5 - SCORPION

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Sniper et moi, reposé du mieux que l'on peut le concevoir dans cette situation, entamons une conversation, afin de passer un peu le temps dans ce trou à rat.


- Donc comme ça, tu as une nièce ? Commençai-je

- En effet. Elle n'a que cinq ans, mais c'est la personne qui me fait le plus rire sur cette planète.


Je l'écoute attentivement, buvant ses paroles. Le regard tendre et avec un sourire béat qui ne quitte pas mon visage.


- C'est une vraie flèche, et si tu voyais le répondant qu'elle a face à ma sœur ! Je n'ai pas le souvenir d'avoir osé parler comme ça à mes parents une fois dans ma vie ! ajoute-t-il en s'esclaffant.

- Une fois libéré et rentrer chez nous, je veux voir ça ! Quoi qu'il en soit, tu sembles très proche de ta nièce. C'est génial de pouvoir compter sur des proches en dehors de notre travail.

- Je l'aime réellement comme si ça avait été ma fille. Ma sœur m'a pris sous son aile après le décès de nos parents et son ex, si on peut appeler ce connard comme ça, a mis les voiles le jour où elle lui a annoncé sa grossesse. Elles sont mon unique famille. M'explique-t-il mélancoliquement.

- Je suis désolée pour tes parents, et pour le manque de couilles de ce mec. Non mais sérieux, quelle merde de partir comme ça !

- Sur ce point, nous sommes d'accord. Et toi, ta famille ?

- Famille plus que banale et sans drame de mon côté, mes deux parents sont toujours ensemble, et nous sommes quatre enfants dont je suis l'aînée. Mon père et un de mes frères sont également militaire, c'est limite une entreprise familiale ! ajoutai-je pour plaisanter


Notre conversation est interrompue lorsque la porte de notre cellule s'ouvre et que deux de nos ennemis se présentent. Ils pénètrent dans la cellule et me saisissent de manière violente. Surprise, je suis incapable de me débattre, en en ajoutant le fait qu'ils me tirent à deux, ce qui n'aide pas. Alors que Sniper essaie de frapper le dos de mon assaillant de droite, un troisième entre au même moment et l'assomme avec le bas de son arme.


Ils avancent, me trainant toujours, dans le couloir sombre et humide et pénètrent dans la pièce située à l'extrémité du couloir. Dans cette pièce, il y a une atmosphère angoissante et je suis consciente de ce qui va se passer. En me préparant mentalement, je les laisse m'installer sur la seule chaise située au centre de la pièce. À l'aide d'une corde raiche, ils me fixent les chevilles, les poignets et la taille afin que je puisse me débattre le moins possible. Enfin, ils me couvrent les yeux ; cependant, je remarque un léger éclairage à travers mon bandage. Deux gardes se tiennent derrière moi, de part et d'autre. L'un maintien mon épaule droite tandis que l'autre maintient mon épaule gauche afin de limiter le mouvement de mon corps. Un interrogatoire débute alors, allant de nos dirigeants à des interrogations sur ce que je sais sur l'état terroriste de ce pays. Du moins, ce que les États-Unis connaissent à ce sujet. Bien sûr, je refuse d'y répondre. Je suis consciente que je vais passer un sale quart d'heure, mais je suis également consciente qu'ils ne me tueront pas à la première tentative de torture. Je choisi de garder pour le silence, ce qui a le pouvoir de faire rage l'ennemi qui m'oppose. C'est au moment où qu'il réalise que je resterai silencieuse que je ressens une certaine pression pour maintenir mon corps et ma chaise. Derrière moi, quelqu'un m'empoigne par les cheveux et me tire la tête en arrière, en tenant une main sur ma gorge, pour que je ne puisse plus la remettre droite. J'ai l'impression qu'un autre personne pose sur mon visage ce qui ressemble à un t-shirt ou un morceau de tissu, en recouvrant mon nez et ma bouche. Ils ont donc opté pour le waterboarding.


Je ne perçois rien, je ne ressens rien à part la douleur que mes bandages commencent à me causer. Je fais preuve de vigilance afin de ne pas tomber dans la panique, me rappelant que je suis entraînée à supporter le waterboarding. Je suis capable de le supporter et je vais le faire !


Il me donne une dernière opportunité, me rappelant les questions qui ont déjà été posées, et je reste de marbre face à cette tentative d'interrogatoire.


Sans hésiter, il me déverse lentement un seau d'eau sur le visage. Le tissu agit de la manière qu'il doit : c'est-à-dire me donner l'impression de me noyer. Je ressens le battement de mon cœur, je suppose que je transpire aussi, mais je fais tout mon possible pour maintenir ma tête froide et surmonter ce qui se passe.


Malgré ma préparation, la panique s'empare rapidement de mon corps. Je tente d'arrêter de respirer, mais j'ai l'impression de me noyer. Je suis pris de panique, mais mon esprit me demande néanmoins de me calmer. Parfois, mes agresseurs soulèvent le t-shirt pendant quelques instants, me procurant l'impression d'un grand coup d'air frais, puis relâchent le t-shirt sur mon visage en l'inondant à nouveau d'eau. En dépit de mes difficultés respiratoires, je peux entendre mes hurlements à plein poumon ; ce qui est un comble lorsqu'on subit le waterboarding. À la suite de ce qui m'a semblé durer des heures, ils arrêtent enfin.


Le tissu imbibé d'eau m'est retiré du visage, et je l'entends tomber au sol. Ils me libèrent, d'abord les pieds puis les mains. Je pourrais essayer de me battre, mais je manque cruellement d'énergie. Je viens de faire face à des montagnes russes émotionnelle, et sans aucun doute la pire séance de torture que j'ai vécue en dix ans d'engagement.


Chacun d'entre eux me reprend par un bras et me tire jusqu'à ma cellule, où Sniper m'attend, espérant qu'il ne subira pas la même expérience que moi. Bien que nous soyons prêts à cela, je ne le souhaite à personne...

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SCORPION - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant