BAD BLOOD (Romance)

Chapitre 5 - Nouvelles hostilités

4 octobre

         Le vendredi matin, un frisson d'anticipation parcourt mon corps alors que je me dirige vers le bâtiment où se tient la réunion du journal de l'université de Cambridge. L'air est frais, mais la promesse de cette nouvelle page qui s'ouvre à moi me réchauffe de l'intérieur. C'est la première fois que je me sens vraiment à ma place depuis mon arrivée ici. Je vais être utile. Et qui sait, je me ferai peut-être de nouveaux amis.

En entrant dans la salle de réunion, je suis accueillie par des élèves studieux et concentrés, tous plongés dans des discussions animées sur les articles à paraître dans deux jours. Le professeur Colberg se tient debout, près du tableau, un sourire bienveillant sur le visage. Il lève la main pour attirer l'attention de l'assemblée composée d'une quinzaine de personnes.

— Bonjour à tous. Avant de commencer, j'aimerais vous présenter une nouvelle membre de notre équipe. Andrea Sterling, qui nous rejoindra en tant que rédactrice.

Mes camarades me saluent.

— Andrea, c'est un plaisir de t'avoir parmi nous, déclare l'un d'entre eux.

Je souris en hochant la tête.

— Merci. Je suis ravie de faire partie de l'équipe, réponds-je timidement en m'asseyant sur un siège vide.

Le professeur Colberg ne perd pas de temps et continue, passant en revue les articles qui doivent être finalisés avant la publication du journal le 7.

— Nous avons beaucoup de travail à faire et peu de temps. Sarah, je souhaiterais que tu planches à nouveau sur ton article concernant les initiatives écologiques sur le campus. Ajoute les données récentes que tu m'as transmises par mail, ce matin. Nous voulons des faits, comme c'est déjà le cas, accompagnés de chiffres. Tu peux faire cela pour vingt et une heure dernier délai ?

La jeune femme, assise au premier rang, opine

— Et Daniel, ton reportage sur le match de rugby manque de profondeur. Apporte plus de détails sur les performances des joueurs. Après tout, nous avons l'une des meilleures équipes universitaires anglaises !

— Oui, monsieur, répond le fameux Daniel dont je n'aperçois que la courte chevelure flamboyante.

Je ressens déjà beaucoup d'empathie pour ce jeune homme que je ne connais pas. C'est qu'il en faut de la patience pour fréquenter les rugbymen du coin. Imbus de leur personne et rustres pour la plupart.

— Envoie-moi l'article avant la fin de journée pour validation. Ensuite, déclare le professeur en s'adressant à l'ensemble de l'assemblée, la maquette sera mise à jour et transmise à notre service d'imprimerie prêt à faire des heures supplémentaires demain pour que le premier numéro du journal sorte lundi.

Les étudiants acquiescent et prennent des notes.

Sarah qui m'a cherchée du regard vient s'installer à côté de moi et me sourit chaleureusement.

— Ça va aller, murmure-t-elle. Tu verras, l'équipe est super.

La réunion se poursuit dans la bonne humeur. Chacun discutant, proposant des idées et apportant des critiques constructives. J'ai la sensation d'être enfin intégrée quand mon avis est demandé, trouvant ma place dans ce groupe de passionnés.

— J'ai une mission pour vous, Andrea, annonce le professeur.

L'étonnement se lit sur mon visage.

— Vous allez suivre les nageurs seniors. Leur palmarès en équipe ainsi qu'individuellement est incroyable depuis un an et l'arrivée d'un coach tout droit venu des États-Unis. De nombreuses compétitions se profilent dont la première à la fin de ce mois d'octobre. Ces nageurs méritent d'être soutenus.