34. Dès qu'on peut on part parce qu'on étouffe.

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"Mesdames, messieurs, nous sommes arrivés à Cancún Aéroport International

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"Mesdames, messieurs, nous sommes arrivés à Cancún Aéroport International. Il est 15 heures et 32 minutes en heure locale, la température est de 26 degrés. Nous vous demandons de bien rester attachés jusqu'à l'extinction de la consigne lumineuse..."


L'annonce de l'hôtesse de l'air se poursuit mais j'ai déjà arrêté d'écouter, les yeux rivés vers le hublot à ma gauche. Vingt six degrés, ça me paraît être le monde à l'envers, en plein mois de mars. Il faut croire que les mecs choisissent bien leur destination de vacances. Je suis partie de La Nouvelle-Orléans à huit heures ce matin sous un ciel gris, et six heures d'avion et une escale à Charlotte en Caroline du Nord plus tard, il n'y a pas un seul nuage à l'horizon.

C'est Hakim qui m'attend à la sortie du terminal, déjà en tenue de plage avec son bermuda kaki et son débardeur blanc. Moi, je me contente de mourir de chaud sous mon sweatshirt à capuche et mon jean qui me colle à la peau.


"Ça va la star ? demande-t-il en me faisant la bise. T'as fait bon voyage ?
- Ouais, je suis crevée mais ça vaut le coup !
- Ça tombe bien, on a prévu une soirée tranquille."


Il me prend mon sac de sport des mains avant même que je ne puisse protester, et nous guide jusqu'au parking, où un Range Rover rutilant, pas moins, nous attend sagement. Quoi de plus normal pour des rappeurs, après tout ?


"Vous déconnez pas quand vous voyagez, vous, dis-je en montant à l'avant.
- Tu dis ça parce que t'as pas encore touché tes sous toi, répond-t-il en riant. Si ça, ça t'impressionne, tu vas faire un infarctus en voyant la maison !"


Nous quittons rapidement l'aéroport pour nous mettre en route à travers la ville. En chemin, Hakim me demande des nouvelles de l'album et s'intéresse à mes textes. En bon actionnaire de Seine Zoo Records qui se respecte, le rappeur veille au grain avec bienveillance. Au même moment, alors qu'il est en train de me parler de la gestion de leur entreprise, mon téléphone sonne en affichant la grosse tête de Sierra qui a un jour volé mon portable pour faire mumuse avec la caméra frontale. Hakim m'encourage à décrocher d'un signe de main et quelle n'est pas ma surprise de voir un appel vidéo démarrer et Janelle être assise à côté d'elle dans notre chambre sur le campus.


"Tu devais nous prévenir que t'étais bien arrivée ! rouspète Jashion.
- Mais plus besoin de te poser la question, comment va ton rappeur ? demande Sierra en comprenant que je suis dans une voiture.
- Mauvais gars ! s'exclame Hakim avant de rire."


Je tourne mon téléphone pour montrer le conducteur à mes deux amies, qui l'assaillent de question dans un anglais hyper fluide et rapide. Le pauvre finit par me regarder avec un air paniqué et je dois mettre fin à l'échange bilingue raté.

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