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Cette histoire prend place dans une suite alternative à l'épisode 6 de la S2 d’OFMD
1719 ~ Au large d’Hispaniola, mer des Caraïbes
Une volée de mouettes affamées tournait bas dans le ciel dégagé, au-dessus des eaux calmes et turquoises de cette partie du monde, signe de la proximité des terres.
L’une d’elles, plus vorace ou plus courageuse que les autres, entama sa descente en se laissant porter par les vents chauds des Caraïbes. Attirée par le chahut provoqué par deux navires amarrés l’un à l’autre en contrebas, promesse de présence humaine et donc, de nourriture, elle se rapprocha pour se poser délicatement sur la dunette peinte en jaune du plus petit des deux. Il n’y avait aucune activité sur ce navire-ci, simplement bercé par le roulis. L’oiseau le choisit pour étudier la situation, tout en lissant le bout de ses rémiges… Les coups de canon avaient cessé depuis peu, ramenant un calme relatif, perturbé seulement par le fracas des armes et les grincements du bois soumis aux pas précipités des hommes qui se poursuivaient sur l’autre bateau.
L’oiseau, voyant plusieurs tonneaux de vivres éventrés et renversés sur le pont adverse, se décida à s’approcher davantage. En quelques coups d’ailes, il se posa prudemment sur son mât d’artimon afin d’évaluer les dangers qu’il encourrait à atterrir un peu plus bas.
Inclinant avec curiosité sa tête vers le bruit d’une porte qu’on claquait violemment, La Mouette vit un homme de haute stature quitter la cabine. Le visage sévère, encadré par de longs cheveux gris parsemés de blanc, assortis aux couleurs de sa barbe, l’individu s’arrêta un moment pour examiner le foutoir face à lui. Une légère brise faisait danser ses longues mèches ondulées sur les épaulettes de sa veste en cuir à manche unique. Son bras droit, ainsi visible, était habillé exclusivement de tatouages aussi noirs que le reste de sa tenue. Il se terminait par une main puissante recouverte d’une mitaine en cuir, qui reposait sur le pommeau d’une dague, rangée dans son fourreau.
De l’autre côté de sa ceinture, la crosse en laiton et en bois d’un pistolet à silex dépassait de son étui, seule touche de couleur discernable sur le pirate. Après avoir embrassé du regard son équipage, aux prises avec les derniers survivants, l'homme s’avança soudain à grandes enjambées pour se diriger vers le pont principal. Il ne tenait aucune arme à la main, pourtant chaque homme qu’il croisait s’empressait de s’écarter, dégageant les cadavres de son passage… L’écho de ses bottes sur le chêne massif cessa de résonner lorsqu’il souleva d’un geste vif le panneau de cale pour plonger dans les entrailles du navire. La déflagration des derniers tirs de pistolet ne tarda pas à résonner dans l’immensité de l’océan, suivis de peu par les derniers cris d’agonie…
Les pirates se rassemblèrent ensuite sous les ordres d’un autre homme vêtu de noir, mais plus petit et avec des cheveux plus courts, bien que de la même couleur. S’accoudant au bastingage en faisant fi des éclaboussures poisseuses sur lesquelles il posa nonchalamment les manches bouffantes de sa chemise, l’homme observait les marins commencer à charger le butin sur le bateau à la figure de proue décapitée.
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There are stars at the bottom of the sea
RomanceAprès l'abordage du navire sur lequel ils voyagent, Aziraphale et son valet Muriel sont faits prisonniers à bord du Revenge. L'équipage, haut en couleurs, leur réserve bien des surprises, à commencer par le discret et méfiant Crowley...