05 | chapitre cinq

4 0 0
                                    

Deux mots, neuf lettres, un seul prénom et voilà que le sang froid de la voilée se retrouva envolé, se dissipant à l’instar d’un brouillard de fumigène.

Sa réaction ne tarda pas à venir sous les yeux azur de l’homme devant elle :
le dévisager avec le menton haut, lui lancer un regard aussi indifférent que le sien.

Ils restèrent ainsi pendant plusieurs secondes, leurs regards menant un combat sans répit pour des raisons probablement similaires.

Catalina vit d’abord la souffrance dans ceux de Logan, avant de remarquer les semblant de secrets qui habitaient son âme écorcher.

— Pourquoi ? demanda-t-elle dans un murmure.

— L'envie manquait, malheureusement.

Ses lèvres s’étirèrent dans une grimace amère, avant de décider de le laisser et suivre son amie et le sien dans la salle où le film n’allait pas tarder à être diffusé.

et ce fut ainsi, l’ambiance étouffante entre les quatres individus pendant les presque deux heures suivantes.

les blagues chuchotaient de la part de Rosie n’eurent pas l’effet voulu sur la musulmane, qui était perdue dans les méandres de ses pensées, à échafauder le plan parfait pour un assassinat discret.

— je vais aux toilettes, je reviens vite.

La rosâtre acquiesça, lui souriant doucement avant de passer à côté du corps du noiraud à sa gauche.

Ignorer cet homme était la meilleure chose à faire dorénavant, que ce soit sa future moitié qui partagera sa vie ou son époux qu’elle devra connaître plus en détails.

Elle se jura de lui faire voir les nuances de la souffrance, quitte à être considérée comme une gamine.

— tu pourras t’enfuir, tu le sais ?

Son cœur tressaille dans sa cage thoracique, tournant la tête vers la voix rauque qui venait de s’adresser à elle, elle vit Logan les bras croisés et adosser au mur.

— je ne suis pas dans un film, ni dans une comédie romantique où je trouverai un homme qui me sauvera de la pauvreté… stronzo.

— ce n’est qu’une question d’argents ?

— Ce ne sont clairement pas tes affaires.

le noiraud se doutait que le dernier mot était une insulte, mais pour une raison qu’il ignorait, voir cette femme au corps recouvert et voilé accompagnée d’un caractère explosif le réjouissait.

Tandis qu’elle bataillait contre les démangeaisons de sa paume quant à l’envie de le gifler pour l’insolence qu’il affichait sans filtre.

— Tu seras présente au prochain bal ?

— faudra que tu y sois pour le savoir… malheureusement pour toi. Dit-elle, un ricanement accompagnant ses dires.

Elle détourna le regard un instant, l'espace d'un temps qui permit au futur époux de s'avancer vers son corps soudainement frigorifié.

Mais tout en ravalant sa peur, elle autorisa ses yeux de se lier aux siens pour la énième fois de la soirée.

Marron contre bleu.

Bronze contre azur.

Whisky contre eau.

Et un combat incessant et infernal, chacun d'eux était en train d'essayer de percer l'autre à jour, sauf que leurs secrets tapis dans l'ombre ne voulurent se manifester à aucun instant.

Ni quand leurs visages se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre, ni quand son nouvel ennemi lui souffla :

— reste un mystère, c'est bien mieux tonto Catalina.

Et il s'éloigna brusquement, sous le regard désormais ténébreux de la concernée qui ne détacha pas un instant ses deux globes oculaires.

Et pour la première fois depuis longtemps, franchir un interdit religieux lui parût aussi tentant que du miel : l'assassinat.

Mais au lieu d'y succomber, elle ferma les yeux pendant une poignée de secondes interminable. Ses parents faisant apparition subitement dans son esprit, elle ne voulait guère faire preuve d'irrespect envers eux. Car, même si ses géniteurs étaient parfois cruels dans leurs décisions, c'était ces personnes qui l'ont élevé et chéri pendant toutes ces années.

La voilée entra dans la pièce obscure derrière l'ombre de Logan, les pensées pleines de plans machiavélique, elle essaya d'en faire abstraction jusqu'à ce que son épaule frôla accidentellement celle du noiraud.

Un frisson semblable à une décharge électrique descendit son épine dorsale, réveillant le déchaînement de son palpitant contre sa cage thoracique.

— retouche moi et je te démembre stronzo.

Le menacé ricana, prenant les paroles de cette dernière pour un amas de mensonges, elle laissa un soupire traverser ses cordes vocales, avant de replonger dans les abysses de ses pensées avec les yeux fixés devant elle sur le grand écran.

Mais la pause ne fut que de courte durée, avant que le film ne prenne fin et qu'elle ne soit obligée de suivre son amie et les deux hommes hors de la salle. Elle surprit même Rosie à rigoler avec Ivan sur un sujet inconnu.

— et si on terminait la soirée chez-moi ?

La voix du blond brisa les pensées entremêlées de la voilée, avant que cette dernière ne remarque le regard empli de colère et de perplexité du noiraud à côté d'elle.

L'idée devint tentante l'espace de quelques secondes, avant de se rappeler que si sa réponse serait un « oui » alors la torture serait de passer plus de temps avec son nouvel-ennemi-futur-époux, et elle préférerait sans doute crevée plutôt que de supporter son odeur hivernale.

— je devrais rentrée, je suis plutôt matinale…

Le mensonge transperçait l'air, sous les regards bleutés des trois personnes autour d'elle.

Elle rigola intérieurement quant à la perspective de la situation, entourée de mer et de pluie sous trois paires de yeux.

— on se reverra sûrement un autre jour, bonne nuit les gars. Dit la voix toujours enjouée de sa meilleure amie.

-------

Bonjour/bonsoir à vous, je m'excuse dès maintenant pour la mise que j'ai prise ces derniers mois.

Je tiens à remercier le nombre présent de lecteurs, cela peut sembler futile ou bien... Inintéressant pour certains, mais un grand merci pour chacun d'entre vous 🤍.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : a day ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

SU ALMA - en cours -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant