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Dans la peau de Khaïl



Havannah est morte

La maladie a fini par la consumer et j'en suis triste
Je ne lui en veut pas je n'ai aucune colère en vers elle car elle a énormément souffert elle a tenue longtemps beaucoup trop longtemps juste par amour pour moi pour nous et amour il ne faut pas être égoïste.
Alors j'accepte sa décision et je l'a remercie
pour tous les moments qu'elle nous a fait vivre
avant de s'éteindre.

L'annonce de sa mort m'a détruit mais nous y avons été préparé ses derniers mois certains détails ne mentaient pas.... Mais je suis détruit Havannah
m'a détruit mais au moins je sais qu'elle est guérit
c'est à double tranchant.

Je pourrais vendre mon âme pour passer
ne serait-ce qu'une journée de plus en sa compagnie. Tout était tellement plus simple lorsqu'elle était là...

Elle était forte, aussi forte que j'étais faible.
Elle tombait, se blessait, se relevait. Elle vivait.
Et malgré ses échecs, elle continuait à croire.
« La prochaine fois serait peut-être la bonne. »
c'est ce qu'elle disait elle a joué le jeu
elle s'est battu contre cette maladie.

De toutes les images qu'elle m'a laissées,
s'il ne devait en rester qu'une, ce serait celle-là.
Ce sourire, ce regard, ce furtif espoir qui renaît.
Cette puissance de l'amour maternel qui éblouit
quand elle regardait sa fille.

Ta main qui tenait la mienne.
Tu disais que j'étais le soleil de ta vie,
l'étoile qui brillait dans ta nuit,
que j'étais ton chemin. Si je levais les yeux au ciel devant tant de niaiseries, tu pincer la tache
de naissance sur mon omoplate.
Les sciences n'étaient pas mes matières
de prédilection mais j'en sais suffisamment
pour me rappeler que le soleil, comme toutes
les étoiles, a une durée
de vie limitée. Un jour, il s'éteindra.
Il faut croire que le nôtre a brûlé....

Dans la vie, les rencontres sont comme les vents.
Certaines vous effleurent à peine, d'autres vous renversent. Et Havannah c'était un ouragan,
une tempête. Havannah c'était des yeux qui vous enlevaient, des rires qui vous emportaient.
Havannah ne parlait pas, ses mots dansaient
dans sa bouche, ses phrases se glissaient en vous,
et prenaient possession de votre âme sans que vous
ne vous en aperceviez. Elle était lumière, les hommes la désiraient, Moi je ne savais pas trop ce qu'elle
me trouvait, ce qu'elle aimait en moi,
elle pouvait avoir tellement mieux,
mais je ne cherchais pas à comprendre,
je me laissais happer par son tourbillon.

Tu es avec moi, , dans toutes mes pensées,
tous mes projets, mes plaisirs, mes errements,
mes réussites et mes chagrins.
Ce que je vois, je le vois avec tes yeux aussi,
et avec toi je suis plus déterminé et mieux que
je ne pourrais jamais l'être sans toi.
Je sais que cette lettre ne contient pas de réelles informations, et je te prie de m'en excuser.
Tu pourras toujours me frapper pour cela plus tard. Mais je m'apercois que je t'ai écrit une sorte de prière. Je prie pour que sans l'avoir reçue

(la lettre que je t'ai écrite hier soir ou celle
que je t'écrirai demain, et après-demain
et apres-après-demain)

tu saches ce qu'elle contient que je vais bien que Nanah va bien et surtout que je suis avec toi où que
je me trouve, qu'il n'est pas de force sur cette terre ni de longueur de temps capables de nous séparer.
Mon amour pour toi est plus sincère
que tout ce que j'ai connu au cours de ma vie.
L'amour est très exigeant, paraît-il, mais le mien
ne demande qu'une seule chose quels que soient
les évènements et le temps qu'il faudra attendre j'attendrais jusqu'à te rejoindre.
Je me rappelle de qui nous sommes de ce que nous étions je ne perdrais jamais espoir de te retrouver.
A toi, pour toujours.

Comment vais-je survivre à cette absence ?
Comment font les autres ?
Des gens meurent, tout le temps. Tous les jours. Toutes les heures. Le monde entier est rempli de familles fixant du regard des lits dans lesquels plus personne ne dort, des chaussures que plus personne n'utilise. De familles qui n'ont désormais plus
à acheter telle boîte de céréales, telle marque de shampoing. Partout des gens font la queue
au cinéma, achètent des rideaux ou promènent
leur chien alors que dedans,
il ont le coeur en miettes. Pendant des années. Pendant le reste de leur vie.
Je ne crois pas que le temps guérisse quoi que ce soit. Si je guéris, n'est-ce pas la preuve que j'ai accepté
un monde sans elle ?

Khaïvannah- papa

Moi- oui ?

Khaïvannah- le moment est arrivé

Moi- oui mon cœur le moment est arrivé

Khaïvannah- alors elle est le vent les fleures
et tout ce qui nous entoure je l'aime encore plus
que lorsqu'elle était avec nous tu sais ?

Moi- oui je sais et moi aussi je l'aime plus que tout

Khaïvannah- maman était trop fatigué
maintenant elle l'ai plus tu sais ?

Moi- oui je sais mon cœur

Khaïvannah- tu lui en veut papa ?

Moi- non mon cœur jamais je vais lui en vouloir

Khaïvannah- en plus elle t'as laissé un cadeau
et le cadeau c'est moi

Elle a dit ça en tournant sur elle avec sa petite robe
Elle ressemble tellement à sa mère
Elle a tout pris d'elle mêmes les petites manières
Elle n'est peut-être plus là mais elle a laissé
derrière elle sa miniature.













Havannah était une fleur de cerisier.
Ma fleur de cerisier.
Une fleur sans égale, trop belle pour durer.
Une fleur qui embellissait nos vies pendant
un court instant, avant de disparaître dans le vent.
Havannah nous rappelait qu'il fallait vivre.
Que l'amour existait. Que notre vie avait un sens
et que nos jours étaient comptés.

Compte à rebours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant