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Dans la peau de Havannah

Je suis sorti de l'hôpital depuis maintenant
plus d'une semaine mon état de santé est correct
rien d'anormal comme le médecin me l'avais dit
je vivrais comme une personne banal.

Sauf que je ne suis pas banal je ne souffre pas
d'une leucemie ou d'un cancer mais je souffre.

Les maladies incurables sont généralement visibles
à la longue, mais la mienne est sournoise.
Elle se cache et donne l'illusion de ne pas exister.
Elle est pourtant bien là, chaque jour, chaque nuit.
Elle court dans mes veines comme un poison
et insuffle à mes poumons un air irrespirable.

L'une des premières choses qu'on apprend,
c'est que les gens meurent. Plus tard,
on commence à apprendre pourquoi.
ça commence par la question de la vieillesse.
C'est encore acceptable, c'est une chose que
tout le monde finit par supporter, le plat du jour
au grand buffet de l'immortalité.
On nous apprend que les gens mènent de longues
et heureuses vies. Et puis qu'ils se fatiguent.
Et alors ils s'arrêtent, ils s'endorment, pour toujours.
C'est pourquoi les grands-parents
sont tellement utiles.
Pour la plupart d'entre nous, la première mort,
c'est celle de gens qu'on s'est toujours attendu à voir mourir. Celle à laquelle nous avons été préparés
dès le premier jour.
Et puis, on en apprend un peu plus.
Les armes à feu. La guerre. La maladie.Le cancer.
Les grands mots. Les mots qui font mal.
Les mots qui n'ont jamais une fin heureuse.
Et maintenant c'était mon tour

⚠️Ce qui va suivre va et peu choqué
la sensibilité des lecteurs⚠️

La lame va et vient. Clic, clic !
De plus en plus vite je l'approche du bout de l'un
de mes doigts. Des frissons me parcourent.
J'anticipe la douleur de la coupure et,
en même temps, elle semble tellement... libératrice!
Juste un petit trait, tout doucement, pour voir...
Je n'appuie pas trop fort, au début avant d'aller plus fort de m'ouvrir
Je me coupe, voyez-vous. Je me taillade la peau.
Je l'incise. Je la creuse. Je la troue.
Je suis un cas très particulier.
Je n'agis pas ainsi sans raison ma peau hurle.

Tout ce que je sais, c'est que, sur le moment,
c'était crucial il fallait que je m'ouvre que la douleur comble une autre douleur.

Je veux seulement contrôler ma souffrance intérieure Comment ? Je l'enterre sous une autre souffrance physique, celle-là. Quel sentiment de puissance ! Mais... vais-je pouvoir arrêter ?

J'en sais rien alors je redouble d'effort j'y vais de plus belle et sans m'y attendre j'y vais trop loin trop fort
Je m'arrache la veine Veine cubitale

La veine cubitale est une veine profonde
de l'avant-bras, qui accompagne l'artère cubitale

submergée par le mal-être que je ressens
depuis des années et que la tragédie a accentué.
Je l'isole graduellement avec ma douleur,
et ma lame devient une bouée de sauvetage.
Personne peut me sauver de moi même.

La dépression, c'est comme un poids dont on ne peux se défaire. Un poids qui vous écrase et vous donne l'impression que la moindre tâche, comme nouer
ses lacets ou lâcher une tartine, est une marche
de trente kilomètres en montée.
La dépression fait partie intégrante de vous
Et elle fait partie de moi.

Le problème, c'est moi, mon enveloppe charnelle
et tout le mal que j'en pensais.
Tous les encouragements du monde
n'auraient pas suffi à me faire changer d'avis.
Alors, j'ai continué à grandir avec ce malaise,
cette dépréciation, cette obsession.

Les soucis, la déprime, je les change en douleur.
J'ai regardé le sang couler et découler il jaillissait
je sentais ma tête tourné mon esprit se dissiper
Tout tourne au tour de moi.

je me suis ouverte la peau... je m'arrache la chair
je n'aurai pas dû commencer
J'aurai dû évoluer autrement
Mais on ne peut pas revenir en arrière!
Ce soir, ma lame a encore répondu présente,
Elle prendra cette même descente celle de mes veines
Le sang sera son compagnon mais un beau jour je sais qu'à force viendra la mort et enfin je laisserai
ici mon corps...
































Dans la peau de Khaïl

Je rester ici plusieurs heures à discuter avec Idriss
Il me manque il était une parti importante de ma vie.

Il y a une différence entre l'absence de quelqu'un
et le deuil. Un jour, je l'espère, je ne porterai plus
le deuil de ldriss et je pourrai simplement
penser à lui, au détour d'un souvenir,
un petit sourire triste aux lèvres,
avant de reprendre le cours de ma vie.
Parce qu'il n' y a que ça à faire dans ce monde,
quels que soient la force du courant qui voudrait
vous repousser en arrière,
Le poids du fardeau qui pèse sur vos épaules
ou l'histoire tragique qui vous a brisé le cœur
il faut toujours aller de l'avant.

Je rentre à la maison et bizarrement tout est calme
je n'entends pas la télé c'est silencieux beaucoup
trop calme.

Je me presse dans la chambre elle n'y est pas je me précipite dans la douche et la trouve la inerte avant bras ouvert baignant dans une mare de sang.

Je l'attrape et la sort de la baignoire je fais un garrot du mieux que je peux pour arrêter le saignement.
Je touche son coup son pouls est faible.
Je l'a supplie de rester de ne pas me quitter
d'essayer de se battre en attendant un médecin.

l'automutilation est très souvent associée
à un profond mal-être, voire une dépression
ou des troubles psychiques.
C'est un signe de souffrance,
qui peut dans certains cas être interprété
comme une punition que l'on s'inflige,
un besoin d'extérioriser la souffrance intérieure,
pour qu'elle soit marquée pour qu'elle soit là,
qu'on puisse la toucher, la voir.
Il faut savoir se prendre en charge avant que ça ne devienne trop grave, car dès le début,
la personne a déjà trop souffert.


Si vous commencez à peine à vous mutiler, par pitié, arrêtez pendant qu'il en est encore temps ! Arrêtez pendant que c'est facile. Si vous ne vous sentez pas bien, ne faites jamais la première égratignure.

Compte à rebours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant