chapitre 3

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Allongé sur son lit, Castiel contemplait le plafond, perdu dans ses pensées. La colère étant retombée quelques heures après sa (presque) bagarre avec Nathaniel, il se demandait s'il avait pris la bonne décision. Après tout, il avait changé d'avis sous le coup de l'énervement. Cependant, ce qui est fait est fait. Il n'allait pas annuler, cela reviendrait à laisser gagner son rival, bien que Castiel semblait être bien plus investi dans ce qui s'apparentait à leur bataille finale. De plus, il n'avait pas pensé à qui allait garder Démon. C'était une autre paire de manches dont le jeune homme s'inquiétait : s'il y avait bien un être vivant auquel il tenait vraiment, c'était son chien. Il l'aurait confié à Lysandre si ce dernier ne partait pas lui aussi camper. Il fallait se rendre à l'évidence : il allait avoir besoin d'aide. Pour se changer un peu les idées, il décida d'aller promener Démon qui se mit à sauter dans tous les sens à la seule vue de sa laisse dans la main de son maître.

C'est ainsi qu'il partit en direction du parc sous le soleil couchant. En été, la ville était toujours un peu plus animée puisque les touristes l'envahissaient pour ses plages de sable fin. Il se demanda si sortir avait vraiment été une bonne idée à la vue de tout ce peuple qui mouvait avec enthousiasme à ses côtés, mais en voyant que Démon avait l'air ravi, il continua sur sa lancée. Le bonheur de son chien avant tout. Il atteignit rapidement le parc, qui, fort heureusement, n'était pas bondé.

Toujours accompagné de Démon, Castiel commença son petit tour de parc. Habitant à Amoris depuis tout petit, ce n'était pas seulement le chemin vers le lycée qu'il connaissait par cœur : c'était la ville tout entière. La plupart du temps, c'était lassant. Et l'autre partie, c'était rassurant. Après tout, il avait commencé à vivre seul assez tôt à cause de l'absence professionnelle quasi constante de ses parents desquels il était maintenant émancipé. La ville faisait donc office de repère, de figure parentale silencieuse mais présente. Quand on est adolescent, il est souvent courant d'aimer et de détester à la fois ses parents. C'était un peu ce que ressentait Castiel à l'égard de sa ville.

Alors qu'il était plongé dans ses pensées, une voix un peu fluette l'interpella :

-Oh ! Salut Castiel !

Il tourna la tête de gauche à droite et finit par poser les yeux sur Iris qui était assise sur la pelouse aux côtés de Kentin. Si la petite rousse avait l'air ravie d'avoir croisé le chemin de Castiel, ça n'avait pas l'air d'être le cas de son petit ami. En effet, notre rouquin avait cru comprendre que ce dernier était terrorisé par sa seule présence pour il ne savait quelle raison. Pris d'une envie soudaine (et exceptionnelle) de sociabiliser, Castiel se dirigea vers eux pour les saluer. Démon leur sauta d'ailleurs littéralement dessus, car contrairement à son maître, il ne ratait pas une occasion de copiner avec chaque personne croisée. Iris se laissa lécher le visage en riant tandis que Kentin regardait le beauceron d'un air méfiant. Castiel ne put s'empêcher de faire une remarque :

- Relax, GI-Joe. Il est doux comme un agneau.

Kentin laissa échapper un grognement et finit par caresser avec circonspection.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? s'enquit Iris à moitié écrasée par Démon.

Le rouquin lui répondit, non sans une pointe de sarcasme dans la voix :

- Ça se voit pas ? Je fais les courses.

Voyant que Kentin était sur le point de répliquer pour « défendre » sa petite amie, Castiel calma immédiatement le jeu.

- Je déconne, lâcha-t-il avec l'ombre d'un sourire. En fait, je profite de passer du temps avec Démon. On va pas se voir pendant trois semaines à cause du voyage là...

Iris arbora soudainement une expression étonnée et s'exclama :

-Oh ! Je ne pensais pas que tu viendrais !

Visiblement, c'était également le cas de Kentin qui le dévisagea. Castiel haussa les épaules et déclara :

- Ouai, moi non plus. Mais bon. Faut profiter des trucs gratuits. Je sais juste pas quoi faire de Démon et j'ai pas envie de le faire garder par quelqu'un qui n'y connaît rien aux clebs.

Kentin intervint, ce qui, pour le coup, troubla un peu le rebelle qui n'avait pas l'habitude de le voir ouvrir la bouche en sa présence :

- Heu... je fais garder le mien par un pote qui est maître chien. Mes parents n'ont pas assez de place. Tu veux que... Je lui demande s'il peut aussi s'occuper du tien ? Je sais ce que ça fait de s'inquiéter pour son animal de compagnie.

Cette fois-ci, Castiel ne put s'empêcher de montrer son étonnement et répondit.

- Bah ouais carrément. C'est sympa de proposer.

Dans un geste un peu tremblant, Kentin lui tendit son téléphone.

- Tiens. Enregistre ton numéro, je lui enverrai ton contact.

Le rouquin s'exécuta et lui rendit son portable.

- Merci, frère, le remercia Castiel toujours aussi surpris. Je te revaudrai ça.

Kentin se contenta d'un hochement de tête en guise de « de rien », tandis qu'Iris observait la scène avec un mélange d'incrédulité et de fascination. Le moment étant un peu gênant, Castiel y mit fin en rappelant Démon vers lui.

-Bon, bah... Je vais vous laisser, hein.

Iris lui adressa son fameux sourire solaire.

- Pas de soucis ! À très vite pour le voyage, alors !

Kentin lui lança sobrement :

- À plus.

Sur ces formules de politesse, Castiel fit volte-face accompagné de Démon pour rentrer à l'appartement. Si ces vacances n'allaient sûrement pas être celles du siècle, il savait maintenant que son ami à quatre pattes allait être entre de bonnes mains. Et c'est tout ce qui comptait.

le dernier été - a castaniel fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant