Chapitre 4

38 8 24
                                    

A contre cœur, je laissai mon bras au sien.
Je n'avais aucune envie de me disputer avec quelqu'un, et encore moins lui, aujourd'hui.

Le couple de parents nous devance pour l'ouverture officielle de la soirée.
A peine nous étions rentrés qu'un tonnerre d'applaudissement retentir.

Nous étions organisés en une file de deux personnes. Jamal au bras de sa sœur, les deux autres frères dont j'ignore les noms étaient derrières eux. Et enfin Kassim et moi les suivions de près, au bout de cette file.

- Bonjour, a toutes et tous, j'espère que vous passez une agréable soirée. Aujourd'hui, si nous sommes réunis en ces lieux, c'est pour célébrer l'union de la famille Bensaral avec les Jasamba. Veuillez applaudir les jeunes mariés Ali-Kamar et Kassim. Avait dit le père de famille dont la voix avait retentit dans toute la salle.

Mes yeux s'écarquillèrent à l'entente de cette bêtise.
J'étais abasourdie, on m'a donc marié sans mon consentement ? Et comment se fait-il qu'ils connaissent mon nom de famille ?

J'allais enlever mon bras de suite à celui qui est censé être mon mari, malheureusement je ne pus rien faire, il avait une force vraiment supérieure à la mienne.
Je lève le regard vers lui pour l'assassiner du regard et je m'aperçus qu'il en faisait déjà de même.

Ils avancèrent dans la salle sous les acclamations du public en l'honneur de mon soit disant « mariage ».

Le père se dirigea vers un autre homme suivi de Kassim et moi.
L'homme en question souriait de plus belle. Sa tête me rappelait étrangement quelque chose.

- Bonjour Ali ça fait bien longtemps. M'a-t-il dit, d'un ton très hypocrite.

- Et qui êtes-vous monsieur ? Lui demandai-je, curieuse.

- On ne reconnaît même plus son père ? Son sourire crispé me tendis encore plus après l'entente de ces mots.

Mon père, mon père, mon père.

Mon père ?

Sa phrase tournait en rond dans ma tête.
Je sentis de l'eau obstruer ma vue.
Un liquide salé se remplissait dans mes yeux, menaçant de couler à tous moments.

Des larmes.

Mon père ?

C'est sûrement une blague.
Et puis quoi encore ? Il va me dire que ma mère est avec lui ?

Mon sang ne fit qu'un tour dans mon corps.
Je ravala les larmes qui,toujours bloquées entre mes paupières, n'avaient pas coulées.

Elles n'ont pas coulées et elles ne couleront pas.

Mon expression faciale changea du tout au tout.
Tous les sentiment qui m'avait submergés, la surprise, la tristesse, la nostalgie, et même un soupçon de joie et d'espoir disparurent.

Toutes ces émotions, balayées par une seule réflexion: « il m'a abandonné, laissé avec 5 enfants à ma charge et il ose revenir après qu'on m'annonce que je suis mariée. »

Toutes ces émotions, toutes, se transformèrent. Mon visage prit une forme neutre.

Seuls mes yeux parleront.

Seuls eux partageront le dégoût, le mépris, la répulsion, l'horreur et la haine que j'éprouve envers lui.

D'un geste incontrôlé mais mérité, ma main se leva et vint claquer contre la joue de celui que je ne considère plus comme mon père depuis qu'il a disparu sans un mot.

Le bruit assourdissant de ce geste se fit entendre dans toute la salle.

Les parents de Kassim étaient choqués de la scène qui se déroulait devant eux et Kassim plissa ses yeux.
Monsieur Safouan Bensaral se tenait la joue droite qui virait au rouge, la tête baissée.

Quand les masques tombent Où les histoires vivent. Découvrez maintenant