Chapitre 6 : Un pupitre et des morts ?

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Les deux jeunes poursuivirent leur visite accompagnés de leur guide, et se dirigèrent vers la salle sur leur droite. Elle était fermée par une grande porte dans le même style que celle de l'entrée. Ils entrèrent, à leur pieds, des lanternes aux flammes éternelles formant un chemin vague menant à un pupitre. Ce pupitre était, tout comme les portes, gravé de plein de petits dessins. Cependant, ceux-ci semblaient former un texte en langue ancienne, ils en faisaient le tour et étaient comme hypnotisant. La salle était sombre, le chemin apportait un peu de lumière mais la source la plus forte venait du pupitre.

Mme Bauvalie "- Ce pupitre est un incantateur. Il vous suffit de poser le livre de la personne à laquelle vous voulez parlez et de faire la même chose que pour appeler le livre pour qu'une âme apparaisse. Mais il y a une condition : il faut que la personne que vous vouliez invoquer soit consentante à vous parlez. Par ce biais il vous est possible de communiquer avec les morts tout comme avec les vivants. Mais vous ne leur parlez pas directement, vous parlez à une copie de leur âme. Dans le cas d'une personne encore en vie, à la fin de votre discussion la copie retourne chez son propriétaire mais ne partage pas ce qui a été dit. La personne ne sait même pas qu'elle a été invoquée si vous ne lui dites pas. Mais ce n'est pas un moyen pour lui faire dire des choses qu'elle ne vous aurait pas dites en temps normal. C'est comme si vous discutiez avec la vraie personne, elle a les mêmes principes, les mêmes convictions et les mêmes secrets. Cette salle n'est disponible qu'aux visites ou au cas très importants. Si on l'ouvrait au public la demande serait beaucoup trop importante pour être gérée sans incident. "

Elena "- Cela permettrait de résoudre des meurtres..."

Mme Bauvalie "- En effet, mais pour une raison que j'ignore le gouvernement en a interdit l'accès pour ce genre d'utilisation-"

Talien devint pensif, des interrogations et des sortes de regrets l'avaient envahi. Sa coéquipière avait raison, pourquoi ne pas utiliser cette magie pour aider les gens ? Résoudre des meurtres en demandant directement aux victimes ce qui s'est passé, ce serait un bon moyen de soulager leur famille. Tous ces gens sans réponse, qui attendent que la justice punisse ceux qui leur ont enlever un proche, tous ces gens pourraient passer à autre chose, faire leur deuil. Pourtant ils ne peuvent pas, pas parce que le gouvernement n'en a pas les capacités mais parce qu'il refuse de faire tout ce qu'il peut pour peut pour les aider. C'est-

Il reprit ses esprits au contact de la main d'Elena posée sur son épaule.

Elena "- Aller viens sinon on n'aura pas le temps de manger."

Il confirma, dit au-revoir à sa guide et parti avec elle. Ensemble, ils montèrent les escaliers en trottinant pour rattraper le temps perdu. Ils ouvrirent la porte avant de faire un bond en arrière dans un sursaut. Le lieutenant se tenait devant eux deux sacs à la mains.

Lt Julius "- Quel accueil !"

Talien "- Excusez-nous on ne pensait pas vous voir ici. "

Lt Julius "- J'ai vu ça.. Vous devez être plus sur vos gardes, sinon vous n'allez pas tenir longtemps. Tenez, je me doutais que vous alliez finir harponnés donc je suis allé chercher votre repas que vous ayez quand même le temps de reprendre des forces. Je n'ai pas besoin de soldats affaiblis."

Il avait dit ça en leur jetant presque les sacs à la tête. Ils eurent à peine le temps de le remercier qu'il était déjà en train de partir sans dire un mot. Ça a eu pour effet d'amuser ses élèves qui le reconnaissaient bien là. Ça faisait peu de temps qu'ils se côtoyaient, mais ils commençaient à tous se cerner les uns les autres.

Ils déjeunèrent puis continuèrent leur patrouille. Ils purent ainsi retourner aux vestiaires de leur base.

C'était vendredi, le week-end la plupart rentraient chez eux pour revoir leur famille. Ceux qui travaillaient durant cette périodes n'étaient jamais dans les vestiaires en même temps qu'eux pour éviter les chamailleries et les rivalités. Tout le monde était excité ce qui créa un brouhaha général.

Le soir chez les Gary (Talien) au dîner :

Comme la plupart des soirs les conversations tournent autour du boulot. Talien mangeait sans réel appétit repensait à ce qu'avait dit Mme Bauvalie. Il ne pouvait pas se taire plus longtemps et se libéra d'un poids.

Talien "- Pourquoi on n'utilise pas le pupitre de la bibliothèque pour résoudre des crimes et aider des gens ? "

Avec sa question il coupa la discussion en court, ce qui créa un blanc durant lequel ses parents se sont regardé l'un l'autre. Son père soupira.

Le papa "- Pourquoi ça te viens maintenant ? "

Talien "- Comme ça, n'esquive pas, réponds à ma question s'il te plaît. "

La papa "- Ce ne sont pas tes affaires. Je ne sais pas à quoi tu joues mais-"

Talien "- Papa... "

Il se leva décidé à faire parler son père.

Talien "- On pourrait soulagé tellement de personnes en deuil. Et libéré du personnel, si les enquêteurs n'avaient plus à chercher les coupables, ils pourraient nous aider sur le terrain. Et puis-"

Le papa "- Qu'est-ce qui te garantit que les fantômes te disent la vérité ? Et puis tu ne sais pas tout, il te manque des éléments. Que tu n'auras jamais à moins de t'élever à un haut statut. Tant que tu n'y es pas, tu ne discutes pas et tu te tais. "

Talien "- Mais-"

Le papa "- Il n'y a pas de mais ! Arrête donc ces enfantillages. "

Sur ces mots, il quitta la table et rejoignit son bureau. Un silence lourd se réinstalla. Il chercha du réconfort dans le regard de sa mère mais elle resta fermée. "

La maman "- Finis ton assiette et débarrasse. Évite de reparler de ça tu veux ? "

Talien "- Oui..."

Elle partit à son tour le laissant seul sans réponse.

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