Le grand saut

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Cléa :

La mort, c'est comme une danse silencieuse ou les âmes se perdent dans l'infini.

Mon âme à moi, c'est perdu depuis longtemps, abandonnée dans l'abyssale terreur des enfers.
Je suis enfermée dans le placard de la salle B 15.
Alvaro est revenu à la charge ce matin , quoi de mieux pour m'humilier toujours un peu plus.

On était les meilleurs amis de tout le lycée, comment a-t-on pu en arriver là au juste ?
Parfois certaines questions ne semblent pas avoir de réponses et pourtant la mienne m'arrache le coeur à chaque fois que je me la pose et se retrouve piétiner par son ignorance et la violence dont il fait preuve envers moi.

- Bah alors pobre perra, on ne sait pas se défendre ou quoi ? Dit-il en riant de toutes ses forces.
Vous voyez les gars, vous avez la preuve que cette pétasse ne mérite aucune considération !

- Alvaro, laisse moi sortir ! Lui dis-je en le suppliant.

- Ça, c'est dans tes rêves Darling, ou alors j'ai peut-être un deal pour toi.
Tu te souviens de cette fille que tu devais droguer ? Elle a été épargnée, mais si on s'amusait un peu ?

- Viens en aux faits santa mierda !

- Rho ça va, tu n'as aucune patience !
Moi, j'ai envie de jouer, alors tu vas sortir, prendre les comprimés que je vais te donner et venir dans une autre salle avec moi.
Elle a été épargnée, ça ne sera pas ton cas, je vais pouvoir baiser une fille droguée, quoi de mieux si c'est toi puta !
Dit-il d'un ton sarcastique.

- Alvaro tout sauf ça s'il te plaît, je ferais ce que tu veux, mais pas ça.

- Ce que je veux, c'est te faire souffrir, consumer ton âme à petit feu, te voir me supplier pendant que tu seras à genoux devant moi. Tout le monde déteste Darling.

La seconde qui suit le placard de la salle s'ouvre et Alvaro me tire par les cheveux avant de me jeter au sol.
L'air devient de plus en plus lourd, il n'est plus celui que j'ai connu, il m'effraie.

C'est dans ce genre de moment que je me rends compte qu'on ne connaît jamais vraiment ses amis.
Celui qui m'avait tendu la main l'a prise pour me jeter avec plus de puissance dans le précipice.
Il m'a vu chuter et en a été la cause.
Il a été celui qui m'a accueilli à bras ouvert pour mieux me briser le coeur.

Allez Y les gars dirent lui ce qu'elle mérite d'entendre !
Tu es horrible Darling, tu ne mérites aucun respect et encore moins l'amour de qui que ce soit !
Ensemble les gars, Darling, tu es horrible !

Horrible

Horrible

Cléa, réveilles toi, tu fais un cauchemar printsessa...

Horrible...

J'ai chaud et ma respiration se fait plus rapide.
Je me réveille en sursaut, encore désorientée , j'ai fais un autre cauchemar.
Alvaro ne veut pas partir de mon esprit, il ne cesse de tourmenter mon esprit pour me confronter à l'horreur de mes pensées surplombées par la nuit et l'obscurité.

- Printsessa ça va ? Tu veux me raconter, approche, il faut que tu te reposes.
Elyo se trouve allongé à côté de moi, il est rentré du travail depuis un moment quand il m'indique qu'il est 5:30 du matin.
Je me rapproche de lui et niche ma tête au creux de son cou.
Sa chaleur est réconfortante et quand il est là , je suis instantanément rassurée.

Tue moi je te suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant