Chapitre 4 : Telle est Ma Vocation ( PARTIE 1 )

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Gobi venait d'arriver devant le bâtiment de son journal, un grand édifice blanc de trois étages composé de bureaux.

En franchissant les portes en verre, Il salua certains de ses collègues qui étaient sortis prendre l'air ou fumer, chacun lui répondant par un signe de tête ou un sourire rapide.

— « T'es en retard, Gobi. Tu risques de te faire sermonner », dit un des hommes à l'entrée, cigarette en main.

— « Il est là ? »

— « Il est dans son bureau, mais il devrait pas tarder à partir. Il était très occupé aujourd'hui, c'est possible qu'il ait oublié ».

— « Faut juste pas qu'il me voie alors » disait Gobi en souriant. « Ça marche, merci les gars ».

Gobi traversa le hall, où chaque espace était occupé par des journalistes discutant entre eux, ou sur leur téléphone à côté de la machine à café.
Il y'a avait deux énormes canapés côte à côte, destinés à accueillir les clients, ainsi qu'une petite table sur laquelle était déposé un cendrier.

— « Fais attention, Gobi », lui lança un collègue avec un sourire complice.

Gobi prit les escaliers et, lorsqu'il arriva au deuxième étage, il ouvrit la porte doucement pour voir si son patron était dans la salle.

Une vague d'activité l'accueillit. Six ou sept bureaux étaient alignés. Un bourdonnement constant résonnaient dans la salle en raison des discussions téléphoniques, des claviers frappés à toute vitesse et des éclats de rire occasionnels.

Des piles de papiers volaient presque entre les mains des journalistes pressés, et les murs étaient couverts de panneaux d'affichage surchargés d'articles, de notes et de photos d'événements récents.

Tous les regards se tournaient vers lui avec une complicité partagée, certains lui adressant des clins d'œil ou des sourires en coin.

Gobi lâcha un léger soupir en voyant que son patron n'y était pas et se précipita discrètement sous les rires de ses collègues à son bureau pour allumer son ordinateur.

Alors qu'il arriva près de son bureau, une porte s'ouvrit violemment à l'arrière, faisant sursauter tout le monde. Un homme petit, habillé d'un jean noir et d'une chemise grise, sortit du bureau deux fois plus grand que ceux des autres, situé à l'arrière.

— « Ok, toi, tu vas venir me voir de suite, faut qu'on discute mon grand. Je vais t'apprendre deux trois choses sur la vie d'adulte », cria une voix rauque, dirigée contre Gobi.

L'homme était âgé d'au moins 50 ans, avec des cheveux courts d'un gris brillant, des yeux bleus un peu fatigués, une mâchoire carrée et des épaules larges. Malgré sa petite taille et son âge, il dégageait un tel charisme qu'il imposait le respect. Ses lunettes pendouillaient sur sa main droite, et dans l'autre il tenait des documents qu'il lisait sans doute avant de voir le fauteur de trouble tenter d'entrer discrètement.

Gobi se retourna doucement, comme un enfant pris en flagrant délit en train de manger du chocolat caché par ses parents. Il leva doucement la tête et vit que son patron le regardait d'un air furieux. Il n'osait plus bouger. Gobi n'avait jamais connu ses parents, mais savait très bien ce qu'était la colère d'un père, grâce à cet homme.

— « Désolé, M. Chen, pour le retard, mais il fallait que j'aille voir une personne qui pourrait m'être utile dans l'affaire du... »

— « J'ai dit, dans MON BUREAU, de suite. »

Gobi se tut et se dirigea rapidement dans le bureau. M. Chen s'écarta juste assez pour qu'il puisse passer, et dès que les deux furent rentrés, il claqua la porte aussi violemment que lorsqu'il l'avait ouverte.
Tout le monde dans la salle, lâcha un petit rire avant de retourner à leur travail. C'était une situation parfaitement banale pour l'ensemble des travailleurs du journal.

Les Raisons Du CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant