Chants silencieux d'été

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Quand les valises se remplissent, que les voitures s'éveillent,
Dans l'excitation des départs, un cœur se fige, grelotte,
Un regard triste, une queue qui ne remue, le soleil qui veille
Sur un compagnon laissé derrière, dans un coin, qu'on oublie, qu'on délaisse.

Les rues chaudes de juillet résonnent des chants de liberté,
Mais pour certains, l'été apporte un goût amer d'abandon.
Un fidèle ami, hier encensé, aujourd'hui mis de côté,
À la porte d'un refuge, ou pire, sur le bord d'un chemin, seul, sans pardon.

Les arbres pleurent leurs feuilles, témoins de cette trahison,
Ils ont vu trop souvent l'histoire se répéter.
Un animal aimant, transformé en fardeau, une transition
De la chaleur d'un foyer à l'indifférence glacée.

"Pas de chiens, pas de chats", clament les panneaux des lieux de vacances,
Les excuses fusent, pratiques, alors que bat un cœur qui espère.
Dans le miroir des yeux d'un animal, se reflète cette danse
Entre l'amour et l'oubli, un cycle cruel, une répétitive prière.

Oh, ne les oublions pas, ces âmes qui ne demandent que d'aimer,
Qui offrent leur loyauté sans compter les jours, les saisons.
Si les vacances sont un moment pour se reposer, s'évader,
Que cela ne soit pas l'excuse à une lâcheté, à une trahison.

Car chaque été, le même refrain, sourd et régulier,
Devrait nous rappeler cette responsabilité partagée.
Aimer un animal, c'est pour la vie, dans les riants étés comme dans les hivers glacés,
Et dans le regard d'un compagnon, il y a plus que de l'affection, il y a une fidélité.

Lumière et ombre : poèmes des temps modernesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant