chapitre 7

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Le soir venu, il était temps de cuisiner. En effet, les professeurs avaient cru bon d'informer les élèves au dernier moment qu'ils prépareront eux-mêmes les repas. Le lycée avait le budget pour les tentes, certes, mais il ne fallait pas non plus abuser sur les dépenses. Surtout pour trois semaines de vacances...

Quel lycée de rats.

La nouvelle n'avait pas spécialement été mal accueillie, après tout, c'était pour plusieurs personnes l'occasion de passer plus de temps ensemble. Mais évidemment, s'il y en avait un qui n'était pas ravi, c'était Castiel. Cuisiner ? Passe encore, il était bien obligé de le faire puisqu'il habitait seul. Mais à plusieurs ? Plutôt crever. Il n'était pas du genre à copiner avec qui que ce soit. Sauf qu'il n'avait pas vraiment le choix : il était encore mineur et sous la responsabilité de Madame Delanay et compagnie. Dire qu'à deux mois près, il aurait pu les envoyer chier... Il se retrouva donc en groupe avec Kentin, Iris et cinq autres élèves qu'il ne connaissait pas pour préparer une monstrueuse quantité de sauce tomate pour la cinquantaine de personnes qui participaient au voyage. C'est donc avec zéro motivation que le rouquin suivit le mouvement et qu'il se retrouva à vider des litres et des litres de tomate concentrée dans des casseroles brûlantes. Sur le côté, Kentin et Iris semblaient s'amuser comme des enfants lâchés dans un parc d'attractions. Castiel leva les yeux au ciel : qu'est-ce que ça pouvait rendre con l'amour... Ressemblait-il à cela avec son ex... ?

Un joyeux bordel régnait de part et d'autre, comme si c'était l'activité du siècle. Plus loin, il pouvait voir des élèves dont la simple tâche était de cuire des pâtes. Les chanceux. Ce n'était vraiment pas équitable ! Pour ne pas arranger la chose, Nathaniel faisait partie de ce groupe et semblait bien plus intéressé par sa discussion avec Lynn que par la cuisson des spaghettis. Castiel fronça les sourcils : c'est vrai que ces deux-là étaient devenus très proches ces derniers mois. Il se demandait bien ce que Lynn pouvait trouver à Nathaniel. Le rebelle avait beau savoir qu'ils n'étaient que de simples amis, il en doutait quand même fermement. Ils étaient sortis ensemble, non ? Comment deux ex peuvent-ils devenir potes comme s'il ne s'était jamais rien passé entre eux ? Mais ça n'avait aucun intérêt de penser à cela. Grand bien leur fasse. Il se reconcentra sur sa tâche, mais visiblement pas assez vite au goût de Delanay qui s'approcha de lui d'un air mécontent.

– Monsieur Castiel ! S'écria-t-elle sur le ton de la réprimande. Vous ralentissez tout le monde depuis tout à l'heure. Je doute que ce soit bien sorcier de faire de la sauce tomate !

Castiel leva brusquement la tête, et en serrant la mâchoire, il lâcha :

– Bah, si je vais pas assez vite, vous n'avez qu'à le faire. On n'est pas vos esclaves, à ce que je sache.

Alors que la professeure allait sérieusement s'énerver, Nathaniel débarqua de nulle part pour ajouter son grain de sel.

– Elle arrive quand la sauce ? Les pâtes sont prêtes depuis longtemps maintenant...

Il marqua une pause, puis adressa un sourire moqueur à Castiel.

— J'aurais dû m'en douter, ajouta-t-il d'un ton sarcastique. Quelle idée de mettre ce crétin derrière les fourneaux.

Ce n'était évidemment pas le moment pour chercher des noises à Castiel, qui contourna la surface sur laquelle il cuisinait pour faire face à Nathaniel. Le rouquin ne put s'empêcher d'être étonné, puisque le délégué ne cilla pas. C'était la deuxième fois qu'il tenait bon face à l'air menaçant de Castiel. Depuis quand avait-il autant pris la confiance ? Mais le musicien reprit vite ses esprits et se mit à lui brailler dessus, comme à chaque fois qu'ils interagissaient ensemble.

— Mais tu veux pas t'occuper de ton cul pour une fois ? Tu commences sérieusement à me péter les couilles, toi.

Nathaniel croisa les bras avec un air satisfait, puis répliqua :

– Tu ralentis tout le monde. C'est pas ma faute si t'es un abruti fini doublé d'un gros flemmard.

Ce fut la goutte de trop pour Castiel qui se jeta sur son ennemi pour lui assener un coup de poing bien senti sur le visage. Il fallait bien qu'une vraie confrontation arrive un jour... L'impact fit automatiquement saigner le nez du délégué qui grogna. Cependant, il ne se laissa pas faire malgré la douleur sourde qui devait le submerger. Il répliqua en poussant le rebelle par terre et s'assit violemment à califourchon sur lui pour lui rendre la pareille. L'impact coupa le souffle de Castiel, tandis que sa lèvre inférieure se mit à pisser du sang. Il resta bouche bée pendant un instant. C'était la première fois qu'il n'arrivait pas à esquiver un coup. De plus, un coup de Nathaniel ? Le sage, responsable et aimable délégué que personne d'autre que le rebelle n'avait réussi à vraiment mettre en colère ? Alors qu'il reprit ses esprits et s'apprêta à lui mettre le coup de boule du siècle, un groupe de personnes dont il n'arrivait pas à percevoir les visages les séparèrent en criant. Parmi eux, il finit par reconnaître celui de Delanay, rouge de colère. Cette dernière se mit à hurler plus qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant. Castiel se demanda même si ses tympans n'allaient pas éclater.

— VOUS ME FATIGUEZ TOUS LES DEUX ! ÇA FAIT TROP LONGTEMPS QUE ÇA DURE. MONSIEUR CASTIEL, VOUS ALLEZ ME FAIRE LE PLAISIR DE ME SUIVRE. QUANT À VOUS, MONSIEUR NATHANIEL, FILEZ À L'INFIRMERIE AVEC MADEMOISELLE LYNN. ET TOUT DE SUITE !

Le rouquin regretterait presque ce qu'il venait de se passer. Presque. C'était tout ce que son ennemi méritait après tant d'années à lui pomper l'air. Mais s'il était sonné, il savait cependant qu'il était désormais sérieusement dans la merde.

le dernier été - a castaniel fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant