Chapitre 1

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2005 | Setagaya | 12:32

Allongée dans mon lit entouré de la pénombre de ma chambre, je m'étais tournée et retournée cherchant désespérément le sommeil mais l'aspirateur de ma mère grondait juste devant ma porte.

Brusquement, la porte de ma chambre s'ouvrit sur la silhouette de ma mère, se tenant dans l'embrasure.

— Eden, il est 12:00 passées ! Tu as déjà loupée 1 matiné de cours, maintenant tu te lève ! Dit-elle d'une voix froide.

Elle entra dans la chambre et parcours la pièce jusqu'à mes volets pour les ouvrir d'un coup sec. La lumière du jour s'installe dans la pièce me forçant à me couvrir les yeux.

— Je me suis pas assez reposée, rétorquer-je avec une voix à peine audible.

—     Non, Eden. Assez, c'est assez,trancha-t-elle, tu ne peux pas continuer comme ça. Ça fait presque deux semaines que tu es sortie de l'hôpital, et tu n'as toujours pas été en cours une seule fois. Tu as eu ta pause, maintenant ça suffit.

—     Je veux pas y aller,répliquai-je.

—     Tu ne veux pas y'aller ? D'accord.

Sans attendre ma réponse, ma mère commença à fouiller ma chambre. Elle attrapa mon téléphone, ma télécommande, et ma console de jeux, les emportant tous hors de ma portée.

—     Tes sérieuse ?

Elle quitta la pièce en claquant ma porte sans même prendre le temps de me répondre.

Je soupir d'ennuie alors que je me lève de mon havre de paix pour refermer mon volet battant gris. Je fouille ma table de chevet et y sors mon mp3 et mes écouteurs filaires.

Je me réinstalle dans mes draps et passe chacune des oreillettes dans mes oreilles. La première musique qui joue est une musique de « The Flamingos » mais je me fit interrompre une nouvelle fois alors je retire mes écouteurs quand j'aperçus ma mère.

—     Je me disais bien que j'avais oubliée quelques choses, me tend-elle sa main.

Je roule des yeux aux ciels et dépose mon mp3 dans sa paume de main et lui fit rapidement dos.

—     Et tu me laisses ce volet ouvert, bordel !

Elle rouvrit mon persienne et la lumière du jour m'éblouit complètement les yeux. Ma mère claque une nouvelle fois ma porte me laissant seule dans mes pensées.

Allongée sur le dos, je passe ma main sur mon visage d'un air lasse. Je me demandais pourquoi ma mère ne me comprenait pas. Après la mort de mon père, elle a complètement changée et n'était plus réellement présente ni pour moi ni pour mon petit frère. Pourtant elle sais très bien que je suis en dépression et que mon frère est malade.

Le collège est devenue un cauchemar, chaque fois que j'y met un pied j'ai cette constante boule aux ventre. Les élèves n'ont jamais réellement compris mon détachement à la vie alors ils s'en prennent à moi. Ils disent que je suis bizarre, inutile et effrayante et ça me blesse, enfin, ça me blessais. Maintenant j'en est plus rien à foutre de ce qu'il crache sur moi.

Au départ, c'était vraiment compliqué
l'harcelement. Je voulais juste être entourée. Chaque moquerie, chaque insulte, c'était comme une nouvelle blessure. J'avais l'impression que c'était de ma faute, que j'étais le problème.

Mais avec le temps, j'ai commencé à m'habituer à cette solitude et aux rejets de mes camarades. J'ai compris que les gens peuvent être vraiment cruels, sans une réel raison. Ils voient quelqu'un qui ne rentre pas dans leurs critères
et ils les mettent à dos. J'ai appris à m'en foutre de leurs opinions et de leurs jugements.

Une lueur d'espoir - Manjiro X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant