67. Mets le coco et on démarre.

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Après l'effort, le réconfort

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Après l'effort, le réconfort. Et quand on vient de passer un mois à faire des concerts dans toute la France, le réconfort, c'est de pouvoir être tranquillement chez soi à ne rien faire. Pour la première fois depuis que je suis revenue des Etats-Unis, je n'ai aucune promo, aucune répétition, aucun enregistrement en studio ni aucune amie à qui faire visiter Paris. Je suis parfaitement et complètement libre, avec un agenda vide jusqu'à la fin du mois d'Août, mais je préfère ne pas aborder les sujets qui fâchent. Non, je préfère me concentrer sur le calme qui règne dans la capitale depuis le début de mes "vacances". Durant les jours qui ont suivi Lollapalooza, les garçons ont tous pris la poudre d'escampette et le S-Croums est maintenant éclaté aux quatre coins du monde. Doums se la coule douce avec des amis en Espagne, Hugo est à Grenoble pour voir ses parents, Théo et Andréa sont au Mexique, Hakim se la joue Bob le Bricoleur dans la maison de son oncle en Algérie, tandis que son frère est allé retrouver Sierra à Seattle. Le nouveau couple de l'année roucoule depuis un peu moins d'une semaine, et comme je n'ai pas de nouvelle de ma meilleure amie, j'en déduis que les choses se passent pour le mieux. Et puis ce n'est pas comme si je tenais particulièrement à entendre les détails sordides.


"Elle est superbe la peinture dans ta chambre ! s'exclame ma mère en revenant dans le salon."


N'avoir aucune obligation signifie également profiter de mon temps libre pour voir mes parents. Même si je ne pourrais jamais pleinement rattraper les trois ans que j'ai passés en Louisiane, j'aimerais au moins essayer. A commencer par les inviter à déjeuner chez moi. C'est la première fois qu'ils viennent depuis mon déménagement, et avec toute la décoration que j'ai ajoutée, ils ne semblent plus vraiment reconnaître les lieux.


"Ce serait bien pour le carrelage de la cuisine, tu trouves pas ? poursuit Iva en se retournant vers son mari.
- Ouais, c'est quoi comme teinte ?
- C'est couleur lin ! dis-je fièrement."


Et toc, prends ça dans tes dents, Hakim.


"Je trouve que ça manque un peu de plantes, moi, commente mon père en s'asseyant sur le canapé.
- C'est ce que je me dis aussi, mais elles finissent toujours par mourir, j'ai pas du tout la main verte."


Je me rappelle encore du cactus que Sierra a acheté sur un coup de tête pour égayer notre chambre à l'université. Elle m'a laissé m'en occuper pendant le spring break une année, et j'ai eu le malheur de l'arroser un peu trop. Le pauvre a fini par devenir aussi spongieux qu'une feuille d'aloe vera.


"Ils font des fausses plantes hyper ressemblantes, tu peux prendre ça, suggère ma mère. En plus si tu pars en vacances, t'auras pas à t'inquiéter.
- Iva Mendez, pas de problème, que des solutions ! scande Nilton avec fierté.
- Faudra qu'on y aille ensemble, je vais avoir besoin de vos conseils, dis-je en imaginant déjà trois caddies remplis.
- On peut y aller après manger si tu veux, propose Iva.
- Si on mange un jour ! réplique mon père.
- T'es pire qu'un enfant, papa..."

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