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Dans la peau de Havannah




Cette fois, ça y est, les ténèbres ont mis la main sur mon cœur. Leurs doigts sont longs comme la nuit, froids comme l'hiver et cruels comme la mort.

Avais-je été blessé ?
Ai-je été guéri ?
Je vivais constamment dans un état
entre la blessure et la guérison.

J'ai longtemps cherché le pourquoi du comment
je me suis battue mais il a des batailles
qu'on ne gagne pas. Je me suis torture l'esprit
à essayer de comprendre le pourquoi du comment
Mais aujourd'hui je comprends mieux pourquoi
nous cherchons toujours et pourquoi nous trouvons rarement il y a tellement de serrures et si peu de clés.
Je ne possède pas la clés de ma serrure malheureusement.

Tout est toujours récupérable,
hormis maladie incurable et dévastatrice.
La dépression m'a tué mais sachez une choses
Dans les autres cas de figure, tout peut se modifier,
si on le veut. Tout est affaire d'énergie, d'envie, d'amour, de foi aussi. De foi en ce que nous sommes, ce que nous pouvons et nous pouvons beaucoup.
Foi en les autres aussi. Selon les cas, foi en quelque chose de supérieur. Nous ne sommes pas une calculette, pas une comptabilité, avec une colonne
"débit", une autre "crédit", où un euro en plus n'annule qu'un euro en moins. Quelques instants de pur bonheur, de plénitude effacent des années de brouillard, de mal-être. Une magnifique action, un amour enfin désintéressé, gomme plein de petites merdes que nous avions commises par paresse,
ou par indifférence. C'est ça, l'esprit humain.
L'esprit humain est si puissant.


D'ailleurs nous sommes le 6 Avril aujourd'hui

le jour de ma mort

Il est assez tôt je n'ai pas décidé de mourir dans mon domicile je veux que cette endroit reste un endroit
de paix la safe place de ma fille la où nos souvenirs demeurons. Vous devez vous demandez alors
où est ce que je vais mourrir ? Et bien vous le saurez
en même temps que les autres.

Aujourd'hui je ne ressens ni la peur de l'inconnu,
ni l'angoisse de changer de vie. Si tu savais comme
il est temps pour moi de tirer ma révérence à cette société qui fait grandir les égoïstes et rapetisser
les altruistes.

Ça me fait bizarre de me sentir si apaisé, subitement.
J'ai l'impression qu'à toutes ces montagnes russes d'émotions succède une sorte de contrecoup qui me laisse vidé. Cette sensation d'engourdissement n'est pas désagréable, c'est même plutôt l'inverse. Ne tien éprouver sinon le trou creusé dans ma poitrine, là où se trouvaient mes certitudes...

je suis vraiment navré de ce qui va se produire
pour les miens mais on a souvent tendance à croire
que ces choses là n'arrivent qu'aux autres.
Mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas.

Quand t'as maladie est invisible et sournoise comme la dépression et destructrice que de l'intérieur
Au début, tout le monde comprend, tout le monde s'immobilise, Il n'y a pas eu de miracle.
Alors le déprimé fait semblant, pour que les autres
se rassurent, pour ne pas sombrer tout à fait.
Semblant de guérir. Seulement ce n'est pas vrai,
il n'est pas apaisé. Il ne veut pas l'être.
Il se contente de mentir, pour qu'on lui foute la paix. Le jour, il mime, il feint, il joue. Il brille, il ouvre les bras, il éclate, tout le monde l'aime. Personne ne se doute que la blessure à l'intérieur, plus que cicatriser, est devenue un abime. Le soir, les lames colmate la plaie à grand-peine pour tenir un soleil de plus,
des petites révolutions d'aube en aube, au moment où les ténèbres cèdent. Le déprimé est une marionnette, un chiffon. Le destin l'agite chaque jour, l'obligeant
à vivre, pantin superbe qui parle et rit et rayonne, sidérant les autres - un spectre de lumière,
une illusion d'or et de sang.

Finalement, j'etais comme l'oiseau un oiseau
J'avais tellement peur je passais ma vie en cage,
parce que je ne voyais pas la sortie.
Je me cognais contre les murs, encore et encore.
Mais la porte était ouverte. J'ai arrêter de tourner
en rond je sortie de la j'ai décidé de fuir cette cage
qui est la dépression.

Il y a des événements dans la vie,
Des détails qui bouleversent le cours des choses.
Des circonstances survenues changent
à jamais la suite de l'histoire.

Ma vie fut jalonnée de petits papiers et de grandes lettres. De bruits, aussi. Ceux des mots.
Envoûtants. Blessants. Enivrants ... de ceux qui traduisent des mensonges ou qui trahissent
des vérités ...

Avant de mettre fin à mes jours j'écoute une dernière fois l'hymne à l'amour de mon mari est moi.

Ton regard brille pour moi
Ce que t'as dans la poitrine, c'est à moi
Ton regard brille pour moi
Ce que t'as dans la poitrine, c'est à moi

Mon portable contre mon cœur,
je me laisse engloutir par la musique.
Elle me fait du mal autant qu'elle me fait du bien.
Elle me brise autant qu'elle me répare.

Cette histoire n'a pas de fin. Pas vraiment.
Comment en aurait-elle une alors que
je suis toujours là, toujours dedans?

Alors je vous informe que vous êtes arrivé à la fin
de cette histoire car je suis morte.

Je fus une petite fille, puis je ne le fus plus
Je fus la fille de mes parents, puis je ne le fus plus.
Je fus une mère, puis je ne le fus plus
Dès que je m'adaptais à une situation,
elle changeait. Je changeais.
Le dernier changement fut le pire.

Compte à rebours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant