CHAPITRE 18

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Nils est mon meilleur ami. Il était ami avec l'une de mes amies actuelles, et nous avons fais connaissances. Au premier abord, je l'ai trouvé extrêmement gentil et bon. Bien que je sois plutôt timide et gênée de lui parler, nous nous sommes de suite entendus. C'est un garçon avec un grand cœur, qui donnerait n'importe quoi pour que tous ses proches soient heureux. C'est ce qui m'a plus tout de suite chez ce passionné de sport. J'ai toujours apprécié son objectivité, et la manière dont nous pouvons aborder n'importe quel sujet sans être embarrassés. Il a un don pour mettre les gens à l'aise. Je suis très reconnaissante de l'avoir dans ma vie, il est véritablement la représentation humaine de la bienveillance. Il faut admettre que nous ne pouvons pas nous parler tous les jours, à cause de nos emplois du temps respectifs, mais c'est toujours un immense plaisir de discuter avec son meilleur ami, non ? Il est le premier à me soutenir dans n'importe quoi, n'importe lequel de mes projets. Là encore, lorsque je lui énumère les récents évènements, il parvient encore à trouver un moyen de me communiquer son soutien.

Je ris derrière mon écran devant ses réactions. Les rayons du soleil filtrés par les rideaux pénètrent lentement dans la pièce. Le bras d'Iwan est toujours enroulé autour de ma taille et sa main est toujours posée sur mon ventre. Sa respiration s'abat sur mon crâne, faisant faiblement bouger quelques-uns de mes cheveux avec elle. Je raconte tout à mon meilleur ami ; Alex, mon copain endormi contre moi, Cléophée, mes aveux à ma petite sœur, les aveux que je vais faire à ma mère. Je soupire. J'espère qu'Iwan trouvera que c'est une bonne idée.

Je sais que le chemin sera long, mais j'ai confiance en ma mère, je sais qu'elle peut m'aider à aller mieux. Je le sais. Et puis, il s'agit simplement d'un rendez-vous chez un psychologue. Qui ne tente rien n'a rien, comme on dit. Si je n'essaie pas, je ne saurais jamais si ça aurait pu m'aider. Je veux aller mieux, je le veux. C'est essentiel pour moi. Je crains de ne pas réussir à me maintenir en vie, autrement. Je suis faible, je le sais. C'est pour cette exacte raison que j'ai besoin qu'on m'aide. Je ne demande que cela. Je souris devant la réponse de Nils.

« Je suis fier de toi ma Liv c'est super, je savais que tu y arriverais ! <3 »

Un sourire s'étire sur mes lèvres. Je l'aime, mon meilleur ami. Il n'est pas conscient de l'importance qu'il a dans ma vie.

Mes paupières s'alourdissent à mesure que les heures défilent. Il est cinq heures quarante maintenant. Je pose mon téléphone contre le matelas, proche de moi, et me retourne. Je place ma tête dans le creux du cou de mon copain tandis que sa main remonte inconsciemment dans mes cheveux. Je souris et replonge dans un fin sommeil.

La place à côté de moi est vide et les draps sont froids lorsque j'ouvre de nouveau les yeux. J'entends le bruit de l'eau qui coule en provenance de la salle de bain et en déduit qu'Iwan est parti prendre une douche, puisqu'il n'est plus ici. Je me sens reposée ce matin, ce qui est plutôt étonnant étant donné que j'ai passé la moitié de la nuit à parler avec Nils. Je laisse le temps à mon cerveau de s'éveiller entièrement, assise en tailleur sur mon lit. Une idée prend vie dans mon esprit et je m'empresse de sauter hors de mon lit. J'arrache une feuille d'un carnet trainant sur mon bureau. Je m'assois et commence à réfléchir. Je suis parfaitement au courant que je n'ai pas le courage de parler à ma mère en face, surtout lorsqu'il s'agit d'évoquer les troubles alimentaires, l'automutilation, le harcèlement ou bien encore les idées noires. J'avoue que je ne me vois pas le confier de cette manière. Je ne peux pas lui en parler. Je sais qu'elle se remettra en question encore et encore. Elle aura sûrement des pensées mauvaises à son égard, du style « qu'est-ce que j'ai loupé ? ». Et j'ai tout sauf besoin de ça, j'ai besoin de ma maman. De son soutien, de son écoute. J'ai besoin que ma maman m'aide, pas qu'elle s'apitoie sur son sort et sur le mien. Il m'a fallu discuter une bonne partie de la nuit avec mon meilleur ami pour enfin trouver une solution à mon problème. Si je suis incapable de le dire, pourquoi pas l'écrire ? Je sais que je déteste écrire.

Enfin, la réalité est toute autre. En réalité, j'adore écrire, je le faisais très souvent pendant un moment. J'avais même posté ce que j'écrivais et avais atteint deux cent mille vues ! C'était génial et véritablement gratifiant. Malgré tout, je n'ai plus rien écris depuis des années maintenant. Mes camarades au collège se moquaient de moi, et de mes écris. C'est décourageant d'aimer et d'être fière de quelque chose, alors que tout le reste du monde te pousse vers le bas et t'empêche de t'exprimer. C'est douloureux. J'ai eu envie d'arrêter peu après cela. Ça a toujours été comme ça avec moi. J'écoute trop l'avis des autres, jusqu'à me pourrir moi-même. J'ai pris cette habitude de me comparer, physiquement, mentalement, émotionnellement. Mais ce qui m'a encore plus porté préjudice, ce sont les comparaisons que je faisais dans des domaines comme celui-ci. J'ai pris pour habitude de comparer mes écris à mes lectures, et j'ai finit par détester ma plume. J'ai haï longuement les mots que mes lecteurs adoraient. Ne plus se sentir légitime, si on a pensé l'être un jour. C'est cette petite voix qui te répète à longueur de journée que ce que tu fais est mauvais, que tu n'as pas ta place dans cette communauté.

L'eau dans la salle de bain arrête de couler. Quant à moi, je sors de mes pensées. J'attrape un stylo, et me voilà qui après tant d'années, recommence à gratter sur du papier. 


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Salut les loulous !

Je tenais à m'excuser de mon irrégularité sur les chapitres, je vous avoue que je fais mon maximum pour vous sortir un chapitre par semaine au minimum. C'est difficile lorsque j'ai cours, et ça l'est également depuis mes vacances ! Les vacances d'été arriveront très rapidement pour moi, je vais tout faire pour vous sortir plus de chapitres, au possible évidemment ;)

Encore un immense merci pour tout le soutien que vous m'apportez, c'est énorme. 

N'hésitez pas à partager l'histoire pour me permettre de me faire connaitre, un immense merci. 

Je vous aimes, 

Charlotte <3

Life Is Worth LivingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant