vingt-six

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Il y a un silence entre nous depuis la question que je lui ai posé. C'est extrêmement gênant.

Khalil — je dirai ton poids

La question c'était juste un moyen de savoir qu'est-ce qu'il n'aime pas chez moi. J'ai ma réponse.

Khalil — mais moi j'aime tout chez toi, tes joues, ton coup avec des bourrelets, ton petit ventre, quand tu te plains parce que tes cuisses se frottent, tes mains de bébé, tes petits pieds, tes fossettes, la façon dont tu tripote ton bracelet quand t'es mal à l'aise, la façon dont tu regarde Keziah...

Il continue sa liste pendant au moins deux minutes encore.

Khalil — on se connaît depuis même pas un mois mais je l'ai su le jour de notre rencontre, quand tu m'as forcé à prendre quelque chose au grec. Tu vas pas toujours dans mon sens, tu m'apportes quelques chose, tu me fais grandir et à ta façon, très bizarre d'ailleurs je comprend toujours pas, tu m'aides à me rapprocher de Dieu. La seule raison pour laquelle j'ai pas tenté un vrai truc depuis qu'on se connaît c'est parce que j'ai envie de bien faire les choses, de me rapprocher de lui et d'être plus en Sa présence. Je veux faire Sa volonté et si je t'ai en tête je ne pourrai pas entendre sa voix. Mais putain Laïna, j'arrive pas à te sortir de ma tête

Je m'attendais à tout sauf à ça. La seule réponse que j'ai c'est de mettre ma main sous son menton et de la faire basculer en arrière.

On se regarde dans les yeux.

Khalil — j'aime la façon dont tu me regarde avec des petits yeux innocents

Je souris et pose mes lèvres sur son front. Je sais que les chrétiens évitent d'avoir des rapprochements physique pour éviter que ça parte en cacahouète. Enfin c'est ce que m'a dit Neela, donc je respecte ça pour Khalil.

- je l'ai su au moment où je t'ai vu avec cette fille pour la première fois à la salle, j'étais un peu jalouse. Tu sais très bien comme moi que je suis dans une période compliquée de ma vie, que je sais pas encore ce que je vais faire pour avoir un peu de stabilité. J'espère qu'on aura la chance de pouvoir s'attendre l'un, l'autre, parce que je me vois pas finir avec quelqu'un d'autre que toi

Il me regarde, avec ses yeux qui veulent tout et rien dire.

Khalil — qui doit se retrouver se retrouvera, il se tourne face à moi

On se regarde dans les yeux. Il regarde parfois mes lèvres et moi les siennes. J'ai tellement envie de l'embrasser. Juste pour voir ce que ça fait d'embrasser quelqu'un quand il y a de l'affection entre les deux personnes. Je le laisse prendre les devant et poser ses lèvres sur les miennes.

Comment vous décrire ? C'est comme si tout le stress d'un examen partait d'un coup pour laisser place aux papillons dont tout le monde parle. Contrairement à ce qui est dit, ce n'est pas du tout agréable.

C'est comme si votre équipe de foot marquait à la cent cinquième minutes, vous donnant le but de la victoire et vous évitant les tirs au but. C'est comme si vous veniez de réussir votre BAC (ou brevet comme vous le sentez).

Ses lèvres sont pulpeuses et fermes mais à la fois douces et sucrées. Il pose sa main sur ma nuque et me rapproche de lui.

Je descend du canapé et m'installe à califourchon sur lui, l'une de ses mains dans le bas de mon dos et l'autre sur ma joue. Rapidement, il demande un accès à ma langue, que j'accepte avec plaisir. Les deux jouent ensemble et nous permettent de prendre ce baiser à un niveau plus élevé.

On reprend notre souffle à un certain moment. Les concours d'apnée plus jeunes ont servi apparemment.

- t'es tellement beau Khalil, tellement gentil, tellement compréhensif, tellement drôle, tellement chiant aussi, je rigole, merci d'être là, à mes côtés et ceux de ma famille

𝐅𝐎𝐑𝐓𝐘 𝐅𝐎𝐔𝐑 [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant