◇ XI ◇

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-« Karleen, que fais-tu encore couchée ? Tu sais bien que nous avons un programme chargé ! » Criait Arya depuis la porte de la chambre.

Normalement, en l’entendant, Karleen aurait dû se lever en sursaut et feindre d’être réveillée depuis longtemps : C’était presque devenu une routine les matins.

Cependant, ce matin il ne se passa rien. L’ancienne captive restait couchée dans le lit emmitouflée dans les draps. Arya l’observa quelques secondes depuis là où elle était arrêtée. C’était étrange que sa compagne ne se lève pas.

-« Karly ! » Cria-t-elle en se rapprochant de son lit.

-« Ary… je ne vais pas bien… » Karleen semblait essoufflée lorsqu’elle parlait. Sa voix se perdait dans les couches de draps et tremblait.

Il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas. Arya pensa d’abord que c’était le sport chaque matin qui l’avait épuisé mais lorsqu’elle retira le drap qui la recouvrait, elle comprit que c’était bien plus grave qu’une simple fatigue.

Et pour cause, la Karleen qu’elle avait sous ses yeux était en nage. Ses lèvres avaient viré au violet et tout son corps tremblait.

-« Mon Dieu, Karly. Qu’as-tu ? » Murmura Arya en se penchant sur Karleen.

Elle vit ses lèvres bouger mais il n’eut qu’un râle qui s’en échappa. La main qu’elle posa sur son front lui rapporta une forte fièvre.

-« Tu es brûlante, Karleen. Je vais aller te chercher une serviette froide. » S’écria Arya tout en sortant de la chambre.

Que devait-elle faire ? Ce genre de situation ne s’était jamais présenté à elle, alors elle ignorait tout sur la marche à suivre. Ses pas la conduirent jusqu’à la cuisine où elle remplit une bassine d’eau froide et prit une compresse dans la boite de premier secours et revint au chevet de Karleen.

Arya plongea la compresse dans l’eau froide, l’essora maladroitement et la posa sur le front de Karleen. Entre temps, il semblait que son état ce soit aggravé : La pauvre transpirait à grosse goutte et était parcourue de spasmes de plus en plus violents.

Les larmes aux yeux, Arya la regardait impuissante.

-« La dame n’est pas là et Noah non plus. Que dois-je faire… » Murmura-t-elle en trempant de nouveau la compresse dans l’eau froide. « Je vais aller voir s’il y a des médecins dans le manoir, je reviens. Tiens bon. »

Arya épongea encore un peu le visage de Karleen puis sortit de la chambre. L’ancienne captive tenta d’ouvrir ses yeux mais tout lui apparaissait comme dans un épais brouillard.

Elle avait l’impression de ne plus avoir le moindre contrôle sur son corps. Mais cette fois elle savait ce qu’elle avait, elle se souvenait bien de cette douleur dans son corps, ce manque qui lui tordait les tripes et la faisait transpirer du sang.
Amir l’avait impacté à vie.

Même loin de lui, elle gardait des séquelles aussi bien mentales que physique. Son corps lui rappelait aujourd’hui encore qu’elle a été son joujou pendant de longs mois.

Le souffle qui s’échappait de ses lèvres et de son nez était aussi brûlant que son corps. L’impression d’être à la fin de sa vie tiraillait ses tripes. La compresse froide d’Arya ne changeait rien à son état.

-« Karly… que t’est-il arrivé ma poupoule ? »

Cette voix. Ce surnom. Ce ton aimant et maternel qu’elle entendait dans sa démence. Ça ne pouvait pas être vrai, ça ne pouvait pas être elle. Karleen n’ouvrit pas les yeux.

Les yeux clos, Manipulation Où les histoires vivent. Découvrez maintenant