Chapitre 17 : L'arrestation

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Les lumières clignotantes bleues et rouges des gyrophares se reflètent dans mes yeux remplis de panique.
Le son des sirènes de police hurlantes percent l'air et  retentit dans tout mon corps, me rendant raide comme un piquet.
Mes pensées s'embrouillent, se bousculent les unes aux autres, créant un tourbillon de préoccupations incessantes.
La pluie et le vent me fouettent le visage d'une telle force que j'ai l'impression de me prendre des claques, des claques qui tentent de me faire réagir, de m'indiquer qu'il est temps de prendre mes jambes à mon cou.

– Alec Haven, vous êtes en état d'arrestation.

La voix rauque du policier qui se rapproche de moi, menottes en main, me fait comme reprendre possession de mon corps.
Je recule hâtivement et tourne le dos aux flics qui me hurlent de m'arrêter.
Je commence à courir, aussi vite que mes jambes me le permettent. Je sillonne la rue humide et mal éclairée, priant pour ne pas me faire prendre.

Je vois ma vie entière défiler devant mes yeux alors que je prends la fuite. Je pensais que ça n'arrivait que dans les films ou quand nous étions sur le point de perdre la vie.
Ce n'est pas ma vie que je risque de perdre, c'est bien pire que ça, il s'agit de ma liberté.
Le bruit de mes pas est accompagné par la mélodie de l'eau qui m'éclabousse des chevilles jusqu'au visage alors que je traverse les flaques d'eau, sans prendre la peine de ralentir.

Je peine à reprendre mon air, ma respiration est bien trop saccadée à cause de l'angoisse mélangée à la course poursuite.

Alors c'est ça, cette chienne de vie ? J'ai bravé des tempêtes pendant 19 putain d'années, tout ça pour voir mon monde s'écrouler à cause d'une goutte de pluie : Abelle.

Mon arrivée en France fut à la fois une bénédiction et une malédiction.
Je me suis saigné pendant des mois, entre braquage avec le gang et prise de risque pour réunir assez de fric afin de me casser de la ville de Londres, surnommée « The Old Smoke », dans laquelle j'ai vécu toutes mes joies, mais aussi toutes mes peines. Moi qui voulais d'une nouvelle vie loin de l'endroit où mes parents se sont débarrassés de moi comme si je n'étais qu'un tas d'ordures, en réalité, partout où j'irai, ma malchance me suivra.
En 19 ans, deux pures et seulement deux bénédictions m'ont été accordées dans ma vie : Le gang, qui demeurera à jamais ma famille, et Sabie, probablement le seul amour que la vie m'offrira.

Et tout cela s'apprête à me filer entre les doigts, comme de vulgaires grains de poussière.

– ALEC HAVEN, ARRETEZ-VOUS !

J'ignore les avertissements des agents et poursuis ma tentative de fuite.
Je cours, avec une étrange sensation qui parcours mon corps, une sensation qui me donne l'impression que le sol se dérobe sous mes pas, que je vais tomber, sans aucun moyen pour éviter cela.

J'atteins une ruelle, derrière un restaurant. Les murs en briques sont recouverts d'une couche de mousse verdâtre, témoignant des années d'abandon et de négligence. Des vieilles boîtes en carton éventrées et des sacs poubelles débordent de déchets, créant une odeur nauséabonde qui flotte dans l'air stagnant. Je n'hésite pas et m'y engouffre en espérant trouver une planque ou une issue.
Hélas, je n'y trouve rien d'autre qu'un cul de sac. Comme on dit chez moi : Je suis baisé.

– Putain ! Ça ne peut pas se finir comme ça, pas maintenant !

Je donne un violent coup de pied dans une poubelle et lance un regard fulminant à l'agent qui traverse la ruelle à ce moment même, dans l'unique but de me coincer.
Je lui fonce dessus et lui rentre dedans, malgré sa large carrure et sa détermination. Il ne parvient pas à m'arrêter et tombe lui-même au sol, se cognant la tête contre une poubelle extérieure en métal.

Je détale comme un lapin, frissonnant à cause de la pluie et de la basse température qui pénètre mon corps sans se faire prier.
Maintenant sorti de la ruelle, j'analyse toutes mes possibilités de fuite, tout en déambulant dans les rues, trempé jusqu'à l'os.

Plusieurs autres voitures de police foncent vers moi, je ne sais pas si cette fois, j'arriverai à échapper aux barreaux qui m'attendent comme de vieux amis.

Attraction dangereuse (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant