Chapitre 1

1 0 0
                                    

« Mon père ? Je ne l'ai jamais connu. Je savais juste qu'il n'avait pas assumé la grossesse de maman. De ce que je sais, ils n'étaient pas prêts à avoir un enfant. À l'époque, l'avortement était compliqué. Alors, elle m'a gardé, je ne sais pas vraiment si un jour elle m'a aimé, mais je suppose qu'elle voulait un peu de moi, si je suis née non ?

Je vins au monde dans la solitude éternelle de ma mère. En grandissant, je compris plusieurs choses ; la première, elle ne voulait pas de moi, c'était certain, la seconde ; je devais survivre coûte que coûte.

La seule chose que je me rappelle durant cette période, c'est d'elle enfermée dans la salle de bain en train de pleurer. Et au bout de quelques heures, quand j'ouvris la porte, je découvris ma mère dans la baignoire à ras bord et remplis de sang. Dans sa main une boîte de médicament, pas de lettre d'adieu ou d'excuses rien. Je n'avais jamais été quelque chose pourquoi je le serai devenue à sa mort ?

Il n'avait pas eu d'enterrement, et personne de ma famille ne voulait de moi. Alors à mon tour, je me retrouvai seule, après quelques brèves semaines à l'orphelinat on me mit en famille d'accueil, chez les Anston ».

***

- Cet internat est sûrement la meilleure des choses qui te soit jamais arrivé sale ingrate ! Arrête de me regarder avec ses yeux et va nous faire du café ! S'écria Mme Anston après la jeune fille. Ilithyia ne protesta pas et se dirigea comme par automatisme dans la cuisine ouverte. Elle préparer le café grâce à la machine, rien de bien compliqué.

- N'empêche, qu'on a eu de la chance qu'une école aussi prestigieuse veulent de toi. Continua la vielle femme tout en fourrant des gâteaux dans sa bouche.

- Ce n'est pas comme si on comptait dépenser de l'argent inutilement pour cette sotte. Rétorqua M. Anston en posant le journal qu'il lisait pour boire une gorgée de la liqueur fumante qu'Ilithyia venait de poser sur la table basse du salon. Au moins, tu ne saliras pas notre nom plus que tu l'as déjà fait. Poursuivit-il en faisant un bruit de bouche insupportable.

La brune ne s'asseyait jamais sur les canapés du salon, elle le voulait, surtout quand ses jambes lui brûlaient à force de rester debout, mais le couple ne lui avait jamais autorisé, ce privilège. Ses derniers prenaient la jeune fille pour une sorte de bonniche, comme si elle se devait d'être reconnaissante et d'obéir sagement sans protester. Elle s'efforça de regarder le sol en attendant que le couple finisse de se moquer d'elle.

C'était une sorte de rituel, une fois qu'ils avaient tous mangées (M et Mme Anston mangeait avant Ilithyia, et la brune devait finir les restes après leur service, du moins s'il y a des restes), le couple s'asseyait sur le canapé, en face de la cheminée dans le salon, en attendant leur liqueur. Et enfin, ils trouvaient n'importe quelles excuses pour se moquer d'elle. Cependant, une nouvelle assez surprenante était arrivée ce matin-là, coupant court à leur rituel.

Une lettre était arrivée, mais pas n'importe quelle lettre, celle d'Aztura. L'école la plus réputée du monde, on y raconte que seulement les fils d'aristocrates ou de nobles peuvent y rentrer et que l'éducation faite là-bas et irréprochable. Enfin, cette école serait réservée pour les enfants du nord.

Ilithyia n'avait jamais reçu de lettre de sa vie, et ne comprenait pas vraiment comment Aztura avait pu savoir seulement qu'elle existait. Cependant, c'était peut-être une échappatoire pour la brune. Échappé des mains sales de M. Anston et des remarques désobligeante, des corvées crevantes de son hideuse épouse. Alors les questions, elle se les poserait plus tard.

La jeune fille regarda le sol, et se contenta de réciter dans sa tête sa dernière poésie apprise en cours. C'était le seul moyen de ne pas prendre en compte ce qu'ils disaient. Ilithyia savait, par ses 4 années passées ici, qu'il fallait tout faire pour penser à autre chose. Ne pas écouter, surtout pas, parce qu'elle savait que si elle faisait, elle s'énerverait, elle pleurait sûrement. Elle n'avait pas le droit de les laisser gagner. Pas eux, pas comme ça.

Love is like a butterflyWhere stories live. Discover now