieur. Voyant les places quasiment toutes libres, elle s'assoit au beau milieu, sur un siège de l'allée, prête à partir en cas de soucis. Et justement, un homme descend et la fixe d'un air bestial. Éline , mal à l'aise, évite de le regarder, refait ses lacets, rattache ses cheveux, referme sa parka. Elle est prête à décamper à la première attaque. L'homme s'avance peu à peu, Éline s'éloigne de plus en plus vers l'escalier d'en face. L'homme ricane et lui fait signe de regarder en arrière. Se retournant, elle vit un second homme, tout aussi grand et gros. Leurs airs bestiaux, leurs yeux exorbités, visiblement intéressés par la jeune fille, leurs bouches dégoulinantes de bave la dégoutait au plus haut point. Ne sachant pas très bien comment se sortir de ce mauvais pas, elle se prit à hurler dès que les portes du RER s'ouvrirent sur le quai. Alertés, la plupart des gens partirent, l'air de rien. Les portes se referment, Éline continue d'hurler, les hommes sont maintenant à cinquante centimètres d'elle. Un véritable cauchemar commença. Mais ne perdant pas son sang-froid malgré le tragique de la situation, elle observa silencieusement les alentours, repérant les points d'accroche. Soudain un choc, des cris, et plus rien...


Éline se réveilla sur le quai, entourée des pompiers et de la police. Ne comprenant rien à ce qui venait de se dérouler, elle demanda des explications. Un jeune policier lui fit signe de se taire. Assez mécontente, elle se leva, vira le pansement qui recouvrait sa main droite, arracha le masque à oxygène qui lui avait été infligé, et commença à s'en aller. Mais elle se sentit soudainement chanceler. Incapable de se retenir, elle tomba par l'arrière puis sombra dans l'inconscience. Elle se réveilla alors plusieurs heures après dans une chambre d'hôpital, entourée de médecins, infirmières, tous à son chevet, visiblement occupés et soulagés de la voir se réveiller. Incapable de parler, elle chercha à savoir ce qui s'était passé. Les médecins ne dirent rien, personne n'ouvrait la nouge sauf un seul pour lui dire qu'elle devait rester en observation à l'hôpital la nuit et qu'elle pourrait repartir le lendemain, si son état lui permettrait. Intriguée, Éline ne dit rien, obéit et se rendormit. Le lendemain, elle fut réveillée par une infirmière, on la fit passer à la douche, elle entra ensuite au bloc opératoire. Un chirurgien vient la voir :

- Bonjour Eline, je suis Samuel, le chirurgien...

- C'est quoi le délire là ? Vous voulez me faire quoi en fait ? Pourquoi personne ne me dit rien ? On se croirait dans un film d'horreur hein. Vous êtes tous silencieux, vous marchez à pas feutrés, et là, bam, je dois me faire opérer. Vous voulez me prendre mes organes ou quoi, ajouta-t-elle d'un en riant.

- On ne t'a rien dit ?? demanda le chirurgien d'un air ahuri.

- Bah nan sinon je ne vous demanderai pas, dit la jeune fille en se tapant la tête avec sa main.

- Tu vois ta main droite ? Elle n'est pas réactive du tout. Les tissus musculaires sont totalement déchirés. Les deux gars t'ont frappés à l'arrière de la tête, t'ont ensuite donné un coup de couteau...

- Et ils voulaient quoi ces deux-là ? Ma main ? demanda-t-elle en explosant de rire.

- Faudrait croire oui, répondit-il. Enfin bref, le couteau t'a fortement endommagé la main donc si tu veux la récupérer, c'est direction le bloc opératoire avec anesthésie générale.

Le souffle des Etoiles - Un triple jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant