Chapitre 6

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PDV Elyra

Cette nuit-là, je dormis mal. Même pas, en fait. Je passai une nuit blanche. Je ressassais sans cesse des millions de choses dans mon esprit : ma vie qui allait changer pour toujours, mes frères et sœurs, ma dispute avec Amel et mère...

C'était dur, mais je devais le faire pour lui : mon peuple.

Le matin, le déjeuner se fit dans le plus grands des silence. Chacun gardait sa tristesse pour lui, et seuls Amel et mon père ne semblaient pas en avoir. Je tentai de déjeuner, mais n'y arrivant pas, je décidai de remonter dans mes appartements.

Neiva arriva alors rapidement et me fit une courte révérence.

"-Bonjour, votre Altesse. Je voulais vous prévenir que vos bagages sont prêts.
-Merci Neiva."

Je la vis ouvrir la bouche, puis la refermer. Finalement, elle dit :

"-Je ne sais pas si cela m'est permis, mais je voulais vous remercier, votre Altesse. Pour tout ce que vous avez fait pour moi. Vous allez me manquez, et je ne vous oublierais jamais..."

Sa voix se brisa et elle retint un sanglot. Prise de tendresse, et parce que j'aimais bien cette femme de chambre, je pressai ma main sur son bras.

"-Je... Enfin, si tu le souhaite, je peux t'amener avec moi en Espagne. Tu es ma femme de chambre et tu m'as toujours bien servie. De plus, tu as exprimé ton souhait de rester avec moi. Enfin, je t'avoue que ce serait bien de t'avoir avec moi, car tu es une personne digne de confiance et je ne connais personne en Espagne. Alors, qu'en dis-tu ?"

Je la vis faire les gros yeux et bégayer :

"-Merci infiniment, votre Altesse, mais je... Enfin... J'ai ma famille et...  Et je ne sais pas si je suis prête à... À les quitter..."

Je lui fis un léger sourire avant de répondre :

"-Ne vous en faites pas, si vous ne voulez pas vous en séparer, je comprendrais totalement. Je pars dans l'après-midi, vers trois heures. Prévenez moi vers deux heures, que je sache si vous m'accompagnez ou non.
-Merci beaucoup, votre Altesse. Je vous faire part de ma décision dès que je l'ai prise."

J'hochai lentement la tête avant de la congédier.

Je me laissai tomber sur mon matelas. Dans moins d'un mois, je serai à la cour d'Espagne et je quitterai ma famille pour toujours. Je ne voulais pas partir... Je soupirai de tristesse et de découragement.

Et pour la dernière fois, je décidai de visiter le château que je connaissais si bien.

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Il était déjà deux heures trois quarts de l'après midi. Étrangement, je n'avais pas revu Neiva et elle ne m'avait pas donné sa décision. Je prenais donc cela pour un refus, mais était déçue qu'elle ne sois pas venue une dernière fois me dire au revoir.

Désormais, mes frères et sœurs étaient tous alignés et me regardaient avec tristesse. Seul Amel manquait à l' appel.

Je me dirigeai en premier vers Eran. Les larmes perlaient au coin de ses yeux et je voyais bien qu'il faisait tout son possible pour les retenir.

Il me fit un sourire et, ne respectant plus les règles de bienséance, m'enlaça.

"-Tu me manqueras tellement Elyra... Promets-moi de nous envoyer des lettres régulièrement ?
-Moi aussi, Eran... Bien sûr, et ça vaut pour toi aussi ! Et promets moi de respecter notre accord ?"

Il me lança un regard grave avant d'acquiescer :

"-Non je ne l'oublie pas. J'espère pouvoir te rendre bientôt visite."

La fleur d'ErgivraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant