𝐕𝐨𝐲𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐋'𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞

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Je quitte la chambre de ma mère, les larmes encore sur mes joues, que j'essuie rapidement en apercevant mon père adossé à la rampe de l'escalier.

Je le hais tellement.. mais je l'aime aussi tellement.. c'est indescriptible comme situation.

Je tiens fermement la valise de ma main droite, alourdie par les affaires personnels de ma mère que j'ai emportés : parfums, vêtements, etc...

Osman : As-tu terminé de pleurer pour ta pauvre mère ?

Je t'emmerde connard

Ah ok Diana si tu veux..

Moi : Oui... Les clés sont sur sa coiffeuse.

Osman : Pour te rendre à l'aéroport, j'ai laissé quelques pièces pour que tu prennes un taxi. Et dès que tu sortira d'ici, nous n'auront plus rien à voir, je ne te connais pas.

Aïe..

J'hoche la tête

Moi : merci.. je crois que je doit déjà partir, je vais rater mon avion. Au revoir, Papa.

Osman : Au revoir, dit-il d'un ton froid et sans émotion

Je contourne mon père et descends lentement les escaliers, regardant avec précision chaque détail de la maison pour m'en imprégner et en conserver le souvenir.

J'arrive au bas des marches et avance d'un pas lent vers la sortie.

Mon corps me crie de ne pas franchir cette porte, mais mon cœur et, surtout, mon père m'y obligent. En m'approchant de plus en plus de la sortie, je remarque un doudou en forme de chat avec le pelage blanc et les pattes rousses que ma mère m'avait offert à mes trois ans.

Je l'attrape d'un geste vif pour le mettre dans mon sac à main , enfin celui de ma mère. Le seul doudou que j'ai eu de toute mon enfance. Je ne prends même pas le temps de le sentir, je le ferai lorsque je serai seule dans l'avion ou en Italie.

Je franchis la porte et sors de la gigantesque demeure de mon père, que je ne reverrai pas avant des années. Je commence à marcher le long du trottoir, espérant qu'un taxi accepte de m'emmener à l'aéroport international d'Istanbul.

L'odeur de l'air.. je ne saurais même pas la décrire, ça fait tellement du bien..

J'avance sur les routes désertes, avec à ma droite une forêt gigantesque.

Je réfléchissais à ce que je pourrais faire en Italie. Je n'ai pas beaucoup d'argent, juste assez pour me prendre un taxis ou deux. J'ai pas de logement, je devrais me débrouiller seule. Je ne dois pas rester prisonnière de mes souvenirs, je dois avancer pour devenir une femme forte, comme ma mère. Elle est mon modèle, je me dois de la rendre fière.

Je dois trouver un travail, n'importe lequel pour commencer. Je dois apprendre à me débrouiller seule, je ne dois plus être l'esclave de quiconque. J'ai déjà été l'esclave de mon père, je ne veux surtout pas que cela se reproduise.

Mais dans quel domaine pourrais-je travailler ?

Tu n'as même pas passé ton bac, Diana, comment veux-tu trouver un travail ?

Je trouverai, je dois me débrouiller.

Je ne laisserai plus personne me marcher dessus, j'ai déjà assez de traumatismes qui me hantent chaque jour. Je dois avancer comme ma mère me l'a toujours dit.

Un Cœur Captif dans les Serres du Serpent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant