04 | chapitre quatre

17 3 0
                                    

Le reflet que nous renvoie le miroir est souvent la plus  honnête et franche image qu’aucune autre personne pourrait nous donner. alors même que ce miroitement peut nous briser à jamais ou nous faire fondre en larmes, cela reste malgré soi, la plus douloureuse des vérités à notre disposition.

Elle était le reflet d'un miroir brisé…

Des larmes avaient sillonnées ses joues durant tout le trajet du retour ce jour-là, la principale raison de sa promesse de n’en verser aucune bribe d’eau pour cet homme dont elle ignorait toujours le physique et la place dans cette société, mais qu’elle haïssait son acte ainsi que ses principes de tout son coeur depuis son instant d'humiliation alors qu’il n’était guère présent parmi eux.

Trois jours sont passés, parmi lesquelles les parents de Logan avaient présenté leurs excuses à la place de leur fils, excuses qu’elle avait refusé poliment.

Ensuite, Rosie avait refusé de rentrer chez elle et laisser Catalina seule dans cette impasse, ce qui l'a entraînée à faire des recherches sur les plateformes aux côtés de sa meilleure amie à l’aide de son nom désormais connu pour elles. Mais rien ne s'était affiché, alors elles se sont permis de rechercher celui du blond.

Ivan Cruz était le co-dirigeant de Solasta, mannequin à ses heures perdues, ce dernier avait visiblement réussi à conserver l’identité de son meilleur ami inconnu jusqu'à maintenant et braquer tous les projecteurs sur sa silhouette.

Les sentiments de Catalina se retrouvèrent chamboulés, ne sachant véritablement quoi penser de son futur époux. Elle se douta un instant que ce dernier était le co-dirigeant anonyme de Ivan avant de rire de sa naïveté, les chances étaient minimes, mais elle se prépara tout de même à cette éventualité.

— Tali ? T'es dedans ?

— Où veux-tu que je sois, Rosie ?

La porte de la salle de bain s'ouvrit, révélant la rosâtre en un survêtement d'homme trop grand pour elle en guise de pyjama. C'était son hobby, car selon elle : « ces survêtements gardent plus au chaud que deux plaids ensemble ! » et le problème, c'est que la musulmane la croyait.

— je ne sais pas, mais ce que je sais en revanche, c'est qu'on va aller au cinéma toutes les deux. Dit-elle en tapant des mains.

Les négociations n'avaient pas l'air d'être une probabilité, ainsi, Catalina se vit changer de vêtements pour opter un survêtement bleu nuit et un voile par-dessus. Restant à l'aise sous la tiédeur de cette combinaison trop ample pour son corps, le vent fouetta leurs visages dès qu'elles sortirent une poignée de secondes plus tard, avant qu'elles ne s'installent dans la voiture et prennent la route.

Elles rigolèrent ensemble sur des anecdotes du lycée, se sourirent en ayant la même idée de mettre la musique à fond dans l'habitacle en fer qu'elles occupaient, avant que la voix des Chase Atlantic ne remplit l'espace entre leurs corps. Chantonnant le titre Hold your breath de concert, l'euphorie ne tarda pas à s'emparer de leurs humeurs emplies de béatitudes.

Catalina et Rosalind marchaient ainsi : dès que l'une d'elles était ivre de joie et de gai, l'autre moitié se retrouvait à refléter la même image.

Tandis que dans les moments cafardeux et mélancoliques, l'une d'elles s'assure d'être dans les parages sans pour autant percer la bulle de solitude dont elle avait besoin.

Et ce, depuis l'âge de sept ans.

C'était le moment de la voilée désormais, une pure maussaderie qui se nichait dans ses entrailles, la tentative de cacher cette baisse de moral était vaine. Elle le savait très bien, mais pour son amie, la moindre des choses était de vivre pleinement, de rire et de sourire.

SU ALMA - en cours -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant