☆:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::☆
Je m'éloigne d'Abelle sans prêter attention à ce qu'elle marmonne. Cette pauvre fille frustrée n'a visiblement rien de mieux à faire que d'aborder les hommes de l'entourage de son frère.
Un très désagréable pressentiment me dit que c'était bien la première, mais pas la dernière fois que je vais devoir avoir affaire avec cette vipère.
Son regard perfide rempli d'arrière-pensées... Rien que d'y repenser, ça m'écœure.
Owen doit vraiment être excédé de la savoir ici, je suis à peu près sûr que chaque partie de son âme la déteste profondément, immodérément.
Elle, celle qui a tuée la maîtresse de son père, alias la mère d'Owen.
Une double vie finit toujours par être dévoilée au grand jour, et ça, le père d'Owen et d'Abelle l'ignorait. Jusqu'au jour où tout bascula pour lui et que sa propre fille décida de prendre le taureau par les cornes en éliminant la "rivale" de sa mère. Abelle n'avait que 13 ans quand elle a commis cet acte abominable, Owen lui en avait 20, un si jeune âge pour perdre un parent.
Je me souviens comme si c'était hier du jour où il m'a raconté cette histoire, ses yeux étaient encore inondés d'émotions, même plusieurs années après les faits.
- Cette pute a sûrement une sale idée derrière la tête.
Profondément énervé de la petite visite d'Abelle, j'écrase ma cigarette dans mon poing quand je serre celui ci,ce qui a pour effet de me brûler la paume de ma main ainsi que mes phalanges.
Tout ce que je veux,c'est avoir la paix.
Je continue de serrer le poing encore, encore, et encore.
Sans m'y attendre, j'entends le son si apaisant de la voix de Sabie qui me ramène immédiatement à la réalité.
- Alec, ta main !
S'écrie Sabie alors qu'elle se précipite vers moi, cheveux au vent.
- Retourne dans la chambre ! Ton père pourrait te voir !
- Tu es en train de te brûler, arrête !
Mon poing se détend instantanément,et Sabie se jette dans mes bras.
J'aimerais avoir la force ou l'envie de la repousser, mais la sensation de ses bras qui enlace mon corps est trop addictive.
L'odeur entêtante de son parfum me rassérène aussitôt et son souffle saccadé qui se pose contre mon cou est encore plus agréable que toutes les brises d'été du monde.
- Depuis quand tu sens si bon...
Je murmure ces mots alors que Sabie vient nicher sa tête dans mon cou.
Putain, cette meuf m'ensorcelle.
J'ai envie de lui dire que sans elle ma vie serait redevenue d'une noirceur sans nom, que quand elle n'est pas là, je continu d'entendre ses pas qui résonnent, qu'elle est la première qui me donne envie de trahir les miens pour ma simple jouissance, ma délivrance.
- Tu le penses vraiment...?
Me susurre Sabie alors qu'elle glisse sa main doucettement le long de mon bras pour saisir calmement mon poignet et le caresser du bout des doigts.
- Je sais que je ment souvent, mais là tu peux me croire... Quand quelque chose de ce type sort de ma bouche alors que je pisse le sang par les phalanges, c'est la vérité.
- Tu ne t'es pas loupé... Mais qu'est ce qu'il t'a pris de serrer ta cigarette dans ta main de cette façon ?
- J'avais les nerfs.
Je bougonne en regardant ailleurs.
- À cause de quoi ?
- Plutôt de qui.
- C'est ma faute...?
Son air de chien battu m'attendrit légèrement. Ça m'agace que ça soit le cas, mais savoir qu'elle se pense coupable de ma crispation me fend l'âme.
- Non, mon monde ne tourne pas autour de toi, princesse.
- Ah oui ?
- Peut-être juste une petite partie. PEUT-ÊTRE.
- Mais c'est que vous avoueriez presque vos sentiments, monsieur Alec Haven !
- Erk. Ça y est, je regrette d'avoir dit ça.
- Je sais que les conditions ne sont pas propices à un couple, mais tu sait,quiT à vivre une relation cachée, autant la vivre ensemble...
Pourquoi faut-il que les choses soient toujours si compliquées avec moi.
- C'est ça que tu veux ? Avoir la peur au ventre sans arrêt ?
- Avec toi, je n'ai jamais peur...
- Putain, Sabie tu me mets dans une situation de merde vis-à-vis des gars là...
- Je te promets que personne ne saura rien, je serais la petite copine la plus discrète du monde...
Un silence s'installe, silence pendant lequel mon corps et mon être tout entier semble ne vouloir qu'une seule chose : Elle.
Et même si je me l'interdis, bordel ce que j'en ai envie.
- Pourquoi tu t'accroches à moi bordel ?
- Je vois en toi ce que les autres ignorent.
Je tente de ne pas succomber à mes sentiments, mais plus je la regarde, plus c'est dur.
Avoir l'âme chevillée au corps, sans arrêt, devient infernal.
Je prends une grande inspiration et déglutis.
- J'ai besoin de réfléchir à tout ça. Qu'on prennent notre temps.
- On a tout le temps pour s'aimer, j'attendrai que tu m'acceptes...
- Au passage...Tu crois vraiment que ton père acceptera l'idée que sa fille adorée s'amourache d'un criminel ? Le même père qui te donne des baffes alors que tu n'as rien fait ?
Ce père bien trop strict et surtout bien trop con. C'est quand je vois ce genre de "parent" que le fait d'être orphelin me travaille moins au corps.
- Comment tu...
Elle ne parvient pas à finir sa phrase, sa langue semble nouée par l'angoisse du simple fait de penser à son père.
- Je sais qu'il te malmène, et ça me met hors de moi.
- Il peut être implacable, parfois même impitoyable... Je m'y suis faite...
- Tu vaux tellement mieux que ça. Ce connard qui te sert de daron va bousiller ta vie si tu restes là bas.
- Si tu as tant peur pour moi, alors ne me laisse pas repartir...
Le contact de sa main directement sur ma peau provoque quelques tremblotements en moi. Semblable à ce que peut provoquer le froid,ou l'amour.
- Je garde un œil sur toi.
Je veillerai sur toi,de près ou de loin.
21h00
Sabie et moi sommes revenus ni vus ni connus dans ma chambre d'hôtel. Par miracle, personne ne nous a remarqués.
Je pénètre dans la salle de bain, me lave rapidement et sort de la douche nu comme un vers.
Une fois les deux pieds sur le tapis de bain, je remarque la présence de Sabie.
Je me couvre d'une simple serviette sans aucune gêne alors qu'elle est morte de honte et se tourne brusquement dos à moi.
- P-PARDON ! JE PENSAIS QUE TU ÉTAIT HABILLÉ !
Hurle Sabie, rouge comme une pivoine.
- Wow calme,c'est pas la mort.
- Je...Voulais juste soigner ta main...
- En résumé, tu comptes devenir mon infirmière ?
- L'intérieur de ta main est encore rougi par les cendres de ta cigarette. Laisse moi au moins te mettre un bandage...
Voir quelqu'un d'autre que les membres du gang s'inquiéter pour moi est nouveau, ça me provoque des sentiments encore inconnus.
C'est comme si pendant plusieurs années mes émotions furent bloquées par un cadenas et que Sabie fut la seule à trouver la clé.
- J'avoue que ça picote un peu.
- Picoter ? Simplement picoter ? Je commence à croire que tu es insensible à la douleur.
- Et toi, bien trop douillette.
PDV Sabie :
- Tais-toi, Alec...
- Ah, madame se rebiffe ?
- Tais toi...
- Fais-moi taire, vas-y.
Mes lèvres s'apprêtent à se glisser contre les siennes quand il pose un doigt sur ma bouche et fait doucement s'éloigner nos visages. Me laissant avec mes désirs et ma frustration.
- Dommage, princesse.
- Tu joue avec ma sensibilité !
Un ricanement m'échappe, son geste ne m'a pas blessée,au contraire, c'est la preuve qu'il s'abandonne à ses émotions petit peu par petit peu.Il va à son rythme et ça me touche qu'il fasse tant d'efforts d'un coup.
- T'est pas prête de regoûter à ces lèvres tant que mon gang est toujours dans les parages.
- Si je comprends bien, le gang est maintenant la seule raison qui te retient ? Où sont passés tes arguments infaillibles d'homme qui ne veut pas s'engager ?
- Je les ai peut-être mis de côté pour l'instant. Mais ne t'attends pas à quoi que ce soit de plus.
Je m'évertue à l'observer, dans l'espoir qu'il développe ses propos, mais il ne faut pas trop en demander d'un coup, je présume.
Notre séquence confidence a tout de même tissé un lien entre nous, un lien qui vient unir nos deux mondes pourtant si différents.
J'ai presque oubliée la raison de ma venue dans cette salle de bain à cause de tout ça. Ce mec a le don de me faire perdre la tête.
— ...Ouvre ta main.
Il acquiesce et ouvre sa main blessée sans rechigner.
Je prends un rouleau de bandage qui traînait au bord de l'évier, puis lui bande la main avec précaution et minutie.
- Ça fait deux fois maintenant.
- Et oui, Alec,tu me soignes mentalement et moi je te soigne physiquement.
- Pffft...Tu parles.
- C'est la vérité, tu est le seul qui se soit préoccupé de moi et de mon ressenti...
- Arrête de faire ça.
- Faire quoi ?
- Arrête de me donner envie de t'embrasser encore une fois.
- J'en ai envie depuis le début...
Je me rapproche de lui et place mes bras autour de ses épaules.
- Les battements de ton cœur me leurre.
Il plonge dans mon regard et me susurre ces quelques mots.
Je m'apprête à le laisser fusionner nos lèvres quand quelqu'un tambourine à la porte, nous coupant dans notre élan.
- Fait chier...
Grogne t'il contre mes lèvres.
- T'attends quelqu'un ?
- Négatif, sinon je serais pas prêt à te sauter dessus.
- Tu comptais me sauter ?!
- Non, c'était juste pour voir ta tête.
- Roh t'es con !
Nous nous retenons tout deux de rire, c'est la première fois qu'il semble si détendu.
- Alec,c'est Ross ! Ouvre, s'il te plaît !
Une voix rauque se fait entendre derrière la porte, une voix d'homme.
- J'arrive, frérot,deux minutes !
Alec me fait signe de me taire, s'habille rapidement d'un T-shirt et d'un pantalon noir avec une ceinture argentée.
Il sort de la salle de bain et laisse mon cacatoès me rejoindre à l'intérieur avant de fermer la porte sans un bruit.
PDV Alec :
Je me dirige vers la porte d'entrée de ma chambre d'hôtel avec un air blasé de m'être fait interrompre, j'entends Ross pianoter des doigts sur son téléphone qu'il range aussitôt quand j'ouvre la porte.
- Ross ? Tu connais mon numéro de chambre ?
- Je l'ai demandé à l'hôtesse d'accueil, charmante cette nana !
- Ross.
- Hé hé hé, d'accord, les relations amoureuses sont proscrites dans notre groupe, mais personne ne nous a interdit de nous rincer l'œil !
- Bref. Qu'est-ce qui t'amène ici à cette heure ? D'habitude, tu ne sors presque jamais la journée,c'est pas pour rien que moi et Memphis te surnommions le vampire de Londres.
- Owen nous invitent tous dans une boîte de nuit ce soir, histoire de fêter notre victoire contre l'autre gang. Tu es de la partie, n'est-ce pas ? Une fête sans toi c'est pire qu'un enterrement !
Il ne changera jamais celui-là. Toujours aussi fêtard.
- Je t'enverrais un SMS pour confirmer.
- S'il te plaît, viens ! Ça ouvre assez tôt, mais il faut bien une heure ou deux pour s'y rendre, ça sera mortel d'y aller tous les sept !
- Je vais voir si je peux.
- Pourquoi tu ne pourrais pas ? Mec, tu vas bien ?
Il va me cramer si je refuse. Il me connaît trop.
Mes doigts se compressent contre la poignée de porte,frustré que Ross débarque pile à ce moment en plus pour me demander de faire la fête.
Mais pour me couvrir et garder Sabie sous protection, j'accepte.
– À tout à l'heure.
- Nickel ! À plus, mon gars !
Il tourne les talons et je claque la porte après son départ.
- Tu le connais ce drôle de lascar ?
Sabie se précipite hors de la salle de bain avec un air interrogateur.
- C'est un membre de mon gang,et accessoirement un très bon ami.
- Je crois connaître la boîte dont il parlait, à vrai dire, ça ne court pas les rues ce genre d'endroit par ici...
- Je serais rentré tôt, c'est juste pour qu'il ne se doute de rien.
- Tu as bien le droit de passer du temps avec tes amis ! En revanche... Fais attention à toi, s'il te plaît.
- T'as ma parole.
22h20
Les autres Black cobras et moi même sommes maintenant tous bras dessus bras dessous,devant une boîte de nuit qui parait en tout point quelconque, mais l'ambiance semble être au rendez-vous.
Je mets un pied à l'intérieur et observe les alentours.L'air est chaud et moite, certainement à cause de la ventilation coupée, de sorte à favoriser la consommation de boissons au bar. Une pratique assez courante.
Les enceintes tout autour de moi me font vibrer les os, une sensation qui donne l'impression que la musique pénètre dans vos veines.
Les gens s'agglutinent au bar tenant leurs verres déjà vides alors que la soirée commence à peine,il y a même déjà une femme bourrée qui danse en petite tenue sur une table basse près du coin canapé.
Je m'écarte de mon groupe pour partir au coin fumeurs m'isoler, quand un bruit de talon se met à m'emboîter le pas.
- Bonsoir Alec.
☆:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::☆
VOUS LISEZ
Attraction dangereuse (T1)
RomanceAlec Haven, jeune homme franco-britannique ayant grandi dans un orphelinat à Londres, décide à l'âge de 19 ans de prendre un nouveau départ, en France.Bel homme brun, au teint pâle, aux yeux gris clairs, au corps musclé et tatoué, il est également d...