SCORPION - TOME 1

8 - SNIPER

L'avion où nous sommes depuis une quarantaine d'heures arrive finalement à la base de Dam Neck. Après deux semaines d'emprisonnement, je suis ravi de retrouver le sol américain. Le voyage a été plutôt paisible, nos coéquipiers ont réalisé que Scorpion et moi avions besoin de prendre du repos. À bord de l'avion, Scorpion s'est isolé à l'arrière de l'avion et je n'ai pas eu le courage de la rejoindre car nos coéquipiers se seraient interrogés et je n'ai pas les réponses aux questions qu'ils auraient posé. Est-ce parce que j'ai été enfermé pendant deux semaines avec elle que j'ai tellement envie de tout connaître d'elle ? D'être à ses côtés à chaque seconde où je respire ? Pourquoi je la désire à ce point, hormis du fait qu'elle soit magnifique, comment est-ce possible ? Je souhaite obtenir des réponses à mes interrogations et elle est la seule personne capable d'y répondre.

Alors que nous sortons de l'avion, le commandant nous reçoit. Nous nous installons tous devant lui en garde à vous et attendons son accord pour nous permettre de nous relaxer. Il ne se fait pas prier, car presque immédiatement, nous abandonnons tous notre posture rigoureusement droite.

- Bonsoir à tous, félicitations pour cette mission réussie. Je suis ravi de vous retrouver parmi nous, Sniper, Scorpion, et j'espère que vous vous portez bien. Comme vous le savez, la réglementation à la suite d'une captivité comprend des séances avec la psychologue de la base, ainsi qu'une semaine de permission, pour votre plus grand bonheur. Vous ne recevrez d'appel qu'en cas d'urgence. La psychologue de la base vous enverra un SMS pour planifier vos rendez-vous. Avant de partir, je vous attends dans mon bureau pour obtenir un rapport détaillé de vos deux semaines en captivité.

Nous acceptons avec un sourire et Spider, membre de l'équipe Tango, suggère à tous de sortir se détendre à notre bar habituel : le Calypso. C'est à ce bar que nos trois équipes se rendent pour se détendre. On y trouve de la nourriture, des boissons et des divertissements, tels que des fléchettes, du bowling et du billard. La plupart des gens répondent positivement et avec surprise, Scorpion a également prévu d'y aller. Après avoir répondu positivement, Scorpion et moi nous rendons au bureau du commandant pour réaliser notre rapport détaillé. En marchant, je saisis l'occasion pour lui demander comment elle se porte :

- Tu vas bien ? Tu ne m'as pas décroché un mot ni un regard depuis l'avion.

- Je pense que j'ai besoin de décompresser, j'ai encore une partie de moi là-bas.

- C'est pour cette raison que tu as accepté de sortir ce soir ?

- Oui, j'ai l'impression que c'est ce dont j'ai besoin.

- Je passerai te chercher pour t'y emmener.

Elle se retourne d'un coup sec vers moi, et m'explique :

- Ecoute Sniper, ne te sent pas obligé de terminer ce qui s'est passé dans cette cellule, peu importe ce qui s'y est passé d'ailleurs.

- Peu importe ce qui s'y est passé, tu dis ? On a failli coucher ensemble, toi et moi. C'est de ça dont tu parles ?

Sans le remarquer, nous avons fait une pause pour en parler. Je la vois, et même en dehors de cette cellule, je n'ai qu'une envie : la bloquer contre le mur et l'embrasser. Je souhaite savoir si mes sentiments sont sincères ou causés par notre captivité.

- On a juste failli, oui. Heureusement, il ne s'est rien passé. Qu'est-ce que j'aurai fait s'il s'était vraiment passer quelque chose...

- C'est si grave de t'imaginer coucher avec moi ? Tu es bien la première à penser ça...

- Ce n'est pas la question, Sniper. Il ne faut pas que ça se reproduise.

- Je perçois ses paroles comme un défi, et je me rapproche d'elle, tendant mes bras de part et d'autre de sa tête pour la stopper.

Sa poitrine se soulève et son souffle haletant sont des signes que je lui fais plus d'effets qu'elle ne veut s'en rendre compte.

- Je vois bien l'effet que je fais sur ton corps, sens-tu l'effet que tu me fais à moi ?

Je me serre contre elle, mon entre-jambe s'approchant de sa cuisse. Elle me fixe avec stupéfaction, fixant droit dans les yeux, réalisant l'effet qu'elle exerce sur mon corps.

- S'il te plait, ne me repousse pas...

J'ouvre immédiatement la porte qui se trouve derrière nous et la tire à l'intérieur de la pièce. Je ferme la porte et on retrouve la même position qu'auparavant dans le couloir. Je ne peux pas attendre qu'elle me repousse, je pose mes lèvres avec violence sur les siennes. Ensuite, sans hésiter, je poursuis ma route en parsemant des baisers sur son cou, lorsqu'elle me stoppe.

- Pourquoi tu me repousses ? Je le vois bien que tu en as autant envie que moi...

- J'ai envie de toi.

- Alors, quel est le problème ?

- Mais après deux semaines de captivité, j'ai surtout envie d'une douche.

Je me redresse, réalisant qu'elle me repoussait seulement parce qu'elle avait besoin d'une douche et non parce qu'elle ne me désirait pas.

- Alors allons faire ce stupide rapport, passons à nos casiers récupérer nos affaires et allons prendre une douche.

- Tu vas prendre une douche chez toi et moi chez moi. Et on se retrouvera au bar, là où les autres vont nous attendre.

- Tu es vachement dure en affaire en fait !

- Je ne veux pas que les autres se doute de quelque chose, s'il doit se passer quelque chose entre nous, impossible que ça se sache. Si ça vient à se savoir, j'y mettrai fin automatiquement. Compris ?

Je suis d'accord, mais je ne comprends pas pourquoi elle souhaite que cela reste un secret. On va dire que pour le moment, je m'en contente.

Après avoir terminé mon compte rendu et pris ma douche, je viens d'arriver au bar où pratiquement tous mes amis m'attendent et je peux déjà observer les groupies de militaires qui trainent autour de nous. Par-dessus tout, ce que je constate, c'est l'absence de Scorpion. Cependant, j'approche mes collègues qui sont assis près d'une table de billard et je les salue.

Présentement, je suis au bar en attendant la bière que je viens de commander. Je me retourne lorsque j'entends du bruit en plein milieu du bar. Quel n'était pas mon étonnement lorsque je remarquai Scorpion se diriger vers nos gars. Après l'avoir vue, je saisis la raison de toute cette agitation. Ses cheveux bouclés, longs sont lâchés et elle porte un jean bien ajusté qui nous permet de visualiser ses formes, ainsi qu'un t-shirt blanc qui accentue l'effet de son jean. Qu'un mot, splendide.

C'est décidé, cette femme sera mienne. Pas pour la durée d'une mission, ni d'un plan. Non, je m'engage à faire de CETTE femme, MA femme.

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