MON PIRE CAUCHEMAR

CHAPITRE XIII

Assise à côté d'Ahmed, Inaya sentait son esprit envahi par un tourbillon de pensées et d'émotions contradictoires. Les mots d'Ahmed résonnaient encore en elle, mêlés à la douceur de son regard et à la chaleur rassurante de sa main dans la sienne. Elle était troublée, partagée entre le désir de se laisser aller à cet amour naissant et la peur de se blesser encore une fois.

Ses yeux se perdirent dans l'immensité de la mer, cherchant des réponses dans le mouvement apaisant des vagues. Le souvenir de leur première rencontre surgit, cet instant maladroit où il avait renversé du café sur sa robe. Un sourire nostalgique étira ses lèvres en repensant à ce moment. Mais derrière ce sourire, une inquiétude persistante se faisait sentir.

Inaya avait toujours été méfiante en amour. Les cicatrices des déceptions passées la rendaient prudente, presque sur ses gardes. Pouvait-elle vraiment faire confiance à Ahmed ? Était-il sincère ou finirait-il par la blesser comme les autres ? Sa tête lui disait de se protéger, de ne pas se précipiter. Mais son cœur battait plus fort, insistant sur la douceur et l'honnêteté qu'elle percevait en lui.

Elle se rappela les paroles de sa mère, lui conseillant toujours de suivre son intuition. "Écoute ton cœur, mais ne ferme jamais les yeux sur la réalité," disait-elle souvent. Mais qu'était la réalité en cet instant ? Était-ce le sourire tendre d'Ahmed, son regard rempli de promesses, ou bien la peur omniprésente de l'inconnu, de la souffrance potentielle ?

Inaya inspira profondément, essayant de calmer le tumulte intérieur. Elle devait faire confiance à son instinct, mais comment discerner ce que lui dictait son cœur de ce que lui soufflait sa méfiance ? Était-elle prête à prendre le risque, à ouvrir son cœur à Ahmed et à l'amour qu'il lui offrait ?

"Je suis perdu," pensa-t-elle, le cœur lourd. "Je veux croire en lui, mais je ne sais pas si je le peux." Elle tourna son regard vers Ahmed, cherchant des réponses dans ses yeux sombres. La sincérité qu'elle y vit l'apaisa quelque peu, mais le doute continuait de la ronger.

Inaya se rappela alors que l'amour véritable demande du courage. Peut-être devait-elle simplement faire le premier pas, prendre le risque, tout en restant fidèle à elle-même. Elle ne pouvait pas ignorer ce qu'elle ressentait, mais elle devait aussi se protéger.

Elle serra légèrement la main d'Ahmed, une lueur de détermination dans le regard. "Je vais essayer," se dit-elle intérieurement. "Mais je resterai sur mes gardes, je suivrai mon intuition."

Le chemin était encore incertain, mais à cet instant, elle savait qu'elle devait écouter à la fois son cœur et sa tête. Et peut-être, juste peut-être, trouverait-elle la paix et l'amour qu'elle cherchait tant.

Ahmed et Inaya se laissaient bercer par le doux murmure des vagues. La brise marine apportait une sensation de fraîcheur apaisante, et malgré l'intensité de leur conversation précédente, une certaine tranquillité régnait maintenant entre eux.

Inaya tourna la tête vers Ahmed, curieuse de mieux le connaître. "Alors, Ahmed," commença-t-elle doucement, "qu'est-ce que tu fais dans la vie ?"

Ahmed esquissa un sourire, content de cette transition vers un sujet plus léger. "Je suis médecin, gynécologue-obstétricien."

Les yeux d'Inaya s'écarquillèrent légèrement de surprise et d'admiration. "Vraiment ? C'est impressionnant. Qu'est-ce qui t'a poussé à choisir cette spécialité ?"

Ahmed prit un moment pour réfléchir avant de répondre. "J'ai toujours voulu aider les gens, et la médecine me semblait être la meilleure façon de le faire. Mais c'est lors de mon internat que j'ai découvert ma passion pour la gynécologie et l'obstétrique. Aider à mettre des vies au monde, accompagner les femmes dans des moments aussi importants de leur existence... c'est à la fois un privilège et une grande responsabilité."