Acte 1 - Une journée presque normale (1)

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Disclaimer : ce récit est parodique, ce qui signifie qu'il n'exprime en rien une opinion politique ni des faits réels :) ●

[PARTIE 1]

Les céréales dans mon bol de lait se ramollissent. Je n'ai pas faim. Mon cuisinier particulier a même préparé ses fameux pancakes dont il a le secret, c'est dommage car je n'y ai pas touché.
Je soupire, aujourd'hui c'est le jour de la rentrée, les vacances de la Toussaint sont passées à une vitesse folle... Cela dit, j'ai tout de même hâte de retrouver mes amis ! Je n'en ai pas beaucoup : dans mon lycée privé, rares sont ceux qui m'apprécient à ma juste valeur. En effet, je ne porte pas de vêtements de marque, je ne me maquille pas beaucoup et je suis assez discrète. Pourtant je travaille dur pour réussir ! Comme dirait mon père, Emmanuel Macron, la clé de la réussite ce n'est pas le talent, c'est le travail acharné.

Ma montre indique 7h34, c'est l'heure de partir au lycée ! Je fais un signe de la main à mon chauffeur qui m'attend dehors. Mes cheveux sont lissés, mon sac est fait, je suis prête pour y aller.
Le trajet se fait silencieusement, je regarde mon portable : j'ai trois appels manqués de Sophia, ma meilleure amie. Tant pis... je la verrai tout à l'heure, elle peut bien comprendre que je suis trop occupée pour répondre. Sophia est assez petite, elle a de très beaux cheveux frisés et une peau ébène. Elle a de grands yeux noisette et arbore toujours un petit sourire rusé. Je l'adore !

Mon lycée est une grande bâtisse qui s'apparenterait presque à un château. En effet il s'agit d'un ancien couvent, reconverti en hôpital de guerre puis en lycée privé. Mon père et moi, nous aimons ce genre de bâtiments qui ont de l'histoire, nous trouvons que c'est ce qui fait la richesse de la culture française.

Je claque la porte de ma limousine et je me dirige vers l'immense portail. Celui ci est gardé consciencieusement par le gardien, que l'on appelle entre nous "La taupe". J'aime beaucoup le personnel de mon lycée, il est respectueux et travailleur : ils font partie des rares fonctionnaires qui ne se tournent pas les pouces toute la journée !

Je traverse le grand hall, beaucoup de personnes me lancent des coups d'oeil : même si tous les élèves de mon lycée sont fortunés je suis tout de même la seule à être la fille d'un président de la république ! Je me dirige ensuite vers ma classe. Mon premier cours de la journée : mathématiques.
Ma meilleure amie m'accueille d'un air réprobateur :
"Tu n'as pas répondu à mes appels !" Ne me laissant pas le temps de répondre, elle me prend le bras et m'attire à part :
"J'ai enfin trouvé qui est vraiment Théodore, le gars de notre classe !"
J'affiche un air surpris, Théodore, c'est un garçon de ma classe super mignon, aux cheveux châtain toujours bien coiffés et au tailleur toujours ajusté. Depuis le début de l'année, toutes les filles de la classe essaient d'attirer son attention mais sans succès. Avec son sourire charmeur, je ne peux pas les blâmer !

"Alors, c'est qui ? Crache le morceau !" Lançai-je à Sophia qui maintenant me regarde d'un air mystérieux.

"C'est le fils de Gérard Collomb, le chef de la police ! Avec son nom de famille on aurait pu s'en douter !"

"Quoi ? C'est pas possible..."
Je n'aurais jamais pu m'en douter... Mon père était un grand ami de M. Collomb, et lui demandait souvent des services en tout genre (par exemple avec l'affaire Benalla, mais mon père dit que je n'ai pas le droit d'en parler), jusqu'à ce que les relations entre eux deviennent un peu tendues. Cependant son fils ne lui ressemble pas du tout !

"Si, je te jure ! C'est mon père qui s'est renseigné... J'étais choquée !"
Sophia semble très fière d'avoir percé le mystère. Son père c'est l'ambassadeur de Belgique, un homme très sympathique un peu rondouillet.

Théodore est justement appuyé contre le radiateur, il me lance un petit sourire puis se retourne vers ses amis. J'avoue qu'il est super mignon...

C'est à ce moment que notre prof de mathématiques surgit et nous invite à rentrer dans la salle.

Je m'assois au premier rang à côté de Sophia et je commence à sortir mes affaires dans les bavardages matinaux. Le professeur, monsieur Tolando, commence à faire l'appel. Tout à coup, la porte s'ouvre et une élève fait son entrée. C'est Laeticia : elle est grande, plutôt mince, a la peau pâle et arbore des muscles puissants, qui vont de paire avec son air sévère. On l'appelle "la brute" mais seulement quand elle a le dos tourné, sinon elle nous casserait le nez. En plus, aujourd'hui, elle a l'air encore plus énervée que d'habitude.
Je sens le regard de Laeticia sur ma nuque... Cela me fait froid dans le dos.

"Eh monsieur ! On m'explique pourquoi j'ai eu une note de merde alors que j'avais bossé comme une bourrique pendant tout le weekend ! Vous m'avez saoulé là !"

Décidément, Laeticia n'a pas sa langue dans sa poche ! En plus, son fort accent du sud rend sa voix encore plus intense. Une petite part de la classe rigole doucement, l'autre est terrorisée. Le prof ne préfère pas répondre à sa remarque, visiblement tout aussi apeuré que nous. Laeticia de mauvaise humeur... voilà une journée qui promet ! Son appartenance au mouvement des gilets jaunes ne m'étonne pas... après tout cette bande de chômeurs ne sont que des brutes sans cervelle, comme dirait mon père !

Tiens, en parlant du loup... une clameur commence à se faire entendre du côté de la fenêtre. Aucun doute, ce sont les fameux gilets jaunes ! Malgré les protestations du professeur, toute la classe se regroupe près de la fenêtre :

"Eh regardez ! Encore ces guignols !"
Lance Théodore en rigolant. Je pouffe à sa remarque, il a bien raison !

Il ouvre la fenêtre et esquive maladroitement une tomate. Je jette un coup d'oeil : ils sont une quarantaine attroupés devant le bâtiment, agitant des panneaux tous plus idiots les uns que les autres :

"Macron t'es foutu le peuple est dans la rue !"

"On veut du travail !"

"Les français pour rétablir l'ISF"

Pff c'est ridicule... Il suffit de traverser la rue pour trouver du travail ! Je lève les yeux au ciel.

"Ahah, la Taupe essaie de les repousser je suis mort !!!

- Oh nan le pauvre ! Seul face à ces animaux !"

Certains élèves rient de la situation, d'autres semblent affligés, comme Sophia et moi.
C'est à ce moment que je croise brièvement le regard d'un gilet jaune encagoulé. Celui ci me regarde un instant puis se remet à crier des slogans au mégaphone, c'est pitoyable ! En plus normalement il n'a pas le droit de se cacher le visage !

"Bon j'en ai marre, je retourne m'asseoir" lancé-je à Sophia qui approuve de la tête et me suis.

La suite au prochain épisode ! ●

Mariée de force à un gilet jauneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant