Chapitre 30 - C'est de la confiance que naît la trahison

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Tout se passe très vite et je n'arrive pas à comprendre la situation. Ma respiration s'accélère et j'essaie de garder mon calme face à cette situation.

Je suis toujours assise sur le sol, dos à lui. 

Je ne vois pas ce qu'il pointe sur ma tête mais ce n'est pas difficile à deviner.

— Solan.. Ce n'est pas drôle.

— Ce n'est pas une plaisanterie. Tu vas gentiment fermer la boîte qui se trouve devant toi, et la prendre dans tes mains. Tu vas te lever et on va partir d'ici l'air de rien. Si tu dis une seule chose de suspecte à ta grand mère, je l'envoie aux cieux plus vite que prévu, compris?

— Non.

J'essaie de résister à sa demande le plus de temps que je peux, espérant que grand-mère remarque notre absence et surprenne la scène qui se produit sous son toit.

À quoi joue-t-il ? 

— Non? Tu as un service à me rendre Aprile, tu as oublié? Tu as perdu le pari. Alors écoute moi et tout se passera pour le mieux. 

Je me relève, les yeux pleins de larmes et les conditions de ce stupide pari me reviennent en tête "si tu perds, tu devras me rendre un gros service", c'était donc ça son gros service ? Il veut une boîte qui appartient à mon père ? 

Comment est-ce possible qu'il agisse de la sorte d'un seul coup?

— Qu'est ce qui se passe..?

— Arrête de pleurer comme une gamine, allez, on n'a plus le temps.

Cet homme face à moi n'est pas le même que j'avais la veille dans mon lit, il a changé du tout au tout. Son visage est fermé et son regard vide, comme si toute humanité l'avait quitté.

J'écoute ses instructions et récupère la boîte fermée. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais il doit y  avoir une bonne raison pour qu'il agisse comme ça, est-il en danger ? 

Il range son arme dans sa poche arrière et me bouscule vers la porte pour que j'avance.

— N'oublie pas, pas un seul mot à ta grand-mère, compris ? 

Je hoche la tête en guise de réponse positive, les mots ne veulent même plus sortir de ma bouche. 

Nous avançons l'un derrière l'autre dans le couloir, nous nous dirigeons vers le salon où se trouve ma grand-mère.

Un instinct de survie m'envahit et je me retrouve à lui faire mon plus beau sourire. Je ne veux surtout pas lui causer de problèmes, elle ne doit pas savoir que mon petit-ami vient de me menacer d'une arme sur le crâne sous son toit.. 

— Bon, ma petite mamie, merci pour cette belle soirée! Je repasserai avant noël, d'accord?

J'essaie d'abréger la conversation pour ne pas devoir lui mentir davantage.

— Vous partez déjà?

— Oui, oui, nous sommes fatigués tu sais avec le voyage et tout ça...

Elle acquiesce et me lance un regard suspicieux, elle se doute de quelque chose, j'en suis sûre.

— Quelle est cette boîte que tu tiens dans les mains Aprile?

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