ᏴᎡᏫᏦ-ᎬN(Ꭰ)

~Eleven

-"Nissy attends!"

Nissy se retourna, étonnée qu'on l'appelle, mais grimaça dans l'instant en apercevant qui s'approchait.

-"Meyer." Salua-t-elle vaguement. "Tu m'excuseras, j'ai-"

-"Je voulais discuter un peu." Il trottina jusqu'à elle.

-"Désolée, j'ai déjà quelque chose de prévu." Elle commença à marcher plus vite, le fuyant.

-"Nissy attends !"

Le garçon lui attrapa le bras, la poussant contre le mur pour la bloquer.

Relevant ses grands yeux pour les poser dans les siens, elle se tut, attendit qu'il parle, exaspérée.

-"J'ai quitté Sonia hier, tu sais." Fit-il.

Elle eut un ricanement.

-"Avoue plutôt que c'est elle qui t'a largué lorsqu'elle t'a vu avec cette rouquine de Serpentard."

Il grinça des dents, pris en flagrant délit.

-"De toute façon j'allais le faire d'un jour à l'autre, elle m'a simplement devancé. Tu sais pourquoi ?"

-"Parce que toutes les autres filles sont fades comparées à moi ?" Elle arqua un sourcil.

-"Comment t-"

-"Pitié Meyer, on me l'a déjà sorti des dizaines de fois, c'est vu et revu." Elle retira son bras de son étreinte dans un air blasé. "La seule raison pour laquelle tu me trouves meilleure que les autres, c'est parce que je faisais tout pour te faire plaisir."

-"Parce que tu comprenais mes besoins mieux que quiconque." Argua le garçon en s'approchant d'elle.

Elle recula un peu plus contre le mur.

-"Parce que je te laissais faire tout ce que tu voulais. Meyer, tu penses sérieusement que c'était par envie ? Mon but, c'était de tenir mon pari." Elle pencha sa tête sur le côté. "Et mon pari, c'était toi. Compris ?"

Elle aperçut, dans les yeux du garçon, une lueur d'incompréhension, puis soudain la lumière s'alluma dans son regard.

Elle ne disait pas la vérité aux garçons qu'elle avait réellement apprécié. Antony Goldstein en faisait parti, et n'avait jamais su qu'il n'avait été qu'un pari.

Meyer, en revanche, était un Serpentard minable, ratatiné sur lui-même comme un pauvre rat sortant des bas fonds des égouts.

Il la dégoûtait et l'avait toujours dégoûté, même lorsqu'il avait été sa proie l'année précédente, lors de la cinquième année de Nissy.

Car, effectivement, Meyer était plus âgé d'un an et celui-ci entamait sa septième et dernière année.

-"Tu mens. Je sais que tu mens, tu es triste parce que je t'ai quitté et que tu es encore brisée, Nissy."

Quel beau parleur, ça lui faisait presque de la peine qu'il ne sache pas à qui il avait à faire.

-"La seule raison pour laquelle tu m'as quitté, c'est parce que j'ai payé Ludivine pour qu'elle te drague et que tu me lâches enfin les basques."

Ludivine, ça semblait réveiller un souvenir chez lui. La fameuse Ludivine qui lui avait promit monts et merveilles avant de sortir avec quelqu'un d'autre une semaine après qu'il ait quitté Nissy, comme les deux jeunes filles l'avait convenu.

-"Meyer, regarde-toi dans le miroir : tu crois vraiment que quelqu'un comme moi pourrait aimer quelqu'un comme toi ?"

Ses grands yeux de biche s'affaissèrent alors en deux fentes révélant ses yeux moqueurs, et elle observa le visage du garçon se tendre.

-"Sale pu-"

Il la gifla avec une violente force et Nissy, prise au dépourvu, s'écrasa sur les dalles, sa tête heurtant le mur.

Vexé dans son ego, il voulut lui donner un coup de pied dans le ventre mais elle bloqua sa jambe et, s'y tenant, le tira pour lui faire perdre l'équilibre. Il tomba à la renverse et elle se releva pour s'asseoir par terre, encore sonnée.

-"Ne pose pas tes sales pattes sur moi, Meyer." Cracha la jeune femme.

-"Tu vas le regretter Nissy, je te le jure, tu vas le regretter." Murmura Meyer entre ses dents. "Je suis ami avec Malfoy, tu le sais ça n'est-ce pas ?"

-"Et moi j'ai couché avec Zabini, il m'en doit une. Si tu crois que tu peux battre son amitié avec Malfoy libre à toi." Elle haussa les épaules, les cheveux en bataille.

-"Nissy ?"

Le souffle de la jeune femme s'arrêta, un court instant.

Figée dans le temps, elle put même entendre son cœur louper un battement.

-"Harry." Souffla-t-elle en relevant la tête.

Le garçon, au bout du couloir, posa son regard sur Meyer au sol et sur le visage de la jeune femme qui avait quelques égratinures et la moitié du visage écarlate.

Il accourut, s'accroupit près d'elle avant de passer ses doigts entre ses cheveux pour les écarter et, d'une œillade inquiète, examiner ses légères blessures.

-"Je n'ai rien." Elle eut un sourire gêné. "Nous nous sommes rentrés dedans et-"

Harry ne dit rien, et elle n'arrivait pas à savoir s'il était là depuis longtemps ou non, caché dans l'ombre. Avait-il tout entendu ? Ou bien, au contraire, la croyait-il ?

Il se tourna vers Meyer et puis, d'un rapide coup d'oeil, aperçut qu'il appartenait à Serpentard.

Il attrapa la main de Nissy et la releva, avant d'observer ses vetements.

-"Tu ferais mieux de les épousseter, ils sont sales." Fit-il remarquer.

-"J'y vais, alors." Murmura-t-elle la gorge serrée.

Elle jeta un regard noir à Meyer qui les observait sans rien dire.

-"Ravie de t'avoir vu, Harry." Elle plissa le nez, décontenancée, n'arrivant pas à jouer correctement la comédie.

Elle tituba jusqu'à l'autre couloir, disparut bien vite.

Meyer se tourna vers Harry, toujours allongé.

-"Alors toi aussi, elle t'a dans ses filets." Murmura-t-il. "Tu sais, cette Nissy, c'est une vraie p-"

Harry lui enfonça son pied dans le visage pour le faire taire.

-"Je ne sais pas ce que tu me racontes, Serpentard, mais ce que je sais c'est qu'on n'obtient pas ces égratinures en rentrant dans quelq'un." Il désigna l'endroit où Nissy était partit. "Et je sais très bien que c'est toi qui a jeté de l'eau des toilettes sur Ginny Weasley, avec ta petite bande."

Effectivement, il avait oublié.

Harry Potter était ami avec cette traître à son sang.

Harry le toisa, de haut en bas.

-"T'as de la chance que mes chaussures soient un cadeau de Molly, ou je n'aurais pas hésité à les enfoncer dans ton gras de ventre pour tenter de trouver tes côtes."

Sans demander son reste, Harry lui tourna le dos et continua sa route comme si de rien n'était.

Meyer renifla, le nez en sang.

Nissy Warz et Harry Potter.
Un pari bien amusant, si on lui demandait son avis.