Chapitre 1 :

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PARTIE I : EN ROUTE POUR POUDLARD



Le son strident de mon réveil m'arrache à mon sommeil. Bzzzz, Bzzzz, Bzzzz. J'ouvre lentement les yeux, les paupières encore alourdies par le sommeil. La lueur matinale filtre à travers les rideaux, baignant ma chambre d'une douce lumière dorée. Je jette un regard à l'horloge. 7h30. Le début d'une nouvelle journée, et une journée importante à cela.

Les chants mélodieux des oiseaux m'accueillent, leur symphonie matinale résonnant dans l'air calme. Je me lève avec précaution, laissant mes pieds effleurer le sol froid de ma chambre. Depuis une semaine maintenant, je suis de retour en Angleterre, loin des vastes étendues de l'Amérique. Un retour soudain, motivé par des affaires familiales dont j'ignore encore les détails.

Le souvenir de mes amis, de mes professeurs, et des couloirs familiers d'Ilvermorny me hante. Quitter cette école, si riche en souvenirs et en enseignements, n'a pas été facile. Poudlard, bien sûr, est une institution prestigieuse, mais il me manque quelque chose de l'autre côté de l'Atlantique. Les montagnes majestueuses du Massachusetts, les vastes forêts qui semblent s'étendre à perte de vue... Ils me manquent déjà.

Je m'habille rapidement, laissant mes pensées vagabonder vers notre nouvelle demeure. Ce manoir, notre résidence secondaire, est un symbole de notre héritage, un lien avec notre passé aristocratique. Situé dans le Hampshire, sur la côte sud de l'Angleterre, ses vastes terrains et ses jardins soigneusement entretenus exhalent une aura de tranquillité et de grandeur. Et puis, il y a la mer, toujours présente, apaisante dans sa constance.

Je souris en repensant aux étés passés ici avec mon cousin. Marcher sur la plage, découvrir de nouveaux sortilèges, rire aux éclats... Des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Je suis impatiente de le retrouver, alors que je m'apprête à entamer ma septième année à Poudlard. Ces retrouvailles seront le point culminant d'une semaine chargée, entre déménagement et préparatifs. Et qui sait quelles aventures nous attendent dans les couloirs de l'école de sorcellerie la plus célèbre au monde...

Je glisse mes pieds dans mes chaussons, ouvre la porte de ma chambre et descends dans la grande salle à manger. Un festin matinal m'attend déjà sur la table, soigneusement préparé par ma mère qui est assise au bout de la table, plongée dans la lecture de son journal. À mon arrivée, elle se lève pour m'accueillir d'un doux baiser, ses bras enveloppant mon être avec tendresse.

"Bonjour, ma chérie. Es-tu prête pour ce grand jour ?", demande-t-elle avec un sourire encourageant.

"Bonjour maman, en réalité, je n'ai pas vraiment le choix...", lui réponds-je avec un sourire triste, laissant transparaître mes sentiments de nostalgie face à tout ce que je laisse derrière moi.

Elle me regarde avec compréhension et douceur. "Je sais que ce n'est pas facile, mais Poudlard est l'endroit où tu t'épanouiras le plus. Tu te feras de nouveaux amis et tu marcheras sur les traces de tes ancêtres", dit-elle avec assurance, agitant gracieusement sa baguette magique pour déplacer ma chaise et me laisser m'installer.

Je prends une bouchée de ma gaufre, essayant de me convaincre de l'excitation que ce nouveau chapitre de ma vie apportera. "Je sais maman, c'est juste que ça me paraît si étrange...".

"Ne t'en fais pas, toutes tes affaires ont été envoyées à l'école et t'attendent dans ton dortoir. Le directeur, Monsieur Everard, sera là pour t'accueillir. Il est très gentil, et est un ami proche de ton père", me rassure-t-elle avec un sourire avant de replonger dans son journal.

Je suppose que mon père est au ministère de la magie, affairé à régler quelques détails de dernière minute. J'aurais aimé le voir avant mon départ, lui qui connaît si bien Poudlard. Mais maman a raison, je ne serai pas seule. Lorenzo, mon cousin, a sûrement des amis qu'il me présentera.

Une excitation légère se réveille en moi alors que je me lève de table et retourne dans ma chambre pour me préparer. La cérémonie dans la grande salle commence à midi pile, et je refuse d'arriver en retard. Je m'habille avec soin, revêtant ma plus belle chemise et ma plus belle jupe, chaussant mes talons préférés et vaporisant mon parfum porte-bonheur. Son parfum chaud et envoûtant me donne confiance. Après un léger maquillage et la préparation de mon sac, il est enfin temps de partir pour King's Cross. Une voiture m'attend, la porte s'ouvre, et je monte à bord. Je fais un signe à ma mère depuis la fenêtre. Elle me manquera, mais je suis envahie par une étrange excitation à l'idée que le début d'une nouvelle vie approche.

Arrivée à la gare, je trouve rapidement la voie neuf trois-quarts. Le Poudlard Express n'est plus une légende, mais une réalité palpable, et je suis sur le point de m'embarquer pour une aventure dont je ne soupçonne même pas les merveilles qui m'attendent.

Je m'avance dans le train, à la recherche d'un wagon tranquille où je pourrais me reposer un peu. Les wagons des premières années grouillent d'excitation, leurs yeux brillants de la perspective de commencer leur vie magique à Poudlard. Je me fraye un chemin parmi eux, me souvenant que les rentrées ne se font pas toutes en même temps. Les élèves des années supérieures, de la deuxième à la septième année, ont déjà repris le chemin de l'école le premier lundi de septembre, tandis que les nouveaux, les premières années et les transferts d'autres écoles comme moi, commencent leur rentrée le lendemain, le premier mardi de septembre. C'est plus pratique ainsi, pas besoin de ressortir le Choixpeau à chaque rentrée. Mes pensées s'évadent alors que je découvre un wagon vide où je m'installe, posant mon sac sur la banquette en face de moi.

Sortant mon miroir de poche, je retouche mes lèvres assoiffées de gloss. Au moment où je m'apprête à ranger mon miroir, une fille d'à peu près mon âge frappe à la porte. Je lui adresse un sourire chaleureux, lui faisant signe d'entrer. Je déplace mon sac pour lui laisser de la place. Elle s'installe avec un sourire, déjà vêtue de son uniforme d'école. Sa chemise est légèrement sortie de son pantalon, sa cravate est lâche et elle porte ses lunettes au bout de son nez. D'un geste assuré, elle remet en place ses mèches brunes ébouriffées par la cape.

"Salut ! Je suis Alice Carrow... Et toi ?", demande-t-elle avec curiosité.

"Enchantée, je suis Lana Berkshire", je réponds, ravie de faire sa connaissance.

Elle redresse soudainement, ajustant ses lunettes comme si elle voulait voir plus clair. "Berkshire, comme la famille Berkshire ?"

"Oui, exactement", je réponds avec un sourire, sachant que les Carrow sont réputés pour leurs recherches dans le monde de la sorcellerie. Étant donné qu'elle vient d'une famille de sang-pur, elle doit connaître l'histoire de ma famille. En bref, la famille Berkshire est l'une des plus anciennes et des plus respectées du monde sorcier. Depuis des générations, les Berkshire ont occupé des postes influents dans la société magique.

"Je suppose que tu as entendu parler de ma famille aussi ?", demande-t-elle avec un sourire complice.

"Oui, bien sûr. Nous devrions bien nous entendre", je réponds en souriant. Il y a quelque chose de familier chez elle, quelque chose dans sa désinvolture et son élégance que j'apprécie. Je sens que nous allons bien nous entendre, elle et moi.

Nous passons le reste du trajet à discuter, elle m'a parlé de sa famille et des raisons pour lesquelles c'est sa première année à Poudlard, tout comme moi. Ses parents ont toujours voyagé, l'emmenant avec eux depuis sa naissance. Elle a fait l'école à la maison, mais cette fois-ci, ses parents semblent avoir trouvé une magnifique demeure au nord de l'Écosse, l'obligeant à s'inscrire à Poudlard. Finalement, nous avons plus en commun que je ne le pensais : filles de grandes lignées de sorciers, venant d'ailleurs, faisant notre première rentrée à Poudlard en septième année...

À mesure que le train s'approche de Près-au-Lard, je me lève pour me rendre aux toilettes et enfiler mon uniforme de rentrée, soigneusement plié dans mon sac. Dans quelques heures, je serais dans l'enceinte du château, revêtant l'uniforme aux couleurs de ma maison. Sans me vanter, avec mon père, son frère et leur père étant tous à Serpentard, je ne vois pas pourquoi j'irais ailleurs. Dans quelques heures, mon uniforme sera orné d'un magnifique vert émeraude.

Slytherin BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant