Chapitre 17 : KIM

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Il était dos à Elena quand il entendit des pleurs. Il soupira et leva les yeux au ciel avant de se tourner vers elle.

Kim "- Je te pensais plus forte que ça. Même les enfants des villages ont mis plus de temps avant de pleurer sur leur potentiel mort..."

Elle ne pleurait pas beaucoup, juste quelques larmes, elle posa son regard mouillé sur lui. Ce n'était pas de la peur. Elle pleurait pour lui, pour sa souffrance. Les muscles des bras de l'assaillant se désintégrèrent, les laissant se balancer le long de son corps. Jamais on ne l'avait regardé comme tel, jamais après qu'il les avait eu gazés. Son gaz faisait remonter la nature profonde des gens même si ce n'est qu'un petit pourcentage, c'est ça qui ressort quand il est là. Les gens le regardent comme ça avant d'habitude pas après. C'était nouveau pour lui, c'était la première fois que quelqu'un s'inquiétait vraiment pour lui.


Kim repris ses esprits.

Kim "-  Arrête ça ! De la fourberie, voilà ce qui était enfouit au fond de toi. Alors arrête de faire semblant d'avoir de la peine, je ne marcherai pas. "

Elle ne pouvait pas, les larmes ne cessaient de couler, elles étaient peu mais persistaient. Le jeune commença un long monologue pour qu'elle cesse ce qui lui semblait être de la comédie.

Pendant ce temps, Talien courait à travers la salle des contes pour trouver celui de Kim. Mythologie lythienne : le malheureux miracle. Le rayon mythologie était l'un des plus éloigné et les étagères étaient hautes. Sans magie, il lui était difficile de le trouver, mais après une longue investigation, il le trouva enfin. Il le pris encore tremblant et essoufflé de sa course.

Talien "- Dois bien y avoir quelque chose sur lui écrit dans ce bouquin qui nous permettrait de l'atteindre. "

Il survola ces pages pour trouver L'indice qui leur manquait.

///...///

Il avait face à lui le cadavre gisant de l'homme qui prétendait être son père. A ses pieds, une image plus que traumatisante, d'autant plus pour un enfant. Ses mains tremblaient, lui même ne se rendait pas compte de ce qui venait de se passer.

Kim "- C'est moi ? Je l'ai tué ? Comment ? Qu'est ce qui s'est passé ? "

Mille questions lui venaient à l'esprit mais personne, personne n'était là pour y répondre, personne pour le soutenir, pour le rassurer, il était seul. Instinctivement, il attrapa le col du haut du mort.

Kim "- Réveilles-toi ! Aller ! T'as pas le droit, tu peux pas, me laisses pas, m'abandonne pas. ! "

Il hurlait de tous ses petits poumons et le secouait de toutes ses maigres forces ce qui fracassait le crâne de la dépouille contre le sol en terre encore froide de l'hiver. Les cris interpelèrent un voisin qui vint pour voir ce qu'il se passait. Lorsqu'il passa la porte, il vit une sorte de fumée noire due à la magie incontrôlable du garçon entourer toute la pièce. La vue de tout ce sang le dégouta, et le regard vide du meurtrier le refroidit. La peur le prit tout entier, il utilisa le peu de force qui lui restait pour fuir en hurlant.

Voisin "- AU MONSTRE ! Fuyez tous, il va nous tuer ! "

Mais ça n'avait pas suffit à arrêter le garçon déjà envouté par la folie qui continuait ce qu'il avait commencé.

Par la suite, tout le monde avait quitté le petit village, déjà que peu de monde y habitait, les rues autrefois enjouées par les ragots des vieux paysans avait cessé de vivre comme lui. Il déambulait comme une âme errante avec l'agilité d'un homme ayant passé trop de temps à la taverne. Son ventre gargouillait mais peu importe, il mangerait plus tard. Ses jambes ne le suivait plus, mais peu importe, il fallait qu'il avance. Sa vie n'avait plus de sens. En avait-elle avant ? Lui-même ne savait pas. Son esprit était comme éteint.Il marcha trois jours, sans but errant comme un loup. Instinctivement, il avait été attiré par  le village d'à côté, il y allait une fois tous les trois mois avec son père pour y vendre la laine de leurs moutons. Il l'emmenait avec lui parce qu " il faut bien que tu te rendes utile, je te nourris pas pour rien. " Cette nuit encore, il vagabonda dans les rues dans lesquelles le silence résonnait. Il marcha tellement qu'il en atteignit l'autre bout du hameau. Il s'effondra de fatigue à sa frontière. 

Au petit matin, une petite fille de son âge le retrouva par terre. Elle s'accroupit à côté de lui et commença à approcher sa main de son visage pour soulever les cheveux qui s'étendaient dessus. Par réflexe, il se réveilla et attrapa son poignet. Il l'avait sans même s'en rendre compte. Il resta quelques secondes comme ça sans bouger, jusqu'à ce qu'enfin son esprit se réveilla et lâcha la petite apeurée. Celle-ci recula de quelques mètres, pendant qu'il se redressait et qu'il se mettait en tailleur. A nouveau, un silence s'installa. 

Petite fille "- Qui es-tu ? "

Il ne répondit pas. 

Petite fille "- Tu vas bien ? Tu es plein de sang. Tu es blessé ?"

Voyant qu'il ne se montrait pas hostile, elle s'approcha un peu pour essayer de gagner sa confiance. 

Petite fille "- Moi c'est Annabelle. J'habite dans la maison avec l'enclot à cochons là-bas. Ton visage me dit quelque chose, tu viens d'ici ? "

Il la regardait sans rien dire, il analysait chacun de ses gestes, chacun de ses mots. Elle lui tendit la main. 

Annabelle "- Aller, viens. Il faut que tu soignes tes plais. "

Pas un mouvement, ni signe de coopération.

Annabelle "- Tu sais, peu importe ce que t'as fais dans ta vie, même si tu as volé " aucun enfant  ne doit souffrir comme ça ". C'est ce que mon père dit souvent, il fait des études pour devenir médecin et pendant ce temps il vend des cochon. Tout ça pour dire qu'on ne te fera aucun mal, tu peux venir avec nous. "

Pour la première fois depuis qu'elle avait commencé à parler, il bougea. Il regarda autour de lui, il n'avait pas vraiment d'autres solutions. Il se leva sans prendre la main qu'elle lui tendait depuis tout à l'heure. Elle sourit, satisfaite de voir que ses efforts n'était pas vain. 

Annabelle "- Tu arrives à marcher ? "

Il lui répondit en marchant dans sa direction. Elle l'emmena ensuite chez elle où elle le présenta à son père. Il le soigna et le nourrit même s'il était plutôt réticent au début. Ils tentèrent d'en apprendre plus sur lui, mais il ne lâcha pas un mot, comme s'il était muet.      


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