Chapitre 10 : Une discussion profondes et une amitié naissante

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Elena se redressa dans son lit, Noah la suivait du regard , la main hésitante à venir l'aider dans son mouvement mais il amorça son geste. Elle regarda ses mains, elles tremblaient encore, cette constatation la fit soupirer. Ça amusa Noah qui en sourit.

Noah "- Comment tu te sens ? "

Elena "- Mieux, j'ai encore mal à la tête mais ça va. "

Elle le regarda dans les yeux, sûrement pour la première fois, elle n'avait pas l'habitude de le faire. Il put alors, pour la première fois plonger la profondeur de l'océan de son regard. Il s'y noya un instant avant de remarquer que ses cernes étaient bien plus creusés que les autres. Cette femme qui avait toujours la tête haute, qui semblait impassible semblait à travers ce silence hurler au-secours, hurler à l'espoir. Elle semblait vouloir lui parler mais n'avait pas le courage de le faire, et puis même si le courage lui venait les mots ne suivaient pas. La fatigue et son mal de crane se battaient dans son esprit l'empêchant de formuler ses phrases. Mais il réussissait à peu près à la lire, à lire la peur. Elle craignait qu'après avoir dit qu'elle se sentait mieux, il s'en aille, peur de finir seule, mais autre chose l'effrayait aussi, elle avait peur qu'en montrant son envie qu'il reste auprès d'elle, elle paraisse faible.

Noah "- Je resterai jusqu'à ce que le lieutenant ou un de tes colloque revienne. "

Il avait compris et ça la soulagea, elle en sourit et détourna le regard.

Elena "- Merci. "

Elle chercha un sujet de conversation pour oublier ce silence qui lui semblait en tain normal apaisant mais qui là, lui pesait sur les épaules. Elle balaya la pièce du regard à la recherche d'inspiration et tomba sur le livre qu'il avait amené. Rosa Darnon, elle entama la discussion avec ça.

Noah "- Tu ne connais pas ? De nom au moins ? "

Elena "- Non, pas de tout, ça ne me dit rien. C'est quoi ? "

Un grand sourire illumina le jeune homme ravi de pouvoir parler de ce qu'il appelait Le chef d'œuvre du siècle.

Noah "- C'est une histoire fictive racontant la vie de Rosa Darnon, un Résistante et une Révolutionnaire de la Grande Guerre des continents. C'est une femme forte qui représente tous les oppressés de cette période. Elle est vraiment inspirante. Si tu veux je pourrai te passer le livre. "

Elena "- Avec plaisir ! "

Noah "- Ça m'étonne que tu n'en aies jamais entendu parler, c'est un livre qui est au programme au lycée il me semble. "

Elena "- Possible que ça y soit mais qu'on ne l'ait jamais vu. Je viens d'un trou perdu avec pas beaucoup d'argent, le lycée n'avait pas les moyens de nous payer des livres qui allaient tout de suite détruits par les singes qui y sont inscris. "

Noah "- Ce n'est pas juste, dans le lot il y a des élèves qui n'ont rien demandé. "

Elena "- C'est comme ça, dans le zoo il y a ceux qui crient partout et il y a ceux qui se cachent pour les éviter en priant pour partir de cet enfer. Notre gouvernement est comme ça aussi, il ne se préoccupe que de ceux qui font le plus de bruits et qui ont le plus de pouvoir. Il laisse les silencieux derrière. Les gens qui vivent ici ne s'en rendent pas compte mais ils ont vraiment de la chance d'avoir des bâtiments isolés les protégeant du vent et du froid. Même si ce n'est pas leur faute, ils ne vivent pas dans le même environnement, ils ne peuvent pas savoir. "

Noah "- On est loin du cliché des campagnards qui s'amusent toute l'année dans la nature et qui se fichent de tout. "

Elena "- C'est ça. Quand tu n'es pas accompagné c'est compliqué. En soit tout ça est supportable quand tu as quelqu'un avec qui le partager. Mais c'est rarement le cas, il y a de moins en moins de jeunes là-bas, le peu de personnes qui y emménage ce sont des retraités et on ne peut pas vraiment dire qu'ils soient f super fun. "

Noah "- Le changement de la campagne à la ville ne doit pas être facile non plus..."

Elena "- Non, il y a beaucoup de choses qui changent, rien que la densité de population. C'est compliqué au début. "

Noah "- Tu t'y es faite ? "

Elena "- Maintenant oui. Au début c'était plus dure, je pleurais au moins trois fois par semaine, seule en- "

Elle s'arrêta nette. La fatigue l'avait aveuglée, elle ne s'était pas rendu compte de ce qu'elle disait. Elle ne pensait pas dire ça à quelqu'un un jour. Encore moins à quelqu'un avec qui elle travaillait régulièrement. Elle regretta ses mots instantanément. Elle devint rouge, son pouls s'accéléra et ses mains tremblèrent encore plus intensément. Noah vit son regret tout de suite, il hésita un moment avant de reprendre son sourire rassurant et de doucement poser sa main sur son épaule.

Noah "- Je suis content que tu ailles mieux. "

Au même moment, la porte d'entrée grinça comme pour la sauver de cette situation.

Noah "- Je vais voir qui c'est. "

C'était Margaux. Noah s'en alla et les laissa seules. Elena raconta tout ce qui s'était passé à son amie qui rigola avant de reprendre un ton plus sérieux.

Margaux "- Je ne savais pas que tu avais autant été impactée par ton déménagement. Tu semblais toujours si forte et confiante que j'en avais presque oublié que tu es humaine aussi. "

Elena "- Ne t'en veux pas. Surtout que j'ai arrêté de pleurer et de me sentir mal depuis qu'on est amies. "

Margaux eut un pincement au cœur, se leva de sa chaise et la prit dans ses bras.

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