02 | chapitre deux

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Parée d'une robe satin longue et noir, elle se permit d'ajouter des manches de la même couleur sombre, dans le but de couvrir tout centimètres de peau visible au-delà de ses poignets ou chevilles.

Au tant que femme voilée depuis trente-huit jours à présent, elle remarqua que c'était l'une des uniques choses que ses paternels se sont donné la peine de respecter depuis son annonce. Et son cœur se réchauffa malgré elle pour cette constatation envers eux. Puisque, les relents de son enfance à côté de son père et mère n'ont pas été emportés par une simple vague tel un mirage.

Ils persistent dans son esprit animique tout en réchauffant son être d'eux. à chaque fois qu’ils font une action qu’il lui déplait.

Ce soir, le premier bal en guise de présage pour son union avec l'inconnu était planifié. Le vingt-trois novembre deux-mille-vingt-cinq, une date qui serait malgré elle marquée au fer rouge dans son esprit combattant.

Quoique l'envie de poindre à l'évènement n'était en rien présente, son apparition s'avérait malheureusement être indispensable dans cette… célébration ou festivité, si elle pouvait le nommer ainsi.

Sei pronto, tesoro ? Demanda la voix de sa mère.
( « Tu es prête, chérie ? » en italien )

È una domanda o un’affermazione, mamma ?
( « C'est une question ou une affirmation, maman ? » en italien )

Catalina se retourna assez pour croiser le regard émeraude de cette dernière, remarquant un semblant de fierté qui traversa ses iris tel un éclair. Elle lui sourit doucement en se détournant d'elle, reprenant sans mal sa position première.

lo sai che vogliamo solo che tu sia felice, vero ?
( « Tu sais qu'on ne veut que ton bonheur, pas vrai ? » en italien )

Elle ricana amèrement, priant le dieu afin de ne pas perdre son sang froid. Elle essaya de se raccrocher aux mots de sa meilleure amie, ainsi que la promesse qu'elle lui avait faite vis-à-vis de ne pas se contrarier.

— en m'offrant à un autre homme ? Je ne crois pas qu'on ait la même définition du bonheur, mamma.

— peut-être qu'il réussira à te faire changer d'avis là où moi et tuo padre avons échoué ma chérie, regarde le bon côté des choses, tu auras toujours de l'argent pour tout ce que tu voudras.

( « ton père » en italien )

— j'ai toujours eu de l'argent grâce à notre famille, et cela ne m'a pas empêché de prendre le chemin de l'islam, ne veux-tu pas l'accepter ?

— la rabbia è come una tempesta... passa col tempo.
( « la colère est comme l'orage... ça passe avec le temps » en italien )

La voilée cligna des yeux plusieurs fois, tentant de comprendre le sens des paroles de sa mère. Croyait-elle vraiment que cela n'était qu'une crise passagère ? La possibilité que ce soit leurs opinions ne lui avait jamais effleuré l'esprit, à l'instar de ses géniteurs qui croyaient toujours à une idiotie après tant d'années à prouver le contraire.

Ne pouvant retenir ses larmes, elle se pencha de sorte à mettre ses mains sur ses genoux, permettant au perles de s'effondrer sur le sol sans gâcher le semblant de maquillage qu'elle avait autorisé à Rosie de lui mettre avant qu'elle ne parte travailler et revenir à temps.

— devine qui est là ?! Cria la voix de cette dernière.

Une exclamation de surprise emplit la pièce dès que les yeux de son amie se posèrent sur sa silhouette, décrivant sans peine l’admiration que la rosâtre portrait pour cette robe choisie par les soins de sa mère.

SU ALMA - en cours -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant