Chapitre 6 : Partie 3

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C'est avec la nausée que je me réveille. Ma tête tourne dans tous les sens, me donnant un vertige presque insupportable. Lentement, je me relève, luttant contre l'envie de vomir mon âme. Une odeur forte d'alcool emplit mes narines à mon grand désarroi. Je reprends mes esprits peu à peu, scrutant mon environnement, essayant de renouer le contact avec le monde qui m'entoure.

Mon lit est en désordre, une veste est posée sur le rebord, mes talons rangés n'importe comment. Je réalise rapidement que je suis toujours habillée de la même manière qu'hier soir. Je me force à rassembler les souvenirs de la veille, mais rien... c'est un trou noir. La dernière chose dont je me souviens, c'est l'odeur de... Matteo. C'est lui qui m'a ramenée, il me semble... Mais qu'est-ce qu'il s'est passé? Comment suis-je rentrée? Je plonge ma tête dans mes mains, essayant de calmer ce bourdonnement incessant tout en tentant de me rappeler la fin de la soirée. J'étais sur son dos... Comment ai-je atterri dans mon lit?

Je me lève, essayant de calmer mes questionnements. Lentement, je me dirige vers la salle de bain. Je réalise que mes vêtements ne sont pas les seules choses que j'ai gardées sur moi, j'ai aussi gardé mon maquillage... Je soupire, sachant très bien comment ma peau va me remercier pour cet oubli. En retournant dans la chambre, j'aperçois une fiole posée sur mon bureau avec une étiquette simplement marquée d'un cœur. Alice... Décidément, si je devais compter le nombre de fois qu'elle m'a sauvée la vie avec sa potion contre la gueule de bois, cela dépasserait certainement le nombre de doigts que j'ai.

Je m'approche de la fiole et la prend en main, un sourire reconnaissant aux lèvres. L'attention d'Alice, toujours présente même en son absence, me réchauffe le cœur. Elle a dû passer la nuit avec Regulus, comme d'habitude, ce qui explique pourquoi je me retrouve seule à émerger comme une pauvre petite bête.

Le goût amer de la potion envahit ma bouche, mais je me force à avaler. Rapidement, une chaleur réconfortante se répand dans mon ventre, apaisant progressivement ma nausée et mes vertiges.

Je m'assieds sur le bord de mon lit, les doigts jouant machinalement avec le tissu de la veste posée à côté de moi. Matteo... Ses gestes de la nuit dernière me reviennent par bribes. La manière dont il m'a portée, sa veste sur mes épaules, son parfum enivrant. Une vague de chaleur me parcourt en repensant à la fermeté de ses mains et à sa voix, calme et rassurante, qui m'ordonnait de m'accrocher.

Mes pensées dérivent vers son sourire, ses yeux pétillants d'une lueur que je ne saurais décrire. Un sourire se dessine malgré moi sur mes lèvres. C'est étrange, cette sensation de proximité avec lui, cette impression d'avoir partagé quelque chose d'intime et de précieux.

Je ferme les yeux un instant, savourant la douceur de ces souvenirs. Malgré la confusion et le flou de la soirée précédente, une chose est claire : l'attirance que je ressens pour Matteo est bien réelle. Mon cœur bat plus fort à cette réalisation, et une nouvelle question émerge : que ressent-il, lui?

J'ai passé une semaine relativement normale, à un détail près : chaque jour, je prenais avec moi la veste de Matteo, espérant la lui rendre. Cette veste en cuir noir, usée par le temps, dégage une odeur subtile d'eau de Cologne et de tabac qui me rappelle inévitablement sa présence. Mais, à ma grande surprise, il n'a donné aucun signe de vie. Cela fait bientôt une semaine qu'il est absent. D'après les rares informations que j'ai pu soutirer de Théodore et Lorenzo, il a dû retourner chez lui à la demande de ses parents. Je me demande bien ce qui a pu se produire pour qu'on lui ordonne de quitter l'école. Même s'il n'est pas très friand des cours, il préfère sans doute assister à des leçons ennuyeuses plutôt que de retourner chez lui.

Les couloirs de Poudlard semblent plus vides sans lui. Le château, avec ses murs de pierre froide et ses tapisseries anciennes, manque de cette énergie particulière qu'il apportait. Chaque recoin semble imprégné de son absence. Les salles de classe, les escaliers en colimaçon, les grandes fenêtres donnant sur le lac noir – tout semble différent, comme si le château lui-même ressentait son départ.

Slytherin BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant