You've Got A Text ᵗᵏᵏ

Chapitre 28

Salut ! Désolée de pas avoir répondu à vos comms, je suis rentrée chez moi après le mariage (qui s'est super bien passé d'ailleurs, merci pour vos voeux) mais je suis tombée malade tout de suite en arrivant et j'avais trop la tête dans le fion pour m'y atteler. Mais ils me font toujours extrêmement plaisir à lire, continuez ♥

Bonne lecture !

* * *

La psychologue avait raison : cesser d'être homophobe, ce n'était pas quelque chose qui se faisait du jour au lendemain. Taehyung travaillait sérieusement dessus, à lire des articles sur internet, à essayer de réprimer les préjugés qui lui venaient instinctivement lorsqu'il sortait avec Jungkook et ses amis et qu'il les observait agir de façon naturelle, lorsqu'il les écoutait parler. Il y avait beaucoup d'idées reçues à combattre, et il prenait les armes en silence, dans un coin de son esprit. Au moins, petit à petit, il arrivait à les reconnaître, ces préjugés, alors qu'il les aurait pris auparavant pour des vérités. Les progrès étaient lents, mais ils étaient là.

Et sa récompense, il l'avait sous les yeux.

- Taehyung... Mmh... Encore...

Les tempes dégoulinantes de sueur, il baissa les yeux vers Jungkook, pratiquement en position de prière, les genoux enfoncés dans le matelas, la tête cachée dans le traversin, le bras tendus devant lui, le dos cambré. Taehyung le trouvait beau tout le temps, mais jamais aussi beau que lorsqu'il était nu en dessous de lui, sa peau brillante de transpiration, et qu'il se mordait la lèvre pour ne pas céder trop vite à son plaisir.

Les mains sur ses hanches, Taehyung regardait son sexe qui s'enfonçait jusqu'à la base entre ses fesses avant d'en ressortir lentement. La vision aurait pu lui faire peur quelques semaines plus tôt, elle aurait pu le pousser à se demander ce qu'il faisait, et pourquoi il prenait tant de plaisir à sodomiser un autre homme - mais il avait dépassé ces considérations-là.

Ce n'était plus leur troisième fois, ni même la quatrième, ni même la cinquième ; à vrai dire, Taehyung avait arrêté de compter. Le volcan qu'il avait décrit à Kim Bieun était en pleine activité, et à chaque fois qu'il invitait Jungkook chez lui sous prétexte de manger ensemble, ou de regarder un film, c'était invariablement de cette façon que la soirée se terminait : dans sa chambre, ou sur son canapé, ou dans la cuisine, ou dans la chambre d'amis, peu importait l'endroit, mais avec Taehyung enfoncé jusqu'à la garde à l'intérieur de Jungkook, en sueur tous les deux, jusqu'à ce que l'orgasme les emporte inévitablement.

C'était comme un vortex de désir ; plus ils le faisaient souvent, et plus Taehyung en avait envie. Il avait cessé de paniquer le lendemain de leurs ébats, il avait cessé de tout retourner dans sa tête en essayant de comprendre pourquoi il était attiré par Jeon Jungkook, il avait cessé de se demander comment concilier cette nouvelle itération de lui-même avec les préjugés dont il avait du mal à se débarrasser ; pour l'instant, il prenait la situation comme elle venait - et il prenait Jungkook. Souvent. Peut-être trop souvent, s'était-il dit la veille lorsque Jungkook, au lieu de venir chez lui, était exceptionnellement rentré passer du temps avec son colocataire, pour que celui-ci n'ait pas l'impression de vivre avec un fantôme, et que Taehyung s'était retrouvé seul dans son appartement, complètement désœuvré, et qu'il avait dû se résoudre à se masturber en pensant à lui.

(Trois fois.)

Même aux premiers jours de leur relation, il n'avait jamais vécu ça avec Heran : cette envie frénétique de sexe, qui lui donnait envie de prendre Jungkook à toute heure du jour, sur toutes les surfaces. Lorsqu'il le croisait au travail, il devait se faire violence pour ne pas l'entraîner dans les toilettes pour lui faire des choses que la morale, et surtout son patron, auraient fortement réprouvé. C'était d'autant plus dur que son amant portait particulièrement bien le costume-cravate, et chaque fois que Taehyung posait les yeux sur lui, il lui semblait sentir l'incendie se rallumer dans son ventre (ou, plus précisément, dans son caleçon).