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L U C A S.



La porte d'entrée s'ouvre avec fracas. C'était Lorie, visiblement fatiguée et contrariée. Assis à la table de la cuisine, ce boucans me fis relever la tête vers elle.

— Encore une journée infernale. Je ne supporte plus ces idiots. Dit-elle en retirant son manteau.

— Tu n'es pas obligée de continuer là-bas, tu sais. On a assez d'argent pour vivre confortablement.

— Ce n'est pas qu'une question d'argent, Lucas. J'ai besoin de faire quelque chose de mes journées, de me sentir utile. Me réponda-t-elle exaspérée.

Je laissa traverser un soupir de mes lèvres et me redressa.

— Mais à quel prix, Lorie ? Tu rentres chaque soir épuisée et énervée. Ce n'est pas une vie. Lui dis-je d'un ton plus calme.

— Et quelle est la solution, hein ? Passer mes journées ici à attendre que tu aies besoin de moi pour un autre coup ? Ce n'est pas ce que je veux.

— Je ne dis pas ça. Mais il doit y avoir une autre option.

Lorie s'avance vers la table, plantant ses mains sur le bois.

— Tu ne comprends pas. Ce travail, même s'il est épuisant, me donne un but. Quelque chose à moi, en dehors de tout ça. M'énonça t'elle avec intensité.

Je me lève, la regardant droit dans les yeux.

— Je veux juste que tu sois heureuse, sans avoir à te sacrifier pour ça.

Elle recule légèrement, adoucissant son regard tandis que je me rapproche d'elle en prenant ses mains.

— Merci, Lucas. Je sais que tu veux ce qu'il y a de mieux pour moi.

Je l'attire doucement contre moi, la serrant dans mes bras.

— Toujours, Lorie. Toujours. Lui dis-je d'un ton réconfortant.

Nous restons enlacés un moment, chacun trouvant un peu de réconfort dans la présence de l'autre malgré les tensions.

— Mais il faut vraiment que tu comprennes que ce boulot te rend malade. Rajoutais-je.

— Et toi, tu crois que c'est facile ? Toujours caché au bar, à rentrer tard le soir sans jamais te demander ce que je ressens. Dit-elle en se dégageant de mon étreinte.

Je fronce les sourcils, la colère montant en moi.

— C'est injuste ! Tout ce que je fais, je le fais pour nous. Pour qu'on ait un futur.

— Un futur ? Et quoi, un futur où je dois abandonner tout ce qui compte pour moi ? Lança t'elle d'un ton plus sarcastique.

— Ce travail ne compte pas plus que ta santé, que nous ! Dis-je haussant la voix.

Elle croise ses bras, son regard devenant glacé.

— Ah, parce que toi, tu sais ce qui est bon pour moi, n'est-ce pas ? Comme si tout devait tourner autour de tes décisions !

— Je ne cherche pas à tout contrôler. Je veux juste que tu sois en sécurité.

— Eh bien, ce n'est pas en me dictant ma vie que tu vas y arriver.

Un silence tendu s'installe dans la pièce et nous nous regardons avec des émotions conflictuelles.

— On peux pas continuer comme ça. Annonçais-je essayant de maîtriser mes émotions.

— Alors parle-moi. Dis-moi ce que tu veux. Trouvons une solution ensemble.

— J'ai besoin de prendre l'air. De réfléchir à tout ça.

Je la regarde, l'inquiétude visible sur son visage.

— Lucas, tu n'as pas besoin de partir. On peut en parler plus calmement...

— Non, j'ai vraiment besoin de cet espace. Juste un moment pour moi. L'interrompais-je déterminé.

Je me dirige vers la porte, attrapant mon manteau et mes clefs.

Lorie fait un pas en avant, tendant sa main comme pour me retenir.

— S'il te plaît, ne pars pas comme ça.

Je m'arrête, ma main sur la poignée de la porte, et la regarde avec douceur mais fermeté.

— J'ai juste besoin de temps pour moi. Je reviendrai, je te le promets. Dis-je en soupirant puis en l'embrassant.

— D'accord. Prends soin de toi.

✧✧✧

La musique envoûtante emplissait l'air suivi des lumières tamisées créent une ambiance mystérieuse alors que les danseuses commençaient à faire leur apparition sur scène.

J'étais assis seul à une table dans un coin sombre du cabaret, sirotant mon verre de whisky et observant avec un mélange d'intérêt et de détachement les femmes qui se déhanchaient avec grâce sur la piste de danse.

Une serveuse s'approcha de ma table, lui offrant un sourire engageant.

— Vous désirez autre chose, monsieur ?

Je secoue légèrement la tête, laissant échapper un soupir.

— Non, merci. Juste le whisky pour l'instant.

La serveuse hoche la tête et s'éloigne, me laissant seul avec mes pensées.

Lassé du spectacle qui perdait de son charme, je décide de sortir prendre l'air frais de la nuit en me frayant un chemin à travers la foule animée, ma principale préoccupation étant d'aller fumer à l'extérieur du bar pour m'éloigner un peu de l'agitation.

Atteignant enfin la sortie, je me heurte violemment à une personne qui se trouvait là, causant un enchevêtrement de bras et de jambes.

— Oh nan, quel poisse..

La personne que j'avais percutée est un homme assez jeune, portant une chemise à motifs hawaïens et une casquette noire avec un autographe gravé dessus.

— Eh bien, eh bien, regardez qui nous avons là ! Le maladroit qui pense qu'il peut passer à travers les gens comme dans un jeu vidéo !

Je me gratte la tête, essayant de se rappeler où il a bien pu rencontrer cet individu.

— Pardon, je... euh... je ne me souviens pas de votre nom.

— Haha ! Pas étonnant. T'inquiète, j'suis juste un client régulier de ton bar.

Je fit une moue désolée, réalisant soudain qui est cet homme.

— Oh, oui, maintenant je me souviens. Désolé pour ça, vraiment. Comment ça va depuis ?

— Bien, bien ! J'suis toujours entier !

Nous nous serrons la main avec un sourire amical.

— Baptiste.

— Lucas. Dis-je à mon tour.



À  S U I V R E . . .

THE DESTINY. [LOCKZIE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant