𝓥𝓲𝓻𝓪𝓰𝓮𝓼 𝓲𝓷𝓽𝓮𝓻𝓭𝓲𝓽𝓼 [BxB]

Ꭾ2 - 21. La Révélation

Le soleil de midi brûle haut dans le ciel de Barcelone, et l'agitation du paddock a atteint son apogée. Il est quatorze heure quarante, la course est sur le point de commencer. Charles, partant bon dernier à cause de son accident d'hier, n'est clairement pas avantagé. Il va vraiment devoir bosser pour rattraper son retard.

La grille est remplie par les pilotes, Max premier des qualifications, et Carlos deuxième. C'est Lando qui est à la troisième place. Tous les coureurs sont prêts, l'adrénaline de la course se fait ressentir partout sur la piste.

Le départ et lancé, toutes les monoplaces décollent de la grille. Charles en profite déjà pour gagner des places, tandis que Max prend déjà de la distance sur les autres.

Au bout du 35ème tour, Charles se retrouve huitième, il a dépassé plus de la moitié des pilotes. Max a plus de cinq secondes d'avance, Carlos est toujours deuxième mais c'est George qui est troisième. Lando est quatrième.

La course terminée, je me prépare à interviewer les pilotes. Aujourd'hui est un jour un peu spécial. Je dois faire mes interview devant d'autres personnes, dans une pièce prévue à cet effet. Elle a été créée pour l'occasion, ça me stresse un peu. Charles est arrivé en cinquième position, et je suis fier de lui. Je me place alors sur l'une des chaises, devant tout le monde. Max, George et Carlos arrivent eux aussi. Ils s'assoient autour de moi. Alors que je me préparais à parler, je vois Charles arriver dans la salle, et se placer dans l'encadrement de la porte. Il est venu pour me regarder. Il me fait un petit signe de tête que je lui rend rapidement. Il me donne du courage, je suis un peu rassuré.

Je commence mon interview, mais je suis soudainement coupé par une vague de notification. Tout le monde dans la salle à reçu un message, y compris moi. Tout le monde se retourne sur son téléphone, et je perds l'attention du public. Je m'arrête alors, ne comprenant pas la situation.

Je panique un peu, quand j'entends des "il est gay?" et des "c'est une blague?". Je sors alors mon téléphone pour voir la notification, et mon cœur loupe un battement.

Une alerte sur le site officiel de la Formule 1 vient d'être postée. En gros titre? "Le pilote de course Charles Leclerc surpris dans une relation avec le journaliste Milo Reyes". Il y a des photos où on nous voit, Charles et moi, en train de s'embrasser. Je ne sais pas quoi faire, je suis en panique. Je reçois en même temps un message de Arthur. Il m'a juste envoyé un émoji heureux. Je devais le savoir, j'aurais pu éviter tout ça. Maintenant, Charles va avoir des répercussions, et moi, je ne sais pas ce qu'il va m'arriver.

Je lève la tête pour regarder Charles, mais je ne le vois pas. Il est déjà entouré de journalistes. Alors là, c'est vraiment la merde. Si il a des répercussions à cause de moi, je ne me le pardonnerais jamais. J'aurais du arrêter cette relation plus tôt, ne jamais la commencer même. Je regarde Carlos, et il me regarde, il à l'air perdu. Quand je regarde vers Max, je comprends qu'il a joué un rôle dans tout ça. Il regarde son téléphone, un sourire aux lèvres. Quesque j'ai fait...

Je me lève pour aller vers Charles, mais Carlos intervient avant moi.

-Non, Milo. Il doit probablement déjà être parti. Tu dois partir aussi, avant que les journalistes ne reviennent.

Je le regarde, j'ai peur. Je ne veux pas que ça se passe ainsi. Je ne voulais pas que le monde l'apprenne ainsi.

-Ça va aller Milo, mais il faut bouger maintenant.

Il me prend par le bras, et me force à sortir avec lui par la porte arrière. Je n'arrive même plus à marcher, je n'ai plus de pouvoir sur mon corps. Carlos me guide vers sa voiture afin de partir d'ici. Je m'assieds dans sa voiture, et il démarre le moteur. Je prends mon téléphone et j'appelle Charles. Il ne répond pas.

-Charles ne répond pas...

Je remarque son regard pendant quelques secondes sur moi, puis il le replonge sur la route.

-Il doit probablement régler des trucs.

Un petit blanc s'installe, mais Carlos le brise rapidement.

-Pourquoi vous n'avez rien dit? Au moins aux pilotes... Moi, Lando enfin nous?

Je réfléchis quelques secondes, mais je n'ai pas d'excuses.

-On avait peur de vos réactions, et de celles du public. Et au final, ça se termine ainsi...

Carlos roule vite, il part du circuit, mais je ne sais pas où il va.

-On va où, Carlos ?

-À la maison de mes parents. L'hôtel est rempli de journalistes. La où on va, il n'y aura personne.

Je baisse la tête. Tout est de ma faute, je veux pouvoir tout changer. Carlos me tend alors son téléphone.

-Prends le et appelle Charles, on sait jamais. Mon code c'est 1306.

Je le saisis, et cherche le contacte de Charles. Je l'appelle, et j'attends qu'il réponde. Malheureusement, c'est le répondeur.

-Toujours pas... Carlos, ça me stresse.

-Envoie lui l'adresse par message. Elle est enregistrée sur Maps.

J'envoie l'adresse, et je presse le bouton allumer du téléphone de Carlos.

-Voilà. Le trajet est long ?

-Non, on devrait y être dans 15 à 20 minutes.

Je regarde par la fenêtre, et je me rends compte de ce que j'ai fait. J'ai mit la carrière de Charles en péril, j'ai probablement niqué mon rêve pour une relation. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Ce que je ressens pour Charles, c'est fort. Très fort.

-Putain de journalistes de merde, souffle Carlos.

Il a raison, putain de journalistes de merde. Et j'en fait parti. J'ai fait de la merde. Je sens le regard de Carlos, une nouvelle fois sur moi.

-Je parlais pas de toi, hein ?

-Mais tu as raison, Carlos. J'ai fait de la merde.

-En quoi t'as fait de la merde, Milo ? Tu as seulement des sentiments, et apparemment ils sont réciproques. C'est pas de ta faute, tu sais. C'est juste que, les journalistes veulent tout connaître, tu dois le savoir. J'suis sûr que tout va bien aller.

Pendant le reste du trajet, personne n'ose réellement parler. À court de discussion ou dans nos pensées, en tout cas, c'est vraiment calme. Carlos met son clignotant droit, et rentre dans une cour. C'est une très grande villa espagnole, elle est magnifique. Une clôture l'entoure, et elle est ornée de jolies fleurs violettes et roses. Je sors du véhicule, et je suis Carlos dans sa maison. Je suis vraiment gêné car, il va probablement y avoir des gens.

-Carlos ! J'ai vu ce qu'il se passe à la télé ! Tu vas bien ?

Une femme âgée parle à Carlos, probablement sa maman. Elle lui fait une brève étreinte, et pose son regard sur moi.

-Oh, jeune homme ! Tu vas bien ? C'est fou ce que les journalistes peuvent être chiants, parfois ! Pas toi, heureusement !

Je suis assez choqué, elle me connaît ? Elle se jette sur moi pour me faire, à mon tour, une étreinte.

-Carlos me parle souvent de toi, tu es comme il me l'a décrit ! Rentrez donc !

Je rentre dans la vaste maison, mais je ne vois personne d'autre. J'aimerais que Charles réponde, mais aucun signe de lui. Où est-il passé ?