Chapitre 8 part 3

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Silas

Le fumier.

Le vent mourrait dans un paysage aussi morne qu'imprévisible. L'eau salée me brûlaient les pupilles et mes avant-bras me lançaient constamment.

Le souffle court, je contemplais en chien de faïence notre adversaire. Cependant, mon regard fier ne trompait personne.

Enfin, madame avait l'obligeance de nous montrer son visage, pensais-je sarcastique.

Un être dont le physique reflétait son manque de vertus nous fixait déterminé. Son visage n'était pas désagréable à regarder, mais ses traits durs ne la rendaient que plus obscure. Ses yeux noirs corbeaux nous perçaient, d'un air supérieur et ses lèvres fines nous offraient un sourire cynique qui me rendait fou. Elle me paraissait de taille moyenne. Ses longues mèches sombres se mouvaient doucement avec les petites bourrasques et se fondaient parfaitement dans les nuages gris qui s'étaient agglutinés dans le ciel, auparavant bleu.

Dans ses bras figurait un étrange corps immobile. Je n'en distinguais aucune odeur et son énergie semblait inexistante. Flétri, d'un gris malade; son dos légèrement vouté ne laissait aucun doute sur l'identité de la victime.

Désinvolte, l'emprise de la sorcière céda brusquement. Elle relâcha, les yeux brillants, la figure sans vie du vieil homme de la forêt. Les villageois poussèrent des cris stridents. Péniblement, je distinguais la varitation de leur tension et leur coeur battant la chamade. Leurs énergies magiques réagissaient au quart de tour, en vain.

J'eus tout juste la rapidité d'empêcher son crâne d'être brisé par les résidus du sous-marins. Je ne le connaissais pas, je n'avais pour ainsi dire aucun attachement pour cet individu. Pourtant, je protégeais sa tête comme si ma propre vie en dépendait. Aussi, la seule vue de cette infâme me dégoûtait.

J'étudiais l'esprit distrait notre adversaire. Nos ressources magiques demeuraient vides et j'avais un mal fou à me maintenir conscient. Les Fallon seraient à oublier puisqu'ils ne feraient preuve d'aucune efficacité.

Ouais, plutôt crevé que de faire appel à des abrutis pareils.

Notre ennemi nous fixait toujours, soufflant du nez. Puis, notre phénomène national Ronia manqua une fois de plus une occasion de se taire.

- Elle va se décider à attaquer, la grognass-

Une flèche noire lui empoigna l'épaule lui coupant le souffle. Haletante, son teint pâlit. Aucun membre de son équipe n'osa esquisser le moindre mouvement, terrifiés.

- Serait-ce de la peur, murmura t-elle suave.

Mes mains protégeaient toujours le crâne du défunt, mais mon attention se portait sur mes coéquipiers. Aucun d'eux ne quittait des yeux notre adversaire. Ainsi, mon inadvertance me porta préjudice puisque la harpie me planta, soudainement ses griffes dans le cou. Je déglutis.

Comment étais-ce possible ? Je ne l'avais senti....

Je saisis tant bien que mal son poignet que je brisai sans hésiatation. Seulement, ma réaction fut trop lente et la femme m'éjecta sans dificulté. Rattrapé de justesse par Connal, je collais mon poing au sol ; déterminé.

Kaël et Aithne paraissait aussi agité que moi. Mon affaiblissement drastique ne m'offrait qu'une perception partielle de mes différents ressentis. Cependant, Ruri nous barra subitement la route.

- A quoi tu joues, chuchotais-je remonté.

Elle me lança un regard noir ; l'air d'affirmer "Ferme-là et réfléchis, observe". Aussi, notre éternel sadique semblait s'impatienter.

Masters : l'éveil des dominantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant