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J'exécute rapidement et je baisse la vitre, essayant de garder mon calme malgré la panique qui monte en moi.

Policier : Ciao - wow, stai bene, signorina? (Bonjour - oula, ça va, mademoiselle?)

Mon cœur rate un battement en remarquant, dans le rétroviseur, plusieurs voitures noires se rapprocher à une vitesse inquiétante. Une boule se forme dans ma gorge, et je me force à répondre.

Célestia : Oui, oui, ça va ! C’est juste... une allergie ! Je dois y aller !

Je tente de sourire, mais le policier ne semble pas convaincu. Son regard scrute la voiture avec méfiance.

Policier : Le pare-brise est cassé…

Célestia : Petit accident... ça arrive. Mais ça ne me gêne pas - enfin, ça ne m’empêche pas de conduire.

Je commence à démarrer la voiture, espérant m'en sortir sans plus de questions, mais il lève la main pour m'arrêter.

Policier : Une seconde.

Il sort une machine pour vérifier si j’ai bu de l’alcool. Putain... c’est vraiment pas le moment ! Je commence à transpirer, mes mains tremblent légèrement sur le volant. Les voitures noires s’approchent dangereusement.

Policier : Carte d'identité.

Célestia : Je... je ne l’ai pas sur moi. Quelqu'un me l'a prise...

Luciano. Qui d’autre ?

Le policier lève un sourcil, sceptique.

Policier : Permis de conduire ? Belle voiture... elle vous appartient ?

Je tourne légèrement la tête, feignant de chercher mon permis dans le vide-poche, mais mon esprit travaille à toute vitesse. Ses mots continuent de résonner, mais je ne l’écoute plus. Il faut que je fuie, et vite.

Profitant d’un moment d’inattention, je mets brusquement le pied sur l’accélérateur.

Policier : Hé !

Je file à toute vitesse, laissant derrière moi le policier et les sirènes qui se déclenchent. Maintenant, j’ai la police et la mafia sur le dos. Génial. Je prends une ruelle déserte, mes mains tremblant toujours sur le volant. Où est-ce que je vais ?!

Mon réservoir d’essence commence à clignoter. Je panique. Je ne peux pas m’arrêter maintenant. Pas ici.

Je m’arrête finalement dans une rue déserte. Plus d’essence. Merde.

Je réagis vite, saisissant le téléphone et un vieux sac de supermarché laissé sur le siège passager. Je dois quitter la voiture avant qu’ils ne me retrouvent !

Dès que les voitures noires sont assez loin, j’ouvre discrètement la portière et m’échappe vers des herbes hautes.

Je cours, encore et encore, mes poumons en feu, mes jambes tremblent de fatigue. Ma cheville me supplie de m’arrêter, mais je continue, me faufilant dans une forêt dense et sombre. Je préfère mourir dévorée par une bête que de tomber entre leurs mains.

Après ce qui me semble être une éternité, je distingue un grand bâtiment peint en noir au loin, sans fenêtres. Un frisson me parcourt l’échine. Quel est cet endroit ?

Je m’assieds un instant pour reprendre mon souffle, mes jambes ne pouvant plus me porter. J’ouvre le sac de supermarché ; il ne contient que des produits de vaisselle. Inutile. Je vérifie le téléphone, mais bien sûr, pas de réseau. Super.

Je soupire, désespérée, mais je glisse quand même le téléphone dans ma chaussette gauche sous mon pantalon. Juste au cas où.

Il commence à pleuvoir. Il faut que je trouve un abri. Je me lève et décide de m'approcher du bâtiment noir. Peut-être pourrais-je m’y cacher.

Il n’y a pas de porte visible. Je fronce les sourcils. Comment entrer ? Soudain, je remarque un petit bouton au sol. Par curiosité, je le presse et, à ma grande surprise, un pan du mur s’ouvre en silence.

Célestia : Hein ?!

Une voix rauque me fait sursauter.

Martino : Fais comme chez toi…

Je me fige, la peur m’envahit. Un homme se tient dans l’ombre, son visage partiellement éclairé par la lumière grise du jour. Il a un sourire en coin, mais ses yeux sont froids.

Martino : Ton chef ne t’a pas appris à être discrète ?

Mon chef ? Qu’est-ce qu’il raconte ? Je lève lentement les mains en signe de soumission, essayant de garder mon calme.

Célestia : Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne travaille pour personne. Je cherche juste un refuge.

Un éclair déchire le ciel et le tonnerre gronde soudainement, frappant un arbre non loin. Je sursaute violemment, et quand je me retourne, l’homme s’est approché encore plus. Derrière lui, une brouette remplie de deux gros sacs noirs trempés sous la pluie qui commence à tomber.

Célestia : Je pars. Je ne veux pas de problèmes.

Je fais un pas en arrière, mais il sort une arme et la pointe vers moi.

Martino : Tu penses vraiment que je vais laisser une jolie petite chose comme toi partir si facilement ?

Je sens la colère monter en moi, mes joues rougissent de frustration, mais je reste figée, incapable de bouger.

Célestia : Laissez-moi partir...

Martino : La ferme.

Il relâche la brouette, qui tombe au sol avec fracas, se remplissant rapidement d’eau de pluie. Mon regard se pose un instant sur les sacs ; je sais que je devrais fuir, mais quelque chose me retient.

Célestia : Vous n’avez rien d’important dans ces sacs... ça se voit.

Il éclate de rire, un rire glacial qui me fait frissonner.

Martino : Crois ce que tu veux.

Avant que je puisse protester, il me pousse violemment à l’intérieur du bâtiment. Je perds l’équilibre et m’écroule sur le sol dur, la pluie battant encore à l’extérieur.

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𝓛𝓪 𝓟𝓻𝓮𝓶𝓲𝓮𝓻𝓮 𝓟𝓻𝓸𝓶𝓮𝓼𝓼𝓮 [ORIGINAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant