BAD BLOOD (Romance)

Chapitre 2 - Rancunes tenaces

Edward

        La lumière déclinante jette de longues ombres sur les pavés de l'université. Je marche d'un pas rapide, la frustration bouillonnant en moi après cette confrontation avec Andrea.

— Tu ne gagneras pas, Sterling. Pas cette fois, marmonné-je le regard perdu dans le vide.

Mon meilleur ami, James, me rattrape et remarque immédiatement mon humeur orageuse.

— Ça n'a pas l'air d'aller, Ed. Que se passe-t-il ? demande-t-il.

Je jette un regard noir vers la silhouette d'Andrea qui s'éloigne. Elle quitte la bibliothèque, des livres plein les bras.

— Regarde-la, prétendant qu'elle a sa place parmi nous, à Cambridge, déclaré-je avec mépris. Elle ne comprend pas qu'elle ne peut pas simplement venir ici et s'attendre à être acceptée.

James suit mon regard, son expression se durcissant.

— Andrea Sterling, susurre-t-il. C'est vraiment bizarre de la voir ici. Elle a du culot... comme sa mère. Les chiens ne font pas des chats. Et comme sa mère, elle est vraiment charmante...

Je lui file un coup de coude.

— Elle ne restera pas longtemps, rétorqué-je en serrant les poings.

— Andrea sait qu'on ne s'en prend pas à un Astor sans en payer les conséquences. D'ailleurs, des nouvelles de sa mère ?

— Elle est fière de son coup. Il lui a permis d'évoluer. Au départ, elle n'était qu'une insignifiante journaliste ignorée par sa direction. Aujourd'hui, elle est à la tête de la rédaction d'un important quotidien... elle se sent pousser des ailes. Et maintenant, Andrea pense qu'elle peut se glisser dans un monde qui est le mien comme si de rien n'était.

Mon ton monte, porté par une vague de colère.

Essayant de me calmer, James met une main sur mon épaule

— Quel est le plan, alors ?

Je fixe encore une fois la silhouette d'Andrea, une résolution froide s'installant en moi.

— Je vais m'assurer qu'elle regrette d'être venue à Cambridge. Même pas une excuse. Rien. Elle se croit tout permis.

James semble hésiter.

— Tu penses que c'est la stratégie à mener ? Lui pourrir la vie est-elle la tactique la plus judicieuse à faire ? insiste-t-il.

— Tu me connais suffisamment pour savoir que ma décision est déjà prise. Il n'y a pas d'autre option possible. Quand on provoque un Astor, on en paie le prix fort, réponds-je fermement.

James, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, acquiesce en croisant ses grands bras musclés. Il n'est pas troisième ligne dans l'équipe de rugby de l'université pour rien. Ses capacités physiques et sa force sont impressionnantes.

— Mec, je te suivrais toujours. Mais, ce n'est pas mieux de l'ignorer ? Quoique... elle ne t'a jamais laissé indifférent.

Me raidissant un peu plus, je fronce les sourcils.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Tu sais bien. C'est Andrea...

James me fixe avant de se mettre à ricaner face à mon air impassible.

— Ed, arrête ça ! Pas avec moi ! On se connaît depuis la primaire ! Andrea te plaisait ! Ado, tu te voyais faire ta vie avec. Quand tu n'étais pas avec moi, tu étais fourré avec elle.