Chapitre 12

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Cela faisait trois mois que ma mère s'était mariée et que je ne lui parlais plus. Le retour au lycée était assez dur. Je revoyais Noah. Et il me dévisageait à chaque fois que je portais un regard sur lui, comme si rien ne s'était passé... Ce qui me blaissait à vrai dire.

Bah, Qu'est-ce que t'as ? Tu fixes Noah depuis le début du cours. Me dit Ivy, qui me réveilla.

Nous étions en physique chimie, et il était 16h52.

Ça allait sonner, et je n'avais même pas pris la peine de noter quoi que ce soit sur mon carnet.

Manon, tu resteras à la fin de l'heure, j'ai besoin de te parler. Dit la professeure en s'adressant à moi.

J'aquiesça.

Oula ! Tu vas te faire démonter ! Chuchota Tyler, qui était derrière Ivy et moi.

Mais n'importe quoi toi ! Tu vas me la stresser ! Grogna Ivy.

Ces deux là se tournaient autour depuis Paris. Moi, le garçon avec qui j'avais couché  DEUX FOIS, ne me calculais plus.

La sonnerie retentit. Contrairement à d'habitude, je ne stressais pas. D'habitude, je me mettait dans tous mes états, mais pas aujourd'hui. Je voyais que Noah en était étonné. Le seul moment où il a posé ses yeux verts sur moi depuis trois bons mois.

Manon, ta mère a téléphoné. Elle nous a dit qu'elle voulait te voir, elle t'attend à l'administration. Me dit la prof.

La question était: Est-ce que j'ai vraiment envie de la voir ?

Non, merci. Répondis-je.

Je savais que tu dirais ça, Manon...

Je me retourna et vit ma mère adossée au cadre en bois de la porte du labo.

Mme Elwood... Dit la professeure.

Qu'est-ce que tu me veux encore ? Dis-je, sèchement.

Point de vue de Noah:

Je rentrais dans ma voiture, mais je songeais. D'habitude, Manon aurait perdu ses moyens et pleuré si un prof l'aurait interpellée, ou dit de venir parler à la fin d'une heure.

Là elle n'avait pas bronché. Ça m'intriguait. Je n'avais pas encore démarré que j'entendis des cris, et leva la tête. C'était elle, avec Anne, sa mère.
J'ouvrai ma fenêtre à moitié pour entendre ce qu'elles avaient à se dire.

Ah, non ! N'utilise pas le prétexte que tu as déménagé et que tu ne me vois plus, alors que tu ne m'as jamais calculée, sauf pour me dire que j'étais pas assez bien à l'école ou habillée trop "vulgairement" ! (Manon imita des guillemets avec ses doigts)

Donc ça venait de ça, c'était pour ça qu'elle ne se faisait plus de tresses, et qu'elle portait des habits normaux.

C'est pas vrai Manon. J'ai toujours tout fait pour toi.

– Tu te fous de ma gueule là. Laisse moi partir. Je n'irais pas vivre avec toi. J'ai dix-sept ans merde, j'ai le droit de vivre avec qui je veux. La moi le stipule, Mme l'avocate !

– Parles autrement. Répondit sa mère.

– Je vais rester avec papa. Tu ne peux rien y faire.

Et puis, Anne céda, et parti vers sa voiture.

Et bien, dans ce cas, au revoir Manon.

Elle monta dans sa Ford, et pris la route. Manon, quant à elle, resta assise sur le bord du trottoir, de manière songeuse.

Un chewing-gum ? Lui demandais-je  alors que j'étais sorti de ma voiture, et que j'allais m'asseoir à côté d'elle.

Qu'est ce que tu veux ? Demanda Manon, d'un air contrarié.

T'es aussi fâchée contre moi ? Lui demandais-je, surpris. Par contre je vais pas rester le bras tendu comme un idiot longtemps, alors prends un chewing-gum, et raconte moi tout.

Je pus voir une grimace qui ressemblait à une sorte de sourire sur son visage, et elle prit le chewing-gum que je lui proposait.

Bah, t'as assisté à la scène, il n'y a rien à raconter. Et oui, je suis fâchée. Finit-elle par dire.

Qu'est ce que j'ai fait ? Dis-je, tandis que je me levai et lui pris la main pour qu'elle se lève à son tour.

On a même pas eu le temps de parler de... Tu sais quoi...

– Ça te gêne de parler de ça ici ? Demandais-je. Viens, on va parler en rentrant chez toi. Je te dépose.

Manon s'apprêtait à répliqua mais j'allai plus vite qu'elle.

C'est non négociable.

De La Haine A L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant