Chapitre 8 : Partie 3

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Je sursaute légèrement, mon cœur s'emballe. Je reconnais immédiatement la voix de Mattéo. Il est assis sur le banc, à moitié caché par l'obscurité. Son visage est à peine visible dans la pénombre, mais je sens son regard perçant posé sur moi.

Une tension électrique flotte dans l'air, de celles qui rendent l'atmosphère à la fois pesante et palpitante. La nuit est fraîche, mais l'intensité entre nous réchauffe l'espace.

" Je viens prendre l'air... " dis-je, les yeux levés vers les étoiles scintillantes au-dessus de nous, essayant de paraître plus détachée que je ne le suis vraiment.

Mattéo sort une cigarette de sa poche, l'allume en silence, puis inspire profondément avant de laisser la fumée s'échapper de ses lèvres, serpentant dans l'air comme une danse étrange. C'est la première fois depuis longtemps que nous avons un vrai échange, hormis cette nuit dans la tour d'astronomie. Peut-être que c'est enfin le moment où je peux lui dire tout ce que je ressens.

Mais avant même que je ne trouve le courage de parler, il brise le silence.

" Je suis désolé pour ce qu'il t'est arrivé... " Sa voix est basse, et il ne me regarde toujours pas, comme s'il évitait de confronter ce qu'il venait de dire.

Je fronce légèrement les sourcils, surprise par son ton. " Je vais mieux, c'est l'essentiel. "

Il laisse échapper un petit rire, presque sarcastique, un rictus se dessinant sur ses lèvres. Il inspire de nouveau, laissant la fumée emplir ses poumons avant de l'expirer lentement, sans un mot de plus.

" Qu'est-ce qui te fait rire ? " demandai-je, irritée par cette réaction inattendue.

Il fait une pause, laissant le silence s'étirer, comme pour peser ses mots. Puis, enfin, il reprend d'un ton presque désinvolte :

" Franchement, je ne vois pas comment tu as pu t'intéresser, ne serait-ce qu'une seconde, à ce trou du cul. "

Mon cœur rate un battement. La franchise brute de sa déclaration me désarçonne, et je ne peux m'empêcher de répliquer : " Et pourquoi pas ? "

Je croise les bras, sur la défensive, redoutant ce qu'il va dire ensuite. Il me regarde enfin, ses yeux perçants rencontrant les miens, et lâche :

" Il ne me semble pas qu'il corresponde à ton genre. "

Je souris, amusée par sa prétention. Comment pourrait-il connaître mes préférences mieux que moi-même ?

" Ah oui ? Et dis-moi alors, qui correspondrait à mes critères ? "

Il ne bronche pas, ses lèvres formant un sourire narquois alors qu'il répond, presque avec provocation : " Moi. "

Je cligne des yeux, stupéfaite. " Je te demande pardon ? "

Je ris nerveusement, mais à l'intérieur, je sens une vague de chaleur monter. Comment peut-il être si sûr de lui, au point d'affirmer que je suis attirée par lui ?

Il continue de fumer, nonchalant, comme si la conversation n'avait aucune importance pour lui. " Donc tu ne t'en souviens pas ? L'alcool fait des ravages, on dirait... "

" Me souvenir de quoi ? " Je sens l'inquiétude monter en moi. De quoi est-ce qu'il parle ?

Un sourire en coin se dessine sur son visage alors qu'il se tourne enfin vers moi, ses yeux brillants d'une lueur taquine. " À la soirée du Nouvel An, quand je t'ai raccompagnée. Tu t'es réveillée quand je t'ai déposée dans ton lit... Bien sûr, tu étais totalement saoule. Mais tu m'as avoué que tu n'étais pas indifférente à mon égard. "

Slytherin BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant