Christophe marche silencieusement parmi les couloirs du sous-sol de son manoir. Un trousseau de clés suspendu à sa poche, il inspecte tous les recoins. Il se sent observé mais ne trouve rien ni personne. Il décide donc de remonter dans le hall de la maison. Arrivé, il allume les lampes, jette son trousseau dans un petit panier situé sous les porte-manteaux, et sifflote gaiement. Soudainement, toutes les lumières s'éteignirent. Des hurlements sourds résonnèrent dans le château. Christophe éclata de rire, sous le coup de la pression. Une lampe torche l'éblouit tandis qu'une voix de jeune garçon sortit du vacarme :
- Bonsoir, bonsoir Christophe. Vous allez bien ?
- Tiens bonsoir jeune homme. Oui je vais bien merci et vous ? répondit-il d'un ton rieur tout en regardant un peu autour de lui ce qui se tramait.
- Je vais fort bien merci. Bref, trêve de plaisanteries, j'vais vous expliquer le tout clairement et simplement. On a, mes amis et moi-même, deux trois trucs à vous dire. Premièrement, on rigole pas, nous. On sait ce que vous voulez, on sait qui vous êtes réellement. Ensuite, le truc, c'est qu'on hésite à vous sortir de nos pas car vous nous causez pas mal d'embuches, ou sinon, solution plus simple, à vous laisser tranquille mais surveillé ou bien tout radicalement à appeler les flics pour trafic de drogue. Arrêtez votre air soi-disant étonné et rieur, on sait ce qui se passe à la cave. Vous nous cherchez ? On vous cherche. On vous connaît hein. »
Christophe riait de plus en plus de se savoir menacer par des gamins. Il trouvait cette attitude fort cocasse mais voyait bien d'autres ombres derrière le parleur sans en arriver pas à en distinguer le nombre exact. ''En tout cas, ce sont des gamins,'' se dit-il tout en riant à haute voix.
Celui qui avait pris la parole le calma brusquement :
« Regardez là, au lieu de vous marrer et vous pigerez, en fait » dit-il d'un ton sec en tournant une deuxième lampe torche vers un coin du bureau. Le retraité regarda dans la direction proposée et vit avec horreur ses chiens complètement endormis, d'un sommeil lourd, d'un ronflement étrange.
« Vous les avez shootés ??? » cria-t-il.
« Ouais » répondit l'un garçon.
« C'était super drôle et super facile » ajouta un plus jeune.
« Mais vous êtes fous !!! Et s'ils meurent ? » hurla le chatelain.
Pouffant de rire, la deuxième voix, plutôt fluette et d'un ton pacifique, continua :
« Ben non, ils risquent pas de crever, ils sont juste endormi avec de l'Ether. Faut pas vous mettre la rate au court bouillon hein et puis... »
« Ta gueule, Lenny ! » hurla celui qui était visiblement le chef.
Christophe tressauta à l'entente de ce prénom mais ne dit rien.
« Et du coup, vous voulez quoi, mes p'tits gars ? Parce que je n'ai pas que ça à faire hein. Il fait nuit et j'ai bien envie d'aller dormir, et c'est aussi l'heure pour v... »
« Nan mais on ne vous demande pas de vous préoccuper de nous, on sait ce qu'on fait. Allez dormir, on ne vous tuera pas cette nuit » répliqua l'un des grands qui continua ainsi : « Mais bref, trêve de bavardages, allez roupiller. Au plaisir de vous revoir et n'oubliez pas qu'on sait tout, absolument tout, Morgan. » Christophe frémit. Les lampes torches s'éteignirent subitement tandis que les lumières du château se rallumèrent. La bande s'était retirée sans bruit, sans preuve de passage visible. Le retraité sourit, amusé par cette menace ''gentillette'' comme il dit. Il se retourna et sursauta : ses chiens avaient disparu ! Sans laisser de trace en plus ! Les chaînes étaient soigneusement posées à terre, en forme de S. Une lettre tapée à la machine traînait par terre. Il se pencha pour la ramasser et y lu :
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Le souffle des Etoiles - Un triple jeu
ActionOmbre qui vient et repart. Christophe bien trop curieux au goût d'Ombre. Lenny qui fait un peu trop d'aller-retour au commissariat, Éline disparaît trop souvent au goût de son lycée. Des cris dans la nuit... Rien de mieux que pour faire flipper n'im...