4 - SCORPION

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Une fois Blue et Ice hors de danger, nous mettons fin aux tirs, en raison d'un manque de munitions. Il n'y a pas d'autre solution, il est nécessaire de poursuivre le combat en corps à corps afin d'en éliminer le maximum. Les ennemis s'approchent rapidement de nous et malgré leur vitesse, grâce à notre formation, nous nous en sortons très bien. À coups de poing par ci, à coups de genou bien placés, je parviens à maîtriser l'ennemi. Après avoir sorti une lame dissimulée dans une poche à l'intérieur de ma tenue de combat, je réussis à éliminer plusieurs de mes ennemis en les poignardant ou en les lacérant. Jusqu'à présent, à l'exception de quelques ecchymoses demain, je me débrouille plutôt bien. J'imagine qu'ils ont reçu l'ordre de nous arrêter sans nous causer de dommages. Je jette un coup d'œil à Sniper, qui semble encaisser les coups. Je n'en doutais pas une seconde, mais il est préférable d'être prévoyante. Tant bien que mal, nous parvenons à repousser nos ennemis en résistant à leurs attaques, mais je ne crois pas que nous pourrons tenir encore longtemps. Nous commençons à être épuisés et ils sont trop nombreux pour avoir l'espoir de repartir... Deux d'entre eux, après ce que je considère comme une éternité de combat acharné, parviennent à me capturer, ce qui fait baisser la garde à Sniper, qu'ils capturent par la suite.


Pieds et mains attachés, un sac sur la tête, et nous nous dirigeons – je crois – vers le lieu où nous avions libéré Sniper un peu plus tôt.


Paradoxalement, Sniper et moi sommes jetés dans la même cellule. Ils nous libèrent les mains et les pieds, mais nous laissent les sacs sur la tête, probablement pour leur permettre de partir et de refermer la cellule sans qu'on puisse essayer de s'enfuir.


Après avoir retiré le sac qui me bloquait la vue, je tente d'analyser la situation. Je me tourne vers Sniper, qui fait exactement la même chose que moi.


- Heureux d'être revenu dans ton palace ? tentai-je une blague

- Forcément, en si bonne compagnie.


À ce sujet, je constate que nous sommes tous les deux identiques, nous utilisions l'humour dans des situations complexes.


- J'imagine qu'il n'y a aucun moyen de s'échapper, commençai-je.

- Bien vu Scorpion, ce n'est pas faute d'avoir essayer pendant des heures de défoncer la porte lorsque j'étais seul. Et même si j'avais réussi, je crois qu'ils m'auraient accueilli avec impatience au bout du couloir... 


J'hoche la tête pour lui démontrer mon accord. J'espère que notre séjour ici ne sera pas trop long, et que la base se renseignera davantage avant d'envoyer nos équipes.


Depuis ma première rencontre avec Sniper, je n'avais pas encore eu l'occasion d'observer son apparence. Il est indéniable que j'avais d'autres tâches à accomplir, telles que sauver nos fesses, ce que je n'ai malheureusement pas réussi à accomplir. Je tourne discrètement ma tête vers lui, et même si nous avons peu de lumière dans notre cellule, je remarque qu'il a un corps plutôt imposant, même si je ne suis pas vraiment surprise pour un SEAL. Il semble avoir le teint plutôt hâlé, avec des cheveux courts et noirs. En tournant le regard vers moi, je remarque son regard tendre et ses yeux que je suppose plutôt de couleur noisette.


- Quelque chose ne va pas ? M'interroge-t-il.

- Je t'observais, c'est tout. Avouai-je, en tournant légèrement la tête. Ils nous donnent à manger ici ? Je dois admettre que j'ai un peu faim, poursuivis-je en détournant la discussion.

- Tu devrais essayer de joindre le room service, propose-t-il en rigolant.

- Hum, bonne idée. Je devrai essayer ça, tu as raison !


Nous nous esclaffons mais reprenons assez vite notre sérieux.


- Je t'avoue que je suis assez dégouté d'être ici, je vais louper le premier spectacle de danse de ma nièce qui avait lieu ce week-end...

- Je suis désolée Sniper, j'aurai tellement aimé pouvoir réussir ma mission. J'ai complètement échoué ma première mission.

- Ce n'est pas ta faute, tu as fait tout ton possible et en tant que chef d'équipe, tu as dû faire des choix difficiles. Tu m'as ordonné de partir, j'ai fait le choix de ne pas t'écouter, dit-il, tentant de me rassurer.

- J'aurai dû comprendre que c'était un piège. C'était trop simple, j'aurai dû le comprendre.

- Ne t'en fait pas, et puis, je suis en meilleure compagnie que quelques heures plus tôt.


Je lui esquisse un sourire et avant que je puisse lui répondre, la porte s'ouvre sur nos ennemis. Il nous jette avec force un grand bol de riz mélangé à de l'eau, une cuillère et deux bouteilles d'eau et referme immédiatement la porte. Et pour plaisanter, Sniper ajoute :


- Tu vois, il n'y avait qu'à demander !


Je ricane et nous commençons à manger ensemble. On devrait être heureux, ils nous ont donnés deux bouteilles d'eau...


Une fois que nous avons mangé, nous nous installons au fond de la cellule, l'un à côté de l'autre, et nous décidons, d'un commun accord, de dormir chacun notre tour. Sniper, aussi charmant qu'il puisse l'être, ne me laisse pas le choix et me demande de me reposer la première. Il tapote son épaule, me permettant ainsi de m'appuyer dessus pour me reposer. Je lui esquisse un sourire léger, appuie ma tête sur son épaule et, pour la première fois depuis mon arrivée dans ce pays, je me détends. Au milieu de l'odeur âcre de la cellule, je parviens à distinguer la délicieuse fragrance qui émane de son corps. En quelques instants, je me plonge dans un sommeil léger... 

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SCORPION - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant