Mariée de force à un gilet jaune

Acte 7 - Le kidnapping

Récapitulatif: Dans les chapitres précédents, Laurie et Pierre se rapprochent dangereusement l'un de l'autre. Laurie surprend un conflit entre Pierre et Aaron, un autre garçon du lycée qui semble engagé dans des affaires douteuses. Laurie apprend qu'il s'agit de traffic de drogue, et malgré ses multiples tentatives d'en apprendre plus Pierre reste fermé sur le sujet. Cet après-midi, Aaron a interpellé Laurie au lycée pour lui dire que Sophia, la meilleure amie de Laurie, souhaite lui parler dans le parc après les cours. Ses cours de la journée terminés, Laurie se dirige à présent vers le parc.

Le parc est un lieu calme, loin de l'agitation du lycée, dans un coin parisien peu connu du public. C'est un endroit merveilleux dans lequel Sophia et moi avions l'habitude de nous retrouver, depuis l'enfance. L'endroit est un petit peu caché au-delà du brouhaha de la ville, au bout d'une petite ruelle presque invisible.

Toujours aucune trace de Sophia, je commence à avoir froid dans mon petit cardigan mauve et je regrette de ne pas avoir apporté de manteau. J'attends mon amie avec impatience : nous avons beau nous être réconciliées, j'ai hâte de notre relation redevienne vraiment comme avant, lorsque nous nous baladions dans les parcs et faisions des farces à nos bouffons de serviteurs!

Perdue dans mes pensées nostalgiques, un bruit de pas crissant les feuilles mortes de cette saison d'automne capte soudainement mon attention. C'est bien étrange, je pensais être seule. Je me retourne et lance avec hésitation "Sophia ?". Aucune réponse. La nuit ne va pas tarder à tomber, et l'idée d'être suivie ne me plait guère. Je devrais sans doute rebrousser chemin... Non, il faut que je me reprenne: tout va bien, Sophia et moi n'avons jamais eu de problème ici. Il vaut mieux me dépêcher, elle m'attend sans doute non loin d'ici avec impatience.

Quand soudain, alors que je reprend ma route, je sens une main m'agripper le bras. Je n'ai le temps d'apercevoir qu'une silhouette encapuchonnée, avant de sentir un mouchoir me recouvrir la bouche et le nez. Je tente de me débattre, mais la personne qui m'immobilise est bien trop forte. Avant de perdre connaissance, j'ai le temps d'apercevoir un tissu de couleur jaune.

* * *

Je reprends connaissance, confuse et embrumée, dans un endroit sombre dont je crois apercevoir le carrelage turquoise. Mes pieds ne touchent pas le sol. Mais où suis-je??? Le carrelage... la hauteur.... aucun doute, j'ai été rapetissée et suspendue au dessus d'une salle de bain des années 70!

Je sens une corde qui attache mes poignets et mes mollets à des barreaux en plastique. Je n'y comprend plus rien. Je lance un regard vers le bas et aperçoit avec horreur le gilet jaune réfléchissant porté par une silhouette familière....

-  J'espère que tu apprécies la vue ! Dit l'homme en ricanant.

C'est la voix d'Aaron ! C'est un gilet jaune !!! Ça n'a aucun aucun sens, pourquoi un homme de sa classe s'entourerait de ploucs révolutionnaires ? 

- Alors Laurie tu te souviens de moi ? 

Je hoche la tête et lance un timide et pâteux "oui... tu es le garçon de la soirée aux abdos luisants...."

- Exactement ! Je sais ce que tu te dis : pourquoi suis-je attachée à une chaise de maitre nageur, trois mètre au-dessus du sol d'une piscine désaffectée??

Ce n'est pas exactement ce que je me disais mais il n'a pas tort : qu'est ce que c'est que cette fantaisie ? 

Une bande de gilets jaunes masqués entre à son tour. Je suis pétrifiée de peur, que vont-ils me faire? Qu'ai-je fait pour mériter ça ? 

Aaron reprend, menaçant :

- N'aie pas peur voyons, je ne te ferai aucun mal. Enfin, si tu coopères.